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Du Barça à City, un an pour constater que rien n'a changé au PSG

Publié le mercredi 13 avril 2016 à 20:02 par Philippe Goguet
Un an après avoir été sorti par Barcelone en quart de finale de Coupe d'Europe avec de nombreux blessés et suspendus, le PSG s'est retrouvé dans le même cas à Manchester City ce mardi, pratiquement à tous les niveaux.

Encore un quart de finale sans être au complet

Il y a un an à peine, le PSG affrontait le FC Barcelone de Luis Enrique, futur vainqueur de l'épreuve, et Paris explosait en vol durant les deux rencontres. Balayés au Parc des Princes (1-3), les Parisiens étaient achevés en une mi-temps au retour (2-0) avant que la partie ne se termine sous la forme d'un gentil match amical entre une équipe déjà qualifiée et une résignée. A l'époque, le PSG avait regretté un combat inégal en appuyant sur les absences de bon nombre de ses joueurs : Verratti et Ibra étaient suspendus à l'aller tandis qu'Aurier l'était pour les deux matches. Quant au physique, c'était également apocalyptique : Motta avait été forfait pour les deux matches, Silva s'était blessé après seulement dix minutes à l'aller, Lucas n'avait pu jouer que la dernière demi-heure du retour en étant hors de forme tandis que David Luiz s'était fait humilier devant toute la planète après s'être sacrifié en jouant diminué malgré un séjour miracle en Russie.


La composition de Barça/PSG le 21 avril 2015, avec encore une fois un coup tactique complètement raté

Un an plus tard, l'équation n'a finalement presque pas changé alors que le PSG vient de se faire sortir sans gloire, et même de façon médiocre par Manchester City.  A l'aller, le PSG s'est ainsi retrouvé sans Marco Verratti, son maître à jouer, ni le seul joueur capable de lui succéder dans ce rôle de milieu porté le jeu puisque Pastore était également forfait. Au retour, la situation est même pratiquement la même puisque Pastore a été le Lucas de 2016 avec une demi-heure de jeu en étant hors de forme. Rajoutons à ces éléments quelques éléments négatifs comme les suspensions de David Luiz et Matuidi au retour, la nouvelle blessure de Motta ou encore le fait que Verratti et Ibra étaient tout proches d'une suspension et on obtient globalement un cocktail très ressemblant. 

On évoquera également le cas Aurier. Un an après avoir été privé de quart de finale par l'UEFA, il joue en étant hors de forme suite à un nouveau débordement extra-sportif. 

Blessures récurrentes et suspensions en rafale

Motta s'est blessé exactement au même endroit un an plus tard

Se posent alors quelques questions sur la gestion du PSG, et à bien des niveaux. En janvier dernier, le PSG a fait un stage minimaliste au Qatar (après le Maroc l'année précédente) qui a plus ressemblé à des vacances organisées qu'à un réel travail de fond. Laurent Blanc a eu beau vanter les conditions de travail de ces trois jours (voire moins) de stage, on peine aujourd'hui à en déceler les bénéfices. Pire, son équipe apparaît exactement dans le même état physique que l'an passé. Malgré un turnover plus important en L1 grâce à l'avance, on retrouve une équipe essouflée à l'abord du fameux sprint final. Mieux, on peut noter que Motta se blesse exactement au même endroit, la cuisse, au même moment (5 avril 2015 contre 12 avril 2016). 

Du côté des suspensions, il y a aussi matière à penser, notamment parce que la plupart des cartons reçus sont particulièrement stupides. David Luiz ne peut pas disputer le match retour car il prend un avertissement au bout de 15 secondes à l'aller en n'étant pas concentré. Matuidi ne joue pas car il va presser de façon stupide et désorganisée sur Otamendi, à 90m de ses buts ! Pour Verratti, absent et menacé, c'est à peine mieux. Le génial Italien a pris son premier carton de la compétition en poussant un ballon sous le nez de l'arbitre alors que Paris menait 2-0 contre Malmö lors du tout premier match. Manque d'attention, pressing désordonné et irréfléchi, inexpérience, le cocktail se répète année après année et sent bon le manque de rigueur au quotidien. 

A titre de comparaison, le Barça va encore une fois aligner ce soir à Madrid un onze au complet, sans aucun blessé ni suspendu, et exactement le même qu'il y a un an lors du match retour face au PSG...

La question du recrutement se pose

Mais au-delà de ses erreurs qui semblent récurrentes et interrogent quant aux compétences du staff technique comme médical, il se pose aussi la question du recrutement. Celui-ci se découpe en deux axes avec les recrues pour le onze de départ et celles pour le banc de touche. On notera déjà l'absence de toute volonté de concurrence dans l'esprit des décideurs parisiens, celle-ci étant pourtant reconnue comme un moteur important d'implication. Si cela peut se comprendre concernant le très particulier poste de gardien, c'est plus dur à avaler concernant les autres postes qui ont été renforcés l'été dernier. Dans le 3-5-2 de Blanc aligné hier, Kurzawa était par exemple le profil parfait mais n'a pas été aligné ni joué la moindre seconde.

Mais le pire est encore à creuser quand on aborde les cas de Motta et Verratti. L'Italien, fragile et avec un an de plus, s'est blessé à la cuisse. Son remplaçant théorique, Benjamin Stambouli, n'est même pas parti s'échauffer quand il a été touché, témoignage particulièrement fort de l'inadéquation de cette arrivée. Un an après, Paris a donc réussi à remplacer la doublure théorique, Cabaye, par un joueur qui est encore moins apte à jouer à ce poste ! Pour Verratti, c'est exactement le même cas. Sa blessure est largement anticipable vu qu'elle est récurrente (Blanc l'explique régulièrement) tandis qu'il est toujours aussi proche d'une suspension. Bilan, il n'a un an plus tard toujours aucun remplaçant naturel dans l'effectif ou même proche de son profil. C'est l'ultra-polyvalent Rabiot qui s'y colle et le gaucher a d'ailleurs successivement remplacé Verratti, Matuidi et Motta au cours des deux matches contre City. 

Comme un symbole, Di Maria a coulé face à De Bruyne, l'autre piste de l'été

Si le banc n'a donc pas du tout été amélioré un an plus tard, au point de devoir bricoler à tout va, le match à Manchester City interroge également quant au renforcement de l'aspect offensif. La star de l'intersaison, Angel Di Maria, a coulé et son bilan sur les gros matches européens pose question : sur les 6 gros matches de Ligue des Champions joués par le PSG cette année, il en a loupé 3 dans les grandes largeurs, dont les deux quarts de finale (en plus de l'aller face au Real Madrid). Le jugement de l'instantané est cruel mais bien réel quand on voit l'autre nom coché l'été dernier pour se renforcer briller de mille feux dans le camp d'en face. Certes, Kevin De Bruyne a refusé le PSG pour Manchester City mais il n'a jamais été qu'un second choix dans l'esprit parisien.

Le cruel bilan d'une année sans rien changer

A Manchester, le PSG a coulé de façon grotesque et a surtout pris de plein fouet sa mauvaise lecture de l'élimination de l'an passé. L'effectif n'a pas été renforcé, les erreurs se répètent de façon à peine croyables dans tous les domaines et absolument rien n'a été remis en question. Un an plus tard, l'adversaire est moins bon mais il offre au moins au PSG un état des lieux bien plus simple à lire : le problème ne vient pas forcément de l'extérieur mais bel et bien du club, et à tous les niveaux. 


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