Bloqué à un peu moins de 50 000 places depuis sa livraison en 1972, le Parc des Princes pourrait bientôt voir sa capacité passer à 60 000 places selon les derniers échos. Le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi a en tout cas confirmé que c'était une piste sérieusement étudiée par le PSG.
Serpent de mer du PSG depuis plus de dix ans, la perspective de voir le Parc des Princes disposer dans le futur de 60 000 places semble plus réelle que jamais. Cette augmentation de places est un vrai objectif pour le PSG comme l'a confié le président Nasser Al-Khelaïfi qui voit dans cet agrandissement futur une façon d'augmenter sensiblement les revenus du club.
Un besoin d'argent qui justifie l'agrandissement
La semaine du PSG a été marquée par sa victoire face au fair-play financier, victoire certes bien symbolique et provisoire mais le club parisien doit toujours dégager de nouveaux revenus sous peine de laisser la concurrence s'envoler. Comme l'a souligné Nasser Al-Khelaïfi, « des clubs de différents pays européens possèdent de forts avantages financiers sur nous », notamment les clubs anglais et leurs droits télévisuels d'une autre galaxie (le dernier de Premier League touche le double du PSG). Dans cette quête de ressources financières, le Parc des Princes représente un élément clé pour le club, en tout cas un des plus gros leviers pour faire entrer de l'argent de façon importante.
Toujours dans son entretien donné au site officiel suite à l'annonce de la levée des sanctions liées au fair-play financier, le président Nasser Al-Khelaïfi a d'ailleurs confirmé cette thèse de l'agrandissement à 60 000 places pour lever des fonds : « Nous avons encore une grande marge de progression grâce au projet en cours de rénovation du Parc des Princes. Nous travaillons sur un agrandissement de notre stade pour en porter la capacité à 60 000 places. A terme, cette transformation du Parc augmentera encore nos revenus. »
Un long processus technique
Si le président du PSG ne précise pas combien un tel agrandissement va rapporter au club, c'est peut-être aussi parce qu'il sait que le chemin est très long avant de pouvoir bénéficier d'un Parc des Princes à 60 000 places. Avant de pouvoir disposer d'une enceinte de cette dimension, il faut non seulement s'affranchir des importants travaux que l'opération nécessite mais surtout franchir les nombreux obstacles techniques et surtout administratifs qui vont se dresser devant le club. Ces premières étapes sont si longues que les travaux ne devraient débuter avant 2017.
Le PSG dispose toutefois de quelques soutiens solides comme la Mairie de Paris et notamment la Maire Anne Hidalgo qui avait annoncé sa volonté d'avoir un Parc des Princes élargi à 60 000 places il y a peu. Le chiffre n'a pas été choisi au hasard par l'élue puisqu'il est considéré comme idéal par le club. Un projet à 75 000 places existe, « Un Grand Parc », mais le PSG a déjà parfois du mal à remplir le Parc actuel. Comme l'avance l'Équipe, « le PSG veut maintenir le confort et la visibilité offerts à ses clients. » Un membre du club témoigne d'ailleurs : « On ne veut pas bourrer les gens dans le Parc. Il faut qu’ils soient bien reçus, bien assis. Sinon, ça ne sert à rien de rajouter des places qui vont être plus ‘’déceptives’’ qu’autre chose. »
Le PSG doit également faire avec le droit de regard dont dispose Roger Taillibert, l’architecte qui a livré le stade en 1972. Il refuse catégoriquement qu’on dénature les façades extérieures et l’agrandissement ne peut passer que par des travaux à l'intérieur du stade. Or, pour agrandir le Parc, et même si « pour l’instant, aucune solution technique efficace n’a été arrêtée » d'après un membre du club, il faut creuser. Le Maire UMP de l'arrondissement Claude Goasguen avait d'ailleurs évoqué cette solution dans un reportage de France 3 il y a quelques mois.
Les contraintes sont donc grandes à tous les niveaux et le PSG va devoir attendre pour pouvoir disposer de son futur écrin. Comme le rappelle le journal sportif, Anne Hidalgo espérait le présenter fin 2016 tandis qu'on imagine plutôt le dépôt du permis de construire à la même date du côté du PSG. Et ce serait même trop juste car les travaux engagés qui représente une augmentation de plus de 10% de la taille du stade nécessitent une étude d’impact. Outre le stade, le journal précise que « le club devra également élaborer une réflexion, en collaboration avec les riverains, pour créer, aux alentours du Parc, des infrastructures capables d’accueillir 60 000 spectateurs. »
Un stade déjà en évolution
Si les travaux du futur Parc des Princes à 60 000 places ne débuteront donc pas avant 2017, le PSG a d'ores et déjà commencé à transformer son stade, notamment en vue de l'Euro 2016, et quelques travaux ont été effectués cet été. Tout d'abord, deux à trois rangées de sièges ont été rajoutées, comme certains clichés qui tourné sur le net ont pu le montrer :
Dans les coursives, la transformation est également présente :
Toutefois, le PSG n'a pas attendu cet été pour faire plus que ces modifications et, s'il est un des stades qui a le moins évolué pour l'Euro 2016, il a tout de même bien changé. Comme le soulignait l'Équipe, les espaces loges ont été agrandis et la tribune de presse a été refaite. Et si la partie dédiée à la presse ne rapporte pas grand-chose d'un point de vue financier, les nouvelles loges sont déjà un très bon moyen de faire rentrer plus d'argent dans les caisses du club en attendant la prochaine étape. Le PSG espère d'ailleurs dégager entre 90 et 100 millions d'euros de recette la saison prochaine. D'après le journal sportif, ce serait trois fois plus qu'en 2014/2015, une affirmation dont on peut douter sachant que Deloitte estimait à 63M€ les recettes dites « matchday » en 2013/2014. Malgré tout, cela serait déjà une progression pour le club, avant d'envisager de gagner bien plus quand le stade disposera de 60 000 places.
