Quatre jours après sa nomination à la tête du PSG, Mauricio Pochettino a donné par visio sa première conférence de presse en tant qu'entraîneur du PSG. L'Argentin a jonglé entre les langues, principalement l'espagnol et l'anglais, mais il a surtout pris soin de ne commettre aucun impair. Pas de phrases chocs, à peine plus d'informations données et globalement un entraîneur qui est surtout resté sur la défensive. Deuxième partie de son interview, qui a notamment porté sur la rencontre face à Saint-Etienne.
Vous pouvez retrouver la première partie de sa conférence de presse de présentation ici.
Son retour, Mbappé, Barcelone...
Après une demi-heure de conférence, il lui est demandé sa première impression sur son retour au club : « Ma première impression est que c'est incroyable. Le PSG a un effectif de qualité avec des joueurs incroyables. Ce n'est pas quelque chose de nouveau, ni pour moi ni pour personne. Je pense que tout le monde le sait. On est très contents d'avoir un effectif de cette qualité-là et nous croyons que nous pourrons être performants de la meilleure façon possible. C'est notre attente et notre challenge. »
« Le plus important, c'est de voir comment il se sent et comment il va attaquer les espaces afin qu'il puisse exprimer tout son talent et tout son potentiel »
Et après Neymar, c'est sur Mbappé qu'il est interrogé : « Les grands joueurs comme lui sont capables de jouer à plusieurs positions sur le terrain. Si on prend une photo au départ, au début d'un match, vous pourrez peut-être le voir sur le côté, plus dans l'axe ou comme second attaquant, je ne sais pas. Mais le plus important, c'est de voir comment il se sent et comment il va attaquer les espaces afin qu'il puisse exprimer tout son talent et tout son potentiel, de la même façon qu'on parlait d'autres joueurs comme Neymar, ou d'autres joueurs de l'effectif. Nous allons faire en sorte de le mettre dans la meilleure position pour qu'il puisse exprimer son potentiel, son talent. Vous m'avez parlé de Neymar et Mbappé, ce sont deux top joueurs. Notre but et notre challenge est de les mettre dans la meilleure position, d'essayer de créer une situation où ils peuvent être décisifs, comme les autres joueurs dans d'autres positions. C'est le plus important pour un staff technique. »
Un journaliste britannique lui demande ensuite ce qu'il a fait pendant 13 mois sans travail et sa réponse va finalement être... très éloignée : « Tout d'abord, je voudrais remercier Miguel d'Agostino (son adjoint qui fait la traduction en français) parce que, comme Jésus (Pérez, un autre adjoint) qui est maintenant derrière la caméra, cela m'aide beaucoup d'avoir une grande équipe derrière moi. Cela me fait m'améliorer et j'aime penser qu'ensemble, malgré qu'on voie plus mon nom que le leur, ils méritent les mêmes louanges. Par rapport à l'attente, c'est une attente difficile parce qu'on vit des moments qui sont compliqués, difficiles. On vit et on a une certaine responsabilité, la situation est compliquée, difficile, pour tous les secteurs d'activité, que ce soit au niveau économique ou personnel. Si bien qu'on peut penser parfois que le football n'en est pas exempt, il en souffre aussi. Mais on a aussi une responsabilité, pour passer un message positif de solidarité à tous les gens qui souffrent et qui sont dans une situation difficile. Et on a essayé de passer cette attente de la meilleure façon possible, pour attendre ce moment d'arriver ici. Nous aimons le football et être impliqués jour après jour, partager des rêves et des déceptions, les bons et les mauvais côtés du sport. Nous savons que le sport est important pour les gens et, en ce moment, c'est une des choses qui peuvent générer du bonheur. Donc il y a une plus grande responsabilité. Nous sommes restés en forme et sommes heureux d'être ici. »
« Le match de Champions League est un challenge important mais il sera le mois prochain, et nous, on se trouve dans un moment où on doit construire, apprendre à se connaître les uns et les autres, pour arriver à notre meilleur forme. »
Il est ensuite interrogé sur Barcelone et la confrontation en Champions League : « Il n'y a aucun doute que la Champions League, pour un club comme le Paris Saint-Germain, comme pour n'importe quelle équipe européenne, c'est la compétition la plus importante. Mais toutes les autres compétitions sont aussi importantes, comme le championnat. Le match de Champions League est un challenge important mais il sera le mois prochain, et nous, on se trouve dans un moment où on doit construire, apprendre à se connaître les uns et les autres, pour arriver à notre meilleur forme. Nous sommes confiants et avons un effectif incroyable. Quand le moment arrivera et quand on récupèrera les joueurs qui ne sont pas disponibles, il y aura une concurrence massive entre eux pour apporter de bonnes choses à l'équipe parce que la concurrence est très importante dans la façon dont nous voulons jouer. Mais c'est le moment de construire ensemble, de s'adapter ensemble. Je suis certain que nous allons arriver dans notre meilleure forme, avec le but de gagner. Bien sûr, le Barça est un des meilleurs clubs au monde aussi et cela va être dur. Tout comme cela va être dur dès demain à Saint-Etienne. Je respecte toujours nos adversaires, en sachant que nous avons besoin de faire le travail nécessaire. »
Saint-Etienne/PSG pour finir la conférence, avec Verratti en guest star
Après cette première partie très générale, la conférence bascule sur la rencontre Saint-Etienne/PSG de mercredi soir mais cette transition s'effectue avec une question plus légère : son nom, comment veut-il qu'on le prononce ? « Pour moi, aucun des deux n'est différent (il parle des prononciations hispanique ou italienne, N.D.L.R.), il n'y a aucun problème que ce soit l'un ou l'autre. C'est vous, savoir comment vous vous sentez le plus à l'aise à le dire. En Italien, c'est "Pocket-ino", en Argentin, c'est "Potchet-ino". Ça dépend de vous. »
Il est ensuite réellement questionné sur le match contre Saint-Etienne et ce à quoi il s'attend : « Nous sommes contents de retrouver la compétition, d'aller à Saint-Étienne, un club historique entraîné par un coach qu'on connaît très très bien, parce qu'on l'a affronté plusieurs fois en Angleterre, qu'on admire. Puel a des principes de jeu qui sont clairs, et ça va être un match dur et compliqué. Nous sommes très excités à l'idée de commencer notre parcours ici en France. »
La presse avait annoncé quelques heures plus tôt avant la conférence de presse que Marco Verratti allait possiblement jouer en 10 et un journaliste le lance là-dessus. Pochettino est surpris de voir ses plans tactiques être étalés ainsi et interroge alors le journaliste en question (Simone Rovera) : « A l'intérieur de ta question, j'aimerais savoir qui est-ce qui t'a dit tout ça ? Comme cela, tu m'aides à découvrir, qui est ce qui t'a dit tout ça ? Tu veux mon numéro ? Mais on n'a pas encore le téléphone en France. »
Après ce passage où on a senti l'entraîneur légèrement agaçé par cette fuite, il reprend : « Dans le futur, il va y avoir plein d'anecdotes dans les conférences de presse mais ce n'est pas le moment. Comme je l'ai dit avant, le football est un système ouvert et dynamique. Et à chaque fois, si on arrête le jeu, on va trouver des positions qui vont varier et s'altérer à chaque moment. Et quand on va trouver une photo là, l'équipe va se retrouver dans différentes tours ou zones du terrain, on trouvera des photos différentes qui dépendront aussi du type des mouvements du match ou des phases de jeu. Le football est un jeu dynamique et dans le processus qu'on est, d'arriver dans un club, on doit s'adapter à des situations, des circonstances qu'on l'on retrouve. C'est essayer de trouver et de mettre les joueurs dans les meilleures positions pour donner le meilleur équilibre à l'équipe. »
« Ce qu'on doit créer ensemble, c'est une philosophie dans le but de définir les meilleurs stratégies pour aider les joueurs, particulièrement pour qu'ils ne puissent pas être dans des situations qui ne leur sont pas bénéfiques. »
La dernière question de cette première conférence concerne finalement le nombre important de blessés, et notamment la préparation à éventuellement modifier. La réponse est très corporate : « C'est vrai que commence une nouvelle période avec un nouveau staff technique mais il y a des structures qui sont très bonnes, magnifiques, au niveau du club, avec un très bon staff médical et un très bon secteur de la performance avec de très grands professionnels. Ce qu'on doit créer ensemble, c'est une philosophie dans le but de définir les meilleurs stratégies pour aider les joueurs, particulièrement pour qu'ils ne puissent pas être dans des situations qui ne leur sont pas bénéfiques. Nous voulons créer un fonctionnement, une dynamique, pour essayer d'optimiser et récupérer les joueurs, qu'ils puissent être là dans la meilleure forme dès que possible mais aussi être capables de travailler dur et de façon constante, qu'ils puissent s'exprimer et performer sur le terrain dans la durée. C'est un job fantastique que nous devons faire pour nous assurer que nous ne serons pas dans des situations difficiles avec les blessures. »
Ce sera la dernière phrase d'une conférence longue mais peu riche en enseignements. Pochettino n'a commis aucune faute de communication mais n'en a au final que très peu dit, ne se fâchant avec personne et évitant scrupuleusement les polémiques. Pour savoir la façon dont il compte faire jouer son équipe, comment il va l'articuler ou encore quelles sont ses ambitions collectives et son projet de jeu, il faudra attendre le prochain match, voire les prochaines semaines.
