L'arrivée très prochaine de Kevin Trapp remet en question l'avenir de Salvatore Sirigu à Paris. L'Allemand vient comme numéro 1 d'après la presse et les portes de sortie ne sont pas nombreuses pour le gardien Italien. Le point sur sa situation.
L'arrivée de Kevin Trapp au PSG est pratiquement actée et la principale victime de cette arrivée imprévue se nomme Salvatore Sirigu, titulaire dans le but parisien depuis quatre saisons. Pour l'Italien, la situation est compliquée, tant à Paris que dans le cas d'un éventuel transfert.
Trapp arriverait en numéro 1
L'arrivée de Trapp au PSG est un événement inattendu qui change beaucoup de choses au PSG, tout du moins si les affirmations de la presse française du jour se vérifient. D'après elle, Trapp arriverait de Francfort pour devenir le titulaire du poste de gardien. Que le PSG s'achète un deuxième gardien plus consistant que Nicolas Douchez pour mettre en concurrence Salvatore Sirigu n'a rien de spécialement fou, c'est même pratiquement devenu la norme dans tous les gros clubs européens. Qu'il arrive en tant que n°1 bouleverse en revanche le paysage parisien dans lequel l'Italien était bien installé, et ce depuis 2011. A l'époque, Sirigu avait tué dans l'œuf la concurrence de Douchez, ce dernier s'étant en plus blessé au pire des moments. Quatre ans plus tard, il est désormais dans la situation de sa doublure, parti en vacances comme titulaire et revenu remplaçant après qu'un autre portier ait débarqué.
Pour Blanc, il n'y aurait aucun doute et Trapp sera le numéro 1 dès la rentrée. Si son transfert est ralenti par des problèmes administratifs, il va bel et bien être parisien, les deux clubs ayant trouvé un accord et le joueur passé avec succès la visite médicale. Il devrait rejoindre le groupe en Autriche sous peu et le Trophée des Champions face à l'OL le samedi 1er août prochain sera même probablement son premier match officiel, avant d'enchaîner en championnat. Contrairement à ce qu'a pu faire le Barça l'an passé, aucune alternance en Coupe d'Europe n'est évoquée et Trapp part comme un n°1 établi. Voir Sirigu en C1 n'aurait d'ailleurs aucun sens car c'est justement ses performances dans cette compétition qui ont poussé les dirigeants du PSG à aller chercher un autre gardien. Rarement décisif, déficient dans son jeu au pied, peu à l'aise dans les airs, c'est à peu près tout ce que Laurent Blanc a reproché à l'Italien la saison passée, particulièrement lors du match retour contre Chelsea.
Forcément, du côté de Sirigu, la pilule a du mal à passer et le gardien est décrit par L'Équipe comme « très remonté par cette concurrence inattendue. » Pour autant, il ne serait pas sur le départ actuellement d'après la même source et on se dirige vers une concurrence entre les deux hommes. Et si Blanc semble avoir tranché pour l'Allemand, l'Italien a avec lui tout le vestiaire du PSG, notamment la branche italo-brésilienne dont le poids n'est pas pas négligeable. Malgré tout le poids de Silva, Motta et les autres, c'est bel et bien Blanc qui décide et leur ami va donc commencer sa cinquième saison parisienne sur le banc.
L'Italie comme porte de sortie ?
Si Sirigu est remplaçant à Paris et décide finalement de partir, l'Italie paraît être la porte de sortie idéale pour le joueur. A un an de l'Euro, être titulaire dans son pays pourrait lui assurer définitivement la place de doublure en sélection, rôle qu'il occupe actuellement. Ses matches ne sont pas très convaincants et le jeune Mattia Perin du Genoa pousse fort derrière, au moins assez pour que Sirigu ne puisse pas se contenter d'une année sur le banc s'il veut être dans le groupe retenu pour l'Euro.
Le problème de Sirigu vient aussi des clubs qui le veulent. France Football évoque dans son édition de la semaine trois clubs : l'Inter, la Roma et la Fiorentina. L'Inter devrait continuer avec Handanovic (un temps évoqué au PSG), la Fiorentina cherche effectivement un remplaçant à Neto qui est parti à la Juventus mais n'a pas de gros moyens et la presse italienne confirme la piste romaine, notamment le spécialiste italien du mercato Gianluca Di Marzio. La Roma cherche un gardien et l'intérêt pour Sirigu est réel. Soudainement, le mariage de raison entre Sirigu et la Roma paraît évident.
Le problème vient toutefois de l'aspect financier de l'opération. A Paris, Salvatore Sirigu est sous contrat jusqu'en 2018 et touche un salaire brut annuel de 4,5M€, une somme sur laquelle aucun club italien ne peut s'aligner. La Roma négocie actuellement avec Sergio Romero, le gardien international argentin libre, et elle refuse par exemple de lui donner les 3M€ annuels qu'il demande. Si Sirigu est plus coté que l'Argentin, cela montre toutefois bien les différences salariales qui existent entre les deux clubs. En outre, la Roma a une large partie de son effectif à remodeler et s'apprête à dépenser beaucoup pour les postes d'attaquant (Dzeko) et d'arrière gauche (Baba). Le total devrait s'élever à plus de 30M€, hors bonus, soit une bonne partie de l'enveloppe dédiée au recrutement romain, sachant que d'autres postes sont encore à renforcer. Comme le montrent les cas de Cabaye ou Digne lors de ce mercato estival, le PSG ne brade pas ses joueurs et le club romain va devoir faire un double effort, pour le salaire du gardien et le transfert.
Pour Sirigu, la situation actuelle est donc très compliquée, même si le mercato est loin d'être fini. Sa plus belle piste va avoir du mal financièrement tandis que son avenir au PSG semble bouché à court terme. Et si l'Italien veut jouer, il va devoir attendre un coup du sort, comme celui dont il a bénéficié à son arrivée quand Douchez s'était blessé, ou faire de gros efforts financiers pour s'offrir une porte de sortie.
