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De Bastia à Montpellier, histoire d'une équipe devenue championne

Publié le lundi 18 mai 2015 à 17:13 par Philippe Goguet
Début janvier, Paris s'écroulait à Bastia (2-4) après avoir mené 2-0. A Montpellier, le scénario a été proche mais la fin bien différente. De quoi bien mesurer l'évolution d'un PSG (re)devenu champion au fur et à mesure des journées.

Sacré à Montpellier après s'y être imposé 2-1, le PSG a su résister à des circonstances très proches de celles qui l'avait vu couler quelques mois plus tôt à Bastia (4-2). Et l'écart entre les deux matches offre une belle trace de l'évolution du PSG au cours de cette saison.

Beaucoup de points communs

Le 10 janvier dernier, Paris se déplace en Corse pour se relancer en championnat après une fin d'année 2014 très compliquée (défaite à Guingamp, nul à domicile contre Montpellier) et un hiver très agité (rumeurs de départ de Motta, Cavani et Lavezzi qui sèchent la reprise). Limité par les absences, Blanc aligne un milieu de terrain strictement identique à celui de samedi avec Matuidi, Cabaye, Rabiot et Pastore pour construire le jeu et protéger la charnière Silva/Luiz. Le début de match est là-aussi similaire puisque Paris mène rapidement 2-0. A l'époque, ce score permet au PSG de reprendre la tête de L1 quand il offre le titre à Paris ce week-end. Peu avant la pause, un premier coup du sort intervient avec un but venu de nulle part. En Corse, c'est un ballon qui retombe sur la main de Van der Wiel, offrant à Fredy Fautrel une opportunité en or de relancer Bastia par le biais d'une penalty vite accordé et transformé. A Montpellier, c'est un centre devenu un tir victorieux qui remet les hommes de Courbis dans la partie. 

Mais une fin bien différente 

Juste avant la pause, un dernier élément en défaveur du PSG peut être mis en parallèle : Fredy Fautrel avertit Javier Pastore, le privant au passage de la finale de Coupe de France et le sortant complètement de son match. A Bastia, c'était une égalisation qui était survenue, coupant les jambes des Parisiens et pas d'un seul joueur. Toutefois, si les circonstances diffèrent à partir de cet instant, la situation n'était pourtant pas loin d'être la même : les métronomes étant désormais tous hors du jeu, il s'agit désormais d'un combat physique plus que technique, un vrai match de L1 en somme. La conclusion est simple, Bastia avait coulé Paris quand Montpellier l'a simplemant fait tanguer. Non, Paris n'a pas été bon en deuxième mi-temps, loin de là même, mais là où il avait pêché dans le combat et l'intensité en Corse, il n'a jamais plié dans l'Hérault, confirmant que sa transformation était aussi mentale. Mieux, la toute fin de match a même été largement à l'avantage des Parisiens, revenu dans le jeu comme une belle illustration d'une célèbre devise « Fluctuat nec mergitur »

Des cadres revenus à leur meilleur niveau 

Deux joueurs cadres du PSG symbolisent particulièrement cette montée en puissance parisienne, entre Coupe du Monde digérée, régénération mentale et regain de forme : Thiago Silva et Blaise Matuidi. A Bastia, le capitaine parisien n'avait été spécialement mauvais mais loin d'être dominant, se contentant d'accompagner ses partenaires dans le naufrage, vaincu dans l'envie et accablé par l'insolite réussite des Corses. Samedi, il a plus que résisté et même guidé ses troupes jusqu'au titre, qu'il a particulièrement célébré. Un peu plus haut sur le terrain, Matuidi a lui aussi fortement augmenté son niveau de jeu. Celui qui se prenait un peu trop pour un ailier et pas assez pour un milieu relayeur est redevenu un joueur très impactant des deux côtés du terrain, efficace en attaque (il était impliqué sur un des buts en Corse et ouvre le score dans l'Hérault) et présent en défense. Un détail qui change la face d'une équipe, habituée à surdominer ses adversaires et de moins en moins présente quand il s'agissait de faire le sale boulot.

Des joueurs d'appoint qui suivent

Avec des cadres à ce niveau-là, les joueurs autour se mettent au diapason et beaucoup de choses changent pour Paris. Là aussi, quelques noms sont bien symboliques de cet état d'esprit.Si Rabiot avait marqué à Bastia, il avait également explosé devant l'impact des Corses et été incapable de réagir dans un match d'hommes. A Montpellier, on l'a vu s'arracher, s'accrocher, tacler (parfois maladroitement) et passer du costume de passeur à celui de harceleur. Un autre homme en sorte. A côté de Thiago Silva, il est difficile de ne pas évoquer Serge Aurier, lui qui a envoyé le mièvre Van der Wiel sur le banc de touche. Cette arrivée dans le onze d'un joueur aimant les duels, puissant et surtout au fort caractère montre le changement d'état d'esprit d'un groupe soudainement revenu compétitif dans une compétition où tous les matches comptent, qu'ils soient face au premier ou au dernier. 

Mais finalement, c'est peut-être l'arbitrage de M. Fautrel qui en dit le plus sur le PSG : à Bastia, il n'avait distribué qu'un avertissement aux Parisiens quand les Corses en prenaient trois, témoins de leur agressivité. A Montpellier, les locaux en ont pris trois, comme les Corses, tandis que les Parisiens en recevaient cinq, dont quatre quand Paris souffrait. Oui, Paris a élevé son niveau de jeu, notamment offensivement, mais il a aussi appris à(se) faire mal quand le sort d'un match l'exigeait.


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