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Son avenir, le penaltygate, Neymar, les responsabilités, Emery, l'entretien de Cavani sur RMC (2e partie)

Publié le mercredi 2 mai 2018 à 20:19 par Philippe Goguet
Après une première partie sur son caractère, son rapport avec le public ou encore ce qu'il a manqué au PSG, Cavani se confie sur RMC sur son profil, sa fameuse altercation avec Neymar, Unai Emery ou encore Mbappé.

Real/PSG et son profil de pur buteur

«Ce n’est pas mon travail d’analyser pourquoi je ne touche pas beaucoup le ballon.»

Après la première partie, l’entretien reprend avec Dugarry qui lui fait remarquer qu’il n’a touché que 11 ballons à Madrid lors du 8e de finale aller de Ligue des Champions : « Durant le match, tu as beaucoup de sensations, tu vois des choses qui commencent à t’énerver mais nous sommes, je pense, sur la même ligne. Je ne voulais pas être trop direct mais il y a des matches, parfois très importants, où je ne touche pas beaucoup le ballon. C’est quelque chose que j’ai besoin d’analyser afin de savoir pourquoi. Mais ce n’est pas mon travail et c’est pour ça que je dis que nous avons besoin d’être tous sur la même ligne. Ce n’est pas mon travail d’analyser pourquoi je ne touche pas beaucoup le ballon. Je suis conscient que je ne suis pas extraordinaire techniquement, que je ne peux pas dribbler 3 ou 4 joueurs puis marquer mais après, une équipe n’a pas besoin que de ça. Même le joueur qui n’a pas beaucoup de qualités peut faire la différence car il y a d’autres caractéristiques. C’est un match dont je suis resté déçu. Nous avons très bien commencé et puis, doucement… »

C’est ensuite son profil de pur buteur qui est mis au centre des débats. Cavani s’explique : « C’est seulement une caractéristique et le football, c’est un sport d’équipe. Chacun a son rôle ? Oui. Tu vois l’exemple de la Juventus et de l’Atlético Madrid, ils sont arrivés comme équipes à jouer la finale de la Ligue des Champions. Tu as l’Uruguay qui est arrivée en demi-finale de la Coupe du Monde 2010. Si tu vas voir l’équipe, les joueurs, ils ne sont pas top mais ils savent jouer ensemble. Tu n’as pas besoin d’avoir des bons coéquipiers mais d’avoir l’envie et d’être conscients que tu as besoin de tes coéquipiers pour gagner. »

Lancé sur la fameuse maxime selon laquelle le PSG aurait déjà gagné la C1 avec 11 Cavani sur le terrain, il rigole puis répond : « Je ne sais pas. Mais s’ils donnent le maximum comme je pense le donner à chaque match, on aurait plus de possibilités. »

La responsabilité au sein du PSG

Il est relancé sur l’analyse de son match à Madrid qu'il a survolée juste auparavant et il se livre un peu plus : « L’analyse, c’est qu’il y a beaucoup de personnes à l’intérieur du club qui ont l’expérience du football. Ils y ont joué mais ils en ont l’expérience comme entraîneur, ou tu respires le football et c’est pour ça que tu es dans le club. Mais que je parle d’analyser, beaucoup de personnes peuvent le faire et dire "ça, c’est bien et pas bien." »

« Il y a les responsables pour ça, pour montrer le chemin. »

Il n’en dit pas plus mais Dugarry le lance sur Neymar qui le boycotte parfois. Il lui demande si les deux hommes ont parlé dans le vestiaire, afin de mieux se trouver : « C’est normal de parler avec tes coéquipiers des actions sur le terrain mais c’est au responsable de donner la direction. Si tu fais comme ça, tu peux créer à l’intérieur du vestiaire une mauvaise ambiance et c’est négatif alors que tu as besoin de penser à ce que nous allons faire sur le terrain. C’est normal d’avoir des moments où tu peux discuter avec tes coéquipiers mais j’essaye plus d’être à ma place et de faire le maximum sur le terrain. Après, il y a les responsables pour ça, pour montrer le chemin. »

Interrogé quant au fait que le responsable est l’entraîneur, il coupe de suite : « Les responsables, ce sont beaucoup de personnes à l’intérieur du club. Quand je dis que nous sommes tous une famille, cela veut dire que nous sommes tous responsables, pas seulement les joueurs, l’entraîneur ou le président. Tous. »

Son contrat actuel et son avenir au PSG

«J’ai 31 ans, je pense que je peux jouer encore 2 ou 3 ans au top niveau»

Cavani est ensuite lancé sur son avenir : « Je suis sous contrat jusqu’en 2020 et l’histoire d’amour avec ce club a grandi avec le temps. Je suis très heureux d’être au PSG. J’ai très envie de gagner et d’atteindre les objectifs du club. Il y a le championnat et les coupes mais on m’a dit que l’objectif était la Champions League quand je suis arrivé ici et je veux la gagner. Je respecte mes contrats et je suis très heureux ici. Une prolongation ? Je n’aime pas en parler. J’ai mon contrat jusqu’en 2020, je ne veux pas dépenser mon énergie à parler de contrat, j’ai 31 ans, je pense que je peux jouer encore 2 ou 3 ans au top niveau et je veux concentrer toute mon énergie sur ça. Pourquoi penser à la prolongation, je ne sais pas dans quel état je vais arriver en 2020. Je veux donner le maximum maintenant et ne penser qu’à ça. »

«C’est une chose qui va me rester dans la vie, ces coéquipiers qui étaient vraiment contents pour moi.»

Dugarry lui fait ensuite remarquer qu’il ne semble pas forcément épanoui au PSG, semblant parfois un peu triste par rapport à Naples, mais Cavani dément : « Oui, je suis heureux au PSG, et je suis sûr de ça. C’est normal, parmi une équipe de football, de ne pas être l’ami de tous les joueurs. Je vais te raconter une expérience fantastique pour moi. C’est la chaleur que j’ai ressentie contre Montpellier quand je suis devenu le recordman de buts. Le public est fantastique mais j’ai ressenti, pas de la part de tous les joueurs mais de certains spécifiquement, une chaleur sincère. Ça, c’est une chose qui va me rester dans la vie, ces coéquipiers qui étaient vraiment contents pour moi. C’est pour ces joueurs que je suis vraiment heureux de défendre le maillot du PSG, pour cette histoire d’amour qui a grandi avec le temps. C’était différent avec le Napoli où j’ai passé 3 ans car toute cette chaleur, immense, est arrivée dès le premier jour. Nous avons passé 3 saisons très positives. Ici, ce sont 5 ans avec un début un peu plus difficile et puis l’histoire a commencé à venir. Mais je suis sincèrement bien ici et je donne à chacun de mes coéquipiers le maximum sur le terrain. »

Le penaltygate et la relation avec Neymar

«C’est vrai qu’il s’est créé un problème à ce moment-là avec Neymar mais j’ai parlé après avec lui.»

Après cette révélation sur ses coéquipiers, il est lancé sur le fameux penaltygate avec Neymar en septembre dernier : « C’est un peu pour ça que j’ai dit et que je pense que j’ai besoin d’être aligné, qu’il y ait un responsable et qu’il prenne la décision. J’ai aussi besoin de savoir pourquoi tu prends cette décision. Mais je veux un motif réel. Et c’est normal. C’est vrai qu’il s’est créé un problème à ce moment-là avec Neymar mais j’ai parlé après avec lui. Je lui ai dit que je suis le premier qui veut que lui puisse gagner des trophées personnels. Je suis le premier à penser ça mais lui doit mettre en avant les objectifs du groupe. Je dis toujours que je suis un travailleur du football, pas une star, je travaille toujours pour donner le maximum. Et si j’ai des coéquipiers qui peuvent gagner des choses individuelles importantes, je vais faire le maximum pour. Mais tu dois toujours mettre en avant les objectifs d’équipe. Doucement, nous nous sommes compris mais la décision a été prise par le responsable de l’équipe et je l’ai respectée car il faut le faire. »

«Les choses ont changé d’un moment à l’autre comme ça. C’était un peu bizarre et difficile pour moi. »

Dugarry insiste sur l’importance de ce moment du penaltygate et Cavani commente, faisant bien comprendre qu'il a eu un peu de mal à digérer : « Comme j’ai dit, j’ai attendu beaucoup de temps pour avoir mon moment (à Paris), j’ai beaucoup de respect pour les personnes et les choses ont changé d’un moment à l’autre comme ça. C’était un peu bizarre et difficile pour moi. C’est comme ça mais, après, l’objectif de l’équipe, du groupe, est de gagner. Pour ça, j’ai besoin de trouver le calme, une bonne ambiance, de mettre le ballon à terre et de me relaxer. Ce sont aussi des expériences qui te font grandir. »

Emery, Tuchel et Mbappé

Il est ensuite lancé sur Emery, un entraîneur qu’il a apprécié : « Il faut le féliciter pour tout ce qu’il a donné au PSG. Je suis sûr qu’il a fait à chaque jour le maximum pour le club, je suis sûr de ça. J’ai vu son envie de gagner. Parfois il y a des choses qui font que tu n’arrives pas à gagner tout ce que tu veux mais c’est normal, c’est le football qui est comme ça. Mais je suis sûr qu’il a fait le maximum. C’est pour ça que je le félicite et il a aussi gagné au PSG : le championnat, des coupes. C’est beaucoup et il faut regarder ça, pas seulement les choses qui peuvent être négatives pour beaucoup de personnes. »

Il est ensuite interrogé sur le Borussia Dortmund de Tuchel, le futur coach du PSG : « Ce n’est pas seulement ce moment, il jouait déjà comme ça à l’époque de Klopp. Elle jouait déjà avec la même intensité, les mêmes mouvements tactiques. C’est comme le Barça qui garde sa manière de jouer. Dortmund, cela fait 4 ans qu’ils jouent le même jeu et le système est resté le même avec un autre entraîneur. Tuchel ? Je le connais, je regarde. »

«Mbappé m’impressionne sur certaines actions comme l’accélération qu’il a mais il a encore beaucoup de choses à travailler.»

Après un bref intermède sur l’Uruguay à la Coupe du Monde, il est lancé sur Mbappé et la France : « C’est impossible qu’un joueur te fasse gagner. Il a derrière lui un groupe de joueurs, c’est une équipe et ils ont besoin de fonctionner en équipe pour gagner des grandes choses. Il a beaucoup de choses à donner à la France mais il ne faut pas lui mettre trop de pression, c’est un joueur qui va, doucement, prendre ses responsabilités car il va continuer à grandir. Il a beaucoup de choses à faire mais, s’il reste plein d’humilité, la tête froide et tranquille, cela ne dépendra que de lui. Il a beaucoup de choses. J’ai joué avec des joueurs comme Verratti ou Thiago qui sont techniquement forts mais Mbappé m’impressionne sur certaines actions comme l’accélération qu’il a mais il a encore beaucoup de choses à travailler. J’espère qu’il va y arriver parce que c’est un très bon garçon. »

La première partie est disponible ici.


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