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Comment le 4-4-2 du PSG a évolué au cours de la saison

Publié le mercredi 24 juin 2020 à 19:50 par Ali Radhi
Si le PSG évolue en 4-4-2 depuis des mois, l'équipe de Thomas Tuchel a pourtant fait varier son système de jeu au gré des matches et des semaines, adaptant régulièrement sa tactique. Retour sur l'évolution de ce 4-4-2 qui s'est imposé comme la structure privilégiée du technicien allemand.

Avant le coup d’envoi d’un match, l’annonce publique des joueurs qui seront titulaires s’accompagne généralement du système dans lequel ils joueront. Mais ces formations ne sont qu’une simplification pour le spectateur, qui lui permettent de comprendre le positionnement théorique d’une équipe, lorsqu’elle n’a pas le ballon. Les formations n’expliquent pas, en revanche, la véritable animation produite par une équipe lorsqu’elle est en possession du ballon.

Cela va dépendre de différents facteurs comme la qualité des joueurs et de leurs caractéristiques, des principes de jeu que l’entraineur souhaite appliquer, ou encore de la façon dont l’équipe adverse décide de jouer. Deux équipes affichant la même formation au coup d’envoi du match pourront avoir une façon de jouer totalement différente. Le PSG ne déroge pas à cette règle. Depuis décembre, l’équipe menée par Thomas Tuchel a défendu presque exclusivement suivant un schéma tactique en 4-4-2. Pourtant, trois différentes animations offensives ont été utilisées pendant ce temps. 

1. Le 2-2-4-2 (ou 3-1-4-2)

Animation lors de PSG/Monaco (3-3).

Cette animation offensive de l’équipe suit des principes de jeu clairement identifiables : 

  • Une construction du jeu basée sur un losange formé par les centraux et les milieux centraux. Cela facilite la conservation du ballon et la résistance au pressing grâce aux divers angles de passes offerts par les joueurs.
  • Les latéraux sont collés à la ligne et libres de faire des courses dans leur couloir afin d’écarter les défenses adverses au maximum.
  • Le positionnement de Neymar et Di Maria dans les mêmes lignes verticales que Verratti et Marquinhos offre d’excellentes solutions entre les lignes.
  • Dès lors qu’Icardi et Mbappé fixent la défense par leur placement entre le central et le latéral, de l’espace peut se libérer pour les milieux offensifs.

Grâce à un savant mélange entre un bon espacement entre les joueurs et le fait qu’il y ait six joueurs disponibles pour quadriller le derniers tiers du terrain, cette structure améliore sans conteste la fluidité offensive du jeu du PSG, en particulier lorsqu’il s’agit de jouer des équipes bien organisées défensivement, mais qui ne possèdent pas de véritables armes pour mener des contre-attaques dangereuses.

L’inconvénient évidemment est le risque de punition en transition. Contre les équipes performantes dans ce domaine, le positionnement très offensif des latéraux ne laisse que quatre joueurs derrière lors des transitions défensives. Le PSG en a par exemple fait les frais contre Monaco lors du match aller au Parc des Princes (3-3) début janvier.

2. Le 3-2-3-2

Animation lors de Lille/PSG (0-2).

Dès la mi-temps face à PSG/Monaco alors que son équipe est en grande difficulté sur les contres adverses, Thomas Tuchel a décidé d’opter pour une approche plus équilibrée : l’ajout d’un cinquième joueur derrière le ballon à la construction. Des transitions défensives également mieux gérées grâce au remplacement de Juan Bernat, blessé, par un défenseur central de métier en la personne d’Abdou Diallo. Egalement sollicité dans ce rôle, Layvin Kurzawa va lui aussi respecter cette consigne, montant bien moins qu'il ne le fait habituellement.

La consigne donnée à Neymar est alors de s’écarter, pour donner plus de largeur à la possession, et donc compenser cette absence d’un latéral gauche offensif qui permettait d’étirer la défense. Neymar a alors la possibilité de rentrer au coeur du jeu, quand l’opportunité se présente. Mbappé peut également venir dans cet espace de temps en temps mais il glisse parfois aussi sur le côté gauche, dessinant ce qui ressemble alors à un 3-2-4-1.

Dans cette animation offensive, le PSG démarrait de nombreuses attaques depuis le flanc gauche, comptant sur les facultés de Verratti et Neymar à faire jouer les autres et créer du jeu. L’idée est de se présenter en surnombre de ce côté afin d’y attirer les défenseurs grâce aux qualités des techniciens présents tout en se gardant la possibilité de renverser le jeu du côté droit, forcément dépeuplé, où Meunier est positionné toujours proche de la ligne.

Néanmoins, les quelques tentatives d’attaque par le flanc droit n’étaient pas forcément récompensées à cause des limites techniques du latéral belge (seulement 17% de centres réussis en Ligue 1 et en Ligue des Champions cette saison).

3. Le 3-2-3-2 (deuxième version)

Animation lors de PSG/Bordeaux (4-3) après la sortie de Thiago Silva.

L’accumulation de cartons jaunes privant Meunier du match retour contre le Borussia Dortmund et le retour de blessure de Bernat ont conduit Thomas Tuchel a inversé les rôles, en titularisant Thilo Kehrer à droite. Placé comme cinquième joueur derrière le ballon pour faciliter les transitions défensives et permettre à Bernat d’accompagner Neymar en permutant avec lui sur l’aile gauche. Di Maria, déplacé à l’extérieur de l’autre côté, profite alors de sa capacité à revenir face au jeu sur son pied gauche, pour distiller des ballons précis vers les attaquants.

Cette structure relativement similaire à la précédente augmente l’influence de Neymar dans l’animation offensive du PSG, grâce à son positionnement au coeur du jeu là où évoluait plutôt Di Maria lors des semaines précédentes. Les forces offensives à l'approche du dernier tiers du terrain ont ainsi été rééquilibrées sur la largeur.

A noter enfin que le côté gauche de l’équipe jouit alors d’une grande facilité technique dans cette composition. Kimpembe, à l’aise à la relance, ne rechigne pas à appuyer ses passes pour trouver Neymar entre les lignes, qui possède des points d’appuis fiables (Bernat, Verratti, Mbappé) pour pouvoir se retourner face au jeu.

Une base en 5+5 dans un 4-4-2 encore à peaufiner

La compétition ayant été arrêtée après le match face à Dortmund (2-0) le 11 mars dernier, Thomas Tuchel en est resté là concernant les adaptations offensives de son 4-4-2, le PSG se qualifiant en s'appuaynt sur la deuxième structure offensive en 3-2-3-2. Avec deux buts marqués et pratiquement aucune occasion concédée, le système a montré qu'il était viable à défaut d'être parfait, Paris n'ayant pas forcément beaucoup créé d'occasions.

D'un point de vue plus global, le technicien allemand semble en tout cas avoir adopté depuis quelques semaines une approche basée sur un 5+5 : cinq joueurs derrière le ballon pour assurer les couvertures défensives et cinq devant pour créer des occasions. La formule magique pour aller loin ?

Co-écrit par Ali Radhi et Stephen Hubert.


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