Après 15 ans au Real Madrid, Sergio Ramos est bel et bien devenu un joueur du PSG. Si cette arrivée de premier choix a peut-être encore du mal à paraître réelle pour certains, celle-ci l'est pourtant bien. Le défenseur central de 35 ans s’est engagé pour deux ans avec le club de la capitale et a été présenté officiellement ce jeudi. Décryptage en sept points de l’arrivée intrigante du numéro 4 en France.
Une arrivée libre marquante…
Le premier élément majeur à retenir est le fait que Ramos s'engage libre de tout contrat avec le PSG. Ne s’étant finalement pas accordé sur une prolongation de son bail avec le Real Madrid, le défenseur attirait l’œil de plusieurs grosses écuries européennes, et notamment anglaises (dont Manchester City). Paris a réussi son coup en lui proposant un contrat de deux ans à un salaire estimé à 12 millions d’euros selon L’Équipe, frappant fort sur le marché des transferts.
Ajoutons-y les arrivées libres de Georginio Wijnaldum, élément majeur du système mis en place par Jurgen Klopp ces dernières années à Liverpool, et de Gianluigi Donnarumma, portier de 22 ans titulaire depuis cinq ans au Milan AC et représentant l’avenir. Trois cibles de choix récupérées au nez et à la barbe des cadors européens, prouvant l’entrée définitive du PSG dans une nouvelle dimension ces derniers mois.
… venant compenser « l’erreur » du départ de Thiago Silva ?
Thiago Silva, capitaine exemplaire du PSG, n’a pas été conservé au terme de l’excellente saison 2019/2020 du club. Si Thomas Tuchel souhaitait conserver au moins un an supplémentaire celui qui a rejoint Paris en 2012, Leonardo avait décidé que le temps de la séparation était venu. Évoquant régulièrement le PSG avec un amour non feint, comme le soir du sacre de Chelsea en Ligue des Champions courant mai, le Brésilien conserve en revanche une certaine rancœur envers son ancien directeur sportif et compatriote.
L’arrivée de Ramos peut donc potentiellement être lue comme une compensation du manque d’expérience et de leadership consécutifs au départ de Silva fin août 2020. Ni Adbou Diallo, ni Thilo Kehrer ou Danilo Pereira, parfois reculé par Tuchel, n’ont réussi à rassurer dans l’axe de la défense derrière le duo titulaire composé de Marquinhos et Kimpembe. Un an après, le PSG possède de nouveau trois défenseurs centraux de très haut niveau au sein de son effectif.
Une concurrence saine ou une surcharge de l’axe gauche de la défense ?
Pourtant, avec désormais trois références au même poste au sein de son effectif, Mauricio Pochettino va devoir faire des choix. Peu adepte des dispositifs impliquant une défense à trois axiaux au cours de sa carrière, l’Argentin ne pourra pas contenter tout le monde. La gestion des temps de jeu et l’ordre d’importance de chacun des éléments composant l’arrière-garde parisienne seront à scruter au cours des prochains mois.
Principalement aligné dans l’axe gauche de la défense du Real ces dernières années, la plupart du temps aux côtés de Raphaël Varane, Ramos devrait avant tout concurrencer le gaucher Kimpembe, Diallo reculant lui aussi d'un cran dans la hiérarchie. Marquinhos, capitaine courage depuis le départ de Silva, peut si besoin basculer au milieu de terrain comme le faisait Tuchel, mais Pochettino a enterré l'option. Le défi sera donc de taille pour le titi parisien, ayant accueilli son nouveau coéquipier et concurrent d’un message chaleureux posté sur les réseaux sociaux : « Bienvenue à la maison ! ».
Un travailleur acharné et un exemple pour le reste du groupe
Quel que soit son rôle au PSG, on peut être sûr de l’implication et de l’exemplarité de Ramos. Très souvent le premier arrivé et le dernier à quitter le centre d'entraînement comme l’a encore confirmé Le Parisien dans son édition du jour. Le vétéran a toujours pris extrêmement soin de son corps et est un adepte du travail invisible, éléments indispensables pour durer au plus haut niveau comme il le fait depuis près de vingt ans désormais. En dehors de ses qualités intrinsèques, ces différents éléments de personnalité et de caractère revêtiront également une grande importance au sein du vestiaire.
Sa première réaction à la suite de sa signature, confiée au site officiel du PSG, n’est pas si surprenante que cela et prouve que la faim du joueur est toujours intacte : « Je recommence chaque saison avec la même motivation, je me remets en question à chaque fois pour repartir de zéro et avoir la même détermination à chaque fois, et la même envie de gagner. C'est ce que je vais faire ici aussi. » Ramos visant une participation à la Coupe du Monde 2022 au Qatar, il ne peut pas se permettre de ne pas être performant ni en forme avec le PSG, son sélectionneur Luis Enrique n'ayant pas hésité à s'en passer pour l'Euro suite à ses blessures.
Une expérience et un palmarès hors norme comprenant notamment quatre Ligue des Champions
Ramos bénéficie d’une expérience sans doute inégalée actuellement en Europe. Avec plus de 670 matchs avec le Real Madrid, dont 129 en Ligue des Champions, et un palmarès long comme le bras, l’Espagnol sera un atout indéniable au sein du vestiaire du PSG. Vainqueur de plus d’une vingtaine de trophées avec les Merengues, Ramos a surtout remporté à quatre reprises la Ligue des Champions, dont trois fois consécutivement (en 2014, 2016, 2017 et 2018).
Ses quatre victoires dans la fameuse compétition européenne seront sans doute son fait d’arme le plus utile au PSG, tout comme pour son néo-coéquipier, Georginio Wijnaldum, sacré en 2019. De là à y voir un critère de recrutement, il n'y a même qu'un pas et ce fut d'ailleurs le cas dans le passé. Au moment de recruter David Luiz ou Angel Di Maria, le PSG avait mis en avant leur CV d'anciens vainqueurs de la Champions League, expliquant qu'il est plus simple de gagner le trophée avec des joueurs l'ayant déjà soulevé.
Un défenseur buteur
Ramos est plutôt très doué avec ses pieds et un buteur assez régulier chaque saison depuis son arrivée à Madrid. Scoreur à trois reprises au minimum au cours de chaque exercice depuis 2005, l’ex-Madrilène est un ovni en la matière parmi ses pairs. Ses 127 buts et 40 passes décisives en 900 matches disputés en carrière depuis 2003 le placent très largement au-dessus de ses compagnons défenseurs sur la période. Une nouvelle preuve de sa spécificité !
Pas le dernier venu au moment de prendre ses responsabilités, Ramos a marqué plus d’un but ultra-important au cours de sa carrière. On se rappelle notamment son égalisation rageuse de la tête à la toute fin du temps additionnel en finale de C1 contre l’Atlético Madrid en 2014 (4-1 a.p.). Il récidivera en finale face au même adversaire en 2016, ouvrant le score et s’imposant finalement à nouveau avec son équipe (5-3 aux t.a.b.). Tireur de penaltys et coups francs d’une grande qualité, Ramos a pu bénéficier de responsabilités revues à la hausse au Real depuis le départ de Ronaldo en 2018. Ce qui lui permettra donc d’inscrire 18 buts en 2018-2019, puis 14 la saison suivante (en 50 rencontres à chaque fois).
Un gros nom et un coup marketing du PSG
Enfin, et c’est un aspect tout de même non-négligeable plaidant en faveur du recrutement de Ramos : son arrivée représente un coup marketing de premier plan. Réussir à attirer celui qui est l’un des meilleurs voire le meilleur défenseur central de ces dix dernières années à minima, même à 35 ans, reste une sacrée prise. Si le plan sportif est bien sûr prioritaire, et que l’état de forme physique du joueur semble rassurant, une opération de la sorte engendre aussi de très larges retombées médiatiques et financières.
Son arrivée a fait la Une des médias en France, forcément, en Espagne aussi, et l'intégralité des médias sportifs à l'échelle mondiale ont une nouvelle fois évoqué le PSG et ce nouveau transfert flamboyant. En plus de recruter un guerrier et leader par l’exemple, le PSG obtient les services d’un grand nom crédibilisant encore un peu plus son projet sportif et sa quête d’un premier sacre en Ligue des Champions. Reste désormais à observer quel impact global Ramos aura lors des 24 prochains mois.
