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PSG/Barça, Pochettino, son poste, Neymar, Mbappé, etc, l'interview complète de Verratti à RMC

Publié le samedi 13 mars 2021 à 10:41 par Bruno Hermant
Au surlendemain de PSG/Barça, Marco Verratti s'est longuement confié à RMC durant l'émission "Rothen régale". Il est largement revenu sur le match pénible contre les Catalans, tentant de l'expliquer, mais a aussi abordé des thèmes plus larges comme sa relation avec Pochettino, son poste, son avenir, celui de Neymar et Mbappé.

Vous pouvez retrouver de nombreux extraits audio sur le site de RMC, via la page dédiée à l'émission Rothen Régale.

Son avis général sur PSG/Barça :

« Ce sont des matches de 180 minutes, c'est vrai qu'on a fait un très bon match au Camp Nou, avec trois buts d'écart qui nous ont permis d'avoir un bon avantage. Le retour, c'était plus difficile, contre une grande équipe qui ne voulait pas sortir de la Champions League. Ils ont essayé de nous mettre sous pression dès les premières minutes. C'est une équipe avec des joueurs qui ont l'expérience de cette compétition, comme Messi. On a un peu revu le Messi de toujours, qui courait partout, qui voulait le ballon. Ils défendaient très bien, c'était très difficile et on a souffert tous ensemble. On est heureux de cette qualification. »

Comment expliquer le match du PSG ?

« Quand tu as trois buts d’avance, tu essaies d’abord de ne pas faire d’erreur pour mettre l’adversaire en confiance »

« Ce sont des matches un peu difficiles à expliquer, il n’y a pas qu’une seule raison. Le résultat du match aller compte beaucoup, forcément. Quand tu as trois buts d’avance, tu essaies d’abord de ne pas faire d’erreur pour mettre l’adversaire en confiance. Ce n’est pas à toi de faire le jeu. Le Barça a aussi joué à cinq ou six attaquants, c’était dur. On savait que si une équipe pouvait nous poser des problèmes, c’était Barcelone. Barcelone t'étouffe, parce qu'ils ont une grande possession de balle. Ce sont des joueurs techniquement qui sont très bons et quand ils sont à leur meilleur niveau, c'est difficile de leur prendre le ballon. C'est pour ça qu'on voulait bien défendre, mais la chose que je regrette un peu, c'est quand on avait le ballon, on aurait pu faire beaucoup mieux. Parce qu'il y avait beaucoup d'espaces. »

Le plan du coach n'était pas de subir autant, quel était le plan ?

« On voulait mettre un bloc comme on fait toujours. Un bloc haut ou un bloc bas, mais l'important c'est d'être sur 25 ou 30 mètres tous ensemble. Ca veut dire que quand tu récupères le ballon, tu as tous les joueurs qui sont à côté. Après, c'est vrai que ce n'était pas notre plan de défendre quasiment devant notre surface. Mais ça, je pense aussi que c'est la force de Barcelone. On n'est pas la première équpe à devoir défendre très très bas face à eux. Mais après, comme je l'ai dit avant, la chose qu'on regrette c'est quand on avait le ballon, on devait faire beaucoup mieux. »

Une source de progression de devoir défendre et relancer dans les grands matches ?

« Oui, bien sûr, on travaille beaucoup ça. Après, il y a des matches où c'est un peu plus difficile. On connait très bien le terrain, ce sont des matches où tu as trois buts d'avance et que tu es là pour défendre. Il ne faut pas faire beaucoup d'erreurs pour être vraiment très très solide et ne pas prendre de but. Parce qu'on sait qu'à la fin, si on ne prend pas de but, on gagne le match. Mais comme je l'ai dit avant, on est déçus par ça parce qu'on aurait pu faire mieux, on avait des espaces, je pense qu'il nous manquait aussi des joueurs qui attaquaient bien la profondeur parce qu'on était deux joueurs, moi en numéro 10 et je ne suis pas un joueur qui attaque très bien la profondeur. Ce ne sont pas mes caractéristiques, Julian non plus, alors que des joueurs comme Neymar et Di Maria. Parce que des fois on l'oublie, mais on vient de se qualifier en faisant deux matches contre Barcelone sans eux ! C'est vrai que si à Barcelone au match retour, on enlève Messi, on enlève Griezmann et Dembelé, ce n'est pas la même. »

Une peur d'une nouvelle élimination après la première mi-temps difficile ? 

« Barcelone aussi a pris des remontadas et personne ne va dire que, quand on va gagner 4-1 là-bas, Barcelone a un problème mental.»

« La vérité, non. Ce n'était pas comme ça parce qu'on jouait le match, on n'était en train de penser à tout ce qu'il s'était passé avant. Ca fait quatre ans déjà. Après, je pense que ce sont surtout des choses qui sont dans la tête des gens en dehors. S'il y a toujours un truc négatif avant qu'on s'approche d'un match de Champions League, pas forcément pour nous mais pour l'extérieur, je vois toujours un peu de négativité. "Le PSG va perdre", mais Barcelone aussi a pris des remontadas et personne ne va dire que, quand on va gagner 4-1 là-bas, Barcelone a un problème mental. Moi, je pense que quand tu fais des matches face à des équipes qui ont un très grand niveau, il suffit d'une petite chose (pour que ca se passe bien ou mal). Parce que si Messi marque le pénalty et que Dembélé en marque un, ca peut tout changer mais ça pouvait aussi nous arriver contre Manchester. On a eu des occasions, si Kylian marque, le match est fini.

A Barcelone, quand on perd 6-1, c'est vrai, c'est une remontada. Mais il y a eu des détails qui font que ca passe tout seul. C'est pour ça que des explications, il n'y en aura jamais (sur pourquoi on n'a pas bien joué). Bien sûr, on pouvait faire mieux, on est très déçus pour ça. Après, on est très heureux de la qualification parce que comme je l'ai dit avant, on a joué deux matches. Mais c'est vrai qu'on pouvait faire mieux. Comme le dit Jérôme (Rothen), nous sommes des joueurs qui aiment avoir le ballon, et j'aurais aimé qu'on puisse mieux sortir le ballon pour avoir des contre-attaques avec Kylian. »

Son évolution dans l'équipe avec Pochettino :

« Pochettino voulait que j'aie un peu plus de liberté sur le terrain »

« Avec le coach, on a parlé dans les premiers jours où il est arrivé. Il voulait que j'aie un peu plus de liberté sur le terrain parce que la position que j'ai toujours eu était aussi pour être responsable au moment où on perdait le ballon, d'être toujours en couverture. Il voulait que je sois un peu plus libre. (C'est un plaisir de savoir qu'on compte sur toi ?) Oui, ça fait plaisir, ca me donne de la confiance. C'est un poste où il faut faire encore plus. Mais ce sont des choses que j'aime bien faire. Après, comme tu as dit, il y avait aussi le fait que Neymar n'était pas là. Et maintenant qu'il revient, on va voir comment ça se passe mais je serais là, très bien à ma place pour lui. »

Une équipe qui se dégage avec lui et Paredes au milieu et Neymar en 10 mais aussi des doutes sur ce milieu : 

« Il y aura toujours des gens qui doutent. Il y a des gens qui doutent de Cristiano Ronaldo, qui disent que c’est de sa faute si la Juventus est sortie, il y a aussi des gens qui doutent de Messi. Moi je ne suis rien comparé à eux, je n'ai rien à dire. Je suis très bien au milieu, à deux ou à trois, je me trouve très bien. Je suis toujours disponible, je fais toujours les efforts pour les copains. Ce n'est pas un problème pour moi de jouer à deux (au milieu devant la défense). Si je dois faire encore plus d’efforts à deux, je les ferai, mais ce n’est pas aux gens que je dois montrer ça, c’est au coach. »

Des critiques injustes alors que tu sais beaucoup courir ?

« Je suis capable de courir, et j’aime beaucoup défendre, je suis le premier à le faire, il le faut dans une équipe où tu as Neymar ou Mbappé. Il y en a besoin parce que ce sont des joueurs, dès qu'ils ont le ballon, ils font la différence. On ne peut pas demander à Neymar de toujours revenir et de faire 12km par match, c’est pour ça que d’autres joueurs ont ce travail de faire pour l'équipe de faire des courses. Dans le foot d’aujourd’hui, quand tu es au milieu, il faut courir. »

Une préférence pour le poste de relayeur ou de meneur ? 

« Je suis toujours en train de penser avant à l'équipe »

« Moi, je préfère être sur le terrain ! Je préfère être sur le terrain, si le coach me dit de jouer à n'importe quelle position, je le ferai. Je suis toujours en train de penser avant à l'équipe, depuis que je suis petit, et après à moi-même. On peut le voir aussi dans la manière dont je joue, si je dois faire une frappe et marquer ou si je peux faire une passe et mon coéquipier marquer, je préfère faire la passe et que mon coéquipier marque. C'est pour ça que je n'ai pas de préférence. Je donnerai toujours le maximum, quelque soit la position où je suis. Et après, c'est normal aussi que je n'ai pas beaucoup eu l'habitude de jouer en 10, il faut que je continue à apprendre plus vite (sur ce poste) si le coach veut que je joue à ce poste. »

Des critiques sur le manque de statistiques : 

« Les passes, c’est une statistique sur laquelle je comprends que je dois faire plus, oui. Avec le système actuel où je suis plus libre, je suis un peu plus près des attaquants, c’est un peu plus facile de faire la dernière passe. Avant, quand je jouais en relayeur, peut-être que je pouvais faire une jolie passe à Neymar par exemple, mais Ney repassait ensuite le ballon à Kylian, donc ce n’était que l’avant-dernière passe. Avec ma nouvelle position, il faut améliorer ces statistiques. Bien sûr, c'est important. »

La relation avec Neymar et Mbappé : 

« Tu peux leur envoyer des bombes dans les pieds, ils vont toujours réussir à contrôler la balle »

« Oui avec Kylian, on se comprend très bien. Cela fait déjà trois ans qu'on joue ensemble. Après, c'est un joueur magnifique. Tu sais que quand tu joues avec ces joueurs-là, mais aussi avec Neymar,  c'est toujours plus facile. Parce qu'à la fin, tu peux leur envoyer des bombes dans les pieds, ils vont toujours réussir à contrôler la balle. C'est toujours plus facile de jouer avec eux. (Ils bonifient ton jeu) C'est ça et c'est vraiment beaucoup plus facile de jouer avec eux. Et c'est pour ça que j'adore jouer avec Ney et Kylian. »

Des joueurs qui ont l'âme du club en eux, de l'importance des cadres pour influer sur les prolongations des joueurs : 

« Bien sûr, c'est normal. On pense qu'avec eux dans l'équipe, on est plus forts. C'est pour ça que j'en parle toujours avec eux. Après, je ne vais pas dire ici ce que je leur dis, mais bien sûr on parle beaucoup. Au moment où Ney avait passé un moment difficile dans sa vie et avec ses blessures, on était très proches, on parlait beaucoup. Avec Kylian, on parle beaucoup. (Ils ont envie de rester ?) Oui, oui, pour moi, ils sont très bien ici, ils savent qu'ils font partie d'un grand club, avec un grand projet. Je pense aussi pour ma part que ce sera différent de gagner ici qu'autre part. Je parle pour moi, mais on a commencé un très grand projet pour arriver à gagner cette grande compétition. Cela fait déjà 8 ou 10 ans qu'on a débuté, c'est normal qu'on n'arrive pas à gagner tout de suite. Mais je pense qu'on se rapproche de plus en plus des grosses équipes qui sont déjà là depuis 30 ou 40 ans. Comme je le disais avant, Barcelone n'avait pas été éliminé en huitièmes depuis 12 ou 13 ans. Cela veut dire qu'ils ont toujours été proches de la victoire. Comme ça se joue sur des détails, à la fin plus tu es proche, plus tu peux y arriver. Il y a beaucoup d'équipes qui ont fait une finale et qui ont gagné l'année d'après.

« C'est une chose assez française, on aime toujours ce qu'il y a à l'extérieur »

(La bonne année pour la gagner ?) Nous, on l'espère, c'est pour ça, mais des fois, à l'extérieur, on n'a pas assez de confiance envers l'équipe. C'est une chose assez française, on aime toujours ce qu'il y a à l'extérieur. C'est comme dans la vie, notre ami a mieux, etc... Mais je pense que nous prenons de plus en plus de confiance. Cela arrive avec les matches, qui sont des matches références. Quand tu gagnes 4-1 à Barcelone, ce n'est pas un match facile. Quand tu arrives en finale de Champions League avec tous les problèmes qu'on a eus avant, ce n'est pas facile du tout. Cette année, on n'a pas eu des matches pas faciles non plus, si tu ne gagnes pas contre Leipzig au Parc, tu es éliminé. Si tu gagnes pas à Manchester à Old Trafford, tu es sorti. C'est pour ça qu'on a eu des matches très importants et on a montré qu'on est ensemble. »

Du mal à croire que le PSG puisse être le meilleur du fait des nombreuses blessures ?

« Je ne pense pas qu'il y a beaucoup d'équipes qui soient vraiment meilleures que nous. Moi, je l'ai vu aussi contre le Bayern Munich en finale l'année dernière, c'était une finale difficile. Mais je pense que sur des petits détails, ca peut tourner dans un camp ou dans un autre. Après, on avait parlé avant le match, et à la fin c'est comme ça que ça s'est passé, on savait que celui qui marquerait le premier but allait gagner. Et c'est ce qu'il s'est passé. A la fin de la première mi-temps, on eu une très bonne occasion, tu sais, on était là. Et je pense qu'on doit avoir plus de confiance en nous, on doit continuer sur cette route. Bien sûr, il y a des équipes très fortes, qui ont une grande expérience comme le Bayern, City qui fait des choses énormes cette saison. »

Un PSG qui subit trop l'absence de ses cadres ?

« J’ai dû faire trois infiltrations pour jouer contre le Barça (à l’aller), je me suis tué pour jouer ce match »

« C'est normal, c'est comme si tu enlevais Lewandowski au Bayern, c'est difficile pour eux. Comme je l'ai dit, il y a des joueurs dans une équipe qui sont très importants. On a Neymar dans l'équipe qui est un des trois meilleurs joueurs au monde, on l'a vu en Champions League, il a fait un match énorme contre l'Atalanta, il a fait un match magnifique, donc quand il te manque un joueur comme ça... (Toi aussi tu es important) Oui bien sûr, j'essaye toujours d'avoir le moins de blessures possible. Je n’ai eu qu’une blessure musculaire cette saison. Les autres blessures ce sont des coups qu'on prend, comme celui de Payet. J’ai dû faire trois infiltrations pour jouer contre le Barça (à l’aller), je me suis tué pour jouer ce match. C'est pour ça que je ne débute pas contre Monaco. J’ai aussi pris un coup à l’entraînement avec Marquinhos, je n’arrivais plus à marcher. Ce sont des choses qui arrivent. On est des footballeurs et avec le foot d’aujourd’hui, tu joues tous les trois jours, avec le calendrier chargé, si tu es dehors un mois tu vas louper 10 matches. Moi je veux toujours être sur le terrain, je me sens très bien physiquement, et je suis content parce qu'avec le coach on fait un travail spécifique pour cela. »

L'importance de ses proches dans le football : 

« (Sa compagne lui fait un surprise en intervenant dans l'émission juste avant la question suivante) Oui, cest vrai, c'est très important. Parce qu'au final, notre vie est une vie comme celle de tout le monde. C'est pour ça qu'être bien dans la tête, ça nous aide à faire bien notre travail. Et avec Jessica, j'ai finalement trouvé ce que ça veut dire d'être bien. »

Finir sa carrière au PSG : 

« Oui je pense, parce que je me sens toujours très bien. On me demande souvent si après 10 ans je n'ai pas envie de voir autre chose. Moi, non. Parce qu'ici pour moi, c'est toujours comme si c'était la première fois. Moi, j'adore être sur le terrain, jouer au foot, j'adore jouer avec des très grands joueurs, ici j'ai cette possibilité. J'ai aussi la possibilité d'avoir des objectifs très élevés comme le club e, a. C'est pour ça que j'ai tout ce que j'ai besoin pour jouer au foot et être heureux. »


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