Les séances d’entraînement éprouvantes de Pochettino décrites

Le remplacement d’un entraîneur par un autre est souvent synonyme de retouches sinon de refonte des méthodes d’entraînements. Sous le règne de Mauricio Pochettino, pressenti pour prendre la place de Thomas Tuchel, limogé hier, il s’agira d’avoir le cœur bien accroché. Importantes séquences tactiques, vidéo et un gros volet physique : c’est le programme qui attend les joueurs dès le 3 janvier, pour la reprise des entraînements. En d’autres termes, un programme dense, que le technicien devra immanquablement adapter à son effectif.

Le surplus d’effort physique semble être une donnée importante dans la philosophie de Pochettino. Dans l’inconscient collectif, la méthode de l’Argentin est particulièrement liée à ses séances de « torture » imposées en pleine période estivale. Des sessions dantesques, dans le cadre de la préparation physique de pré-saison, où les joueurs étaient jusqu’à être pris de vomissements ou, pour d’autres, d’étourdissements. « Pochettino ne va pas te faire faire 14 kilomètres de tous les côtés, relativise son ancien joueur Benjamin Stambouli à L'Equipe. il donne du sens dans cette répétition des efforts. »

En tout cas, l’Argentin devrait, en arrivant à Paris, imposer sa patte : « Les joueurs s’entraînent très dur, résume Jean-Luc Arribart au Parisien. Il n’y a pas de routine. Les entraînements sont toujours différents, très organisés, mais il demande beaucoup. Il met en place des jeux très intenses, avec ballon, par exemple à 2 contre 2, ce qui permet d’oublier que tu fais des efforts. » Des séances entièrement dirigées par les adjoints et filmées par drone, de sorte que l’entraîneur puisse les analyser ensuite en vidéo.

A Tottenham, l’éprouvant travail tactique se traduisait par deux séances hebdomadaires, mêlant à la fois travail du pressing, à partir de circuits précis de conservation, et des efforts à la perte du ballon. Une cuisine hebdomadaire largement inspirée de la méthode de Marcelo Bielsa, actuel entraîneur de Leeds, à qui il a emprunté le goût du pressing et de l’effort total. Avec pour but escompté, celui de mettre à mal la possession adverse pour mieux récupérer, et surtout mieux attaquer par la suite. Un secteur où le PSG a encore une grosse marge de progression.

Une question demeure : comment appliquer de telles méthodes à un groupe de stars, parfois réfractaire à certains changements tactiques ? « Entre l’équilibre de son vestiaire et le niveau élevé d’efforts demandé - inhérent à son projet de jeu -, Pochettino va devoir trouver un compromis », explique L’Equipe. Avant lui, Thomas Tuchel avait décidé d’alléger ses principes, ses séances d’entraînements excédant par exemple rarement une heure quinze.

En cette période chargée en blessures musculaires chez les joueurs, et concerné par un calendrier démentiel de matches, Pochettino devra sûrement adapter sa méthode. Avant de la faire accepter par le groupe.