Alors qu'il ne manque plus que Neymar en attaque et que les choix deviennent de plus en plus compliqués, Thomas Tuchel refuse toujours pourtant d'évoquer une éventuelle hiérarchie en attaque. Il a notamment pris l'exemple de Cavani et Icardi, en concurrence directe, pour expliquer sa gestion du moment.
Avec la sortie de l'infirmerie de Kylian Mbappé et d'Edinson Cavani, Neymar est désormais le seul membre du département offensif du PSG à ne pas candidater à une place de titulaire et la concurrence bat son plein à Paris. Dans la foulée d'un Di Maria toujours aussi décisif, Mbappé a frappé fort à Bruges avec sa folle entrée tandis qu'Icardi a continué de faire ce qu'il sait faire de mieux, à savoir marquer. Dur de ne pas les voir comme les trois titulaires du moment, une situation qui implique donc de mettre d'autres noms bien connus sur le banc du touche.
« Ce n'est pas possible d'avoir de la qualité sans des décisions difficiles à prendre et des joueurs qui sont déçus »
Pour autant, l'entraîneur parisien Thomas Tuchel ne s'inquiète pas vraiment : « Oui, je peux imaginer que ça peut être de plus en plus difficile mais je n'ai pas peur. C'est mon job de prendre des décisions et d'avoir des raisons pour les prendre. Après, c'est mon job d'expliquer à mon équipe et à mes joueurs. Ensuite, c'est le job des joueurs d'accepter. Ils peuvent être déçus, c'est clair, car tout le monde veut jouer des grands matches et avoir des minutes. Mais si on veut attendre tous nos ojectifs, c'est nécessaire d'avoir un gros effectif et ce n'est pas possible d'avoir de la qualité sans des décisions difficiles à prendre et des joueurs qui sont déçus. La clé c'est comment on explique et on reste dans le dialogue, comment on réagit. C'est peut-être le plus important, qu'on reste ensemble et qu'on pense à l'équipe mais ce n'est pas facile. C'est plus facile d'en parler que de le vivre. C'est le défi. »
Cavani symbole de la non-hiérarchie
« Cela ne marche pas comme ça, il n'y a pas de hiérarchie en attaque »
Si la situation est aussi compliquée, c'est notamment car le meilleur buteur du club qu'est Cavani se retrouve sur le banc de touche, Icardi étant le titulaire en pointe. Une réalité que va combattre le coach du PSG : « Cela ne marche pas comme ça, il n'y a pas de hiérarchie en attaque. Dans mon bureau, il n'y a pas de nom avec marqué untel est n°1, untel n°2, n°3, etc, cela ne marche pas comme ça et cela peut changer tous les trois jours. Mais on doit toujours s'adapter à notre situation. Edi était blessé, ce n'est pas sa faute mais c'était comme ça. Maintenant, on doit le protéger, on ne peut pas le faire commencer parce qu'il est Edi. Oui, il l'a mérité mais ce n'est pas possible car le risque est trop grand et qu'il manque de rythme. »
Plutôt que de savoir qui est le titulaire, Tuchel semble d'ailleurs plutôt se pencher sur comment relancer le joueur : « Ce n'est pas un moment facile pour retrouver le rythme car c'est difficile de rentrer dans une équipe équilibrée, qui gagne, se sent forte et donne beaucoup d'intensité. En ça, c'est difficile mais ça ne veut pas dire qu'il est désormais n°2, n°3 ou quelque chose comme ça. Je ne pense pas de cette manière. On a une situation et c'est la même chose pour Edi quand il joue, afin d'utiliser la confiance des joueurs qui ont gagné et qui ont marqué des buts. C'est aussi nécessaire de ne pas s'arrêter à un attaquant, c'est impossible. Cela peut être Kylian, Angel, Mauro, Edi ou Ney. C'est toujours la même chose et toujours mon défi de penser à ça, de trouver une bonne solution mais c'est difficile car tout le monde veut jouer et qu'ils sont habitués à jouer. »
« J'espère qu'Edi va rester patient, avec un bon état d'esprit comme maintenant »
Aujourd'hui, celui qui joue le moins est Cavani et Tuchel va faire le point sur le joueur : « Bien sûr qu'il est déçu parce que c'est Edi et qu'il est habitué à jouer beaucoup avec nous. Il est très déçu d'être blessé depuis de nombreuses semaines et il a beaucoup manqué. J'ai parlé avec lui et c'est difficile car, d'un côté, je veux lui donner des minutes car il l'a mérité, il a travaillé super dur pour être le plus prêt possible avec une bonne capacité physique. Mais d'un autre côté je dois toujours penser à l'équipe et à l'équilibre. Pendant un match je ne peux pas promettre qu'il joue 15 ou 20 mintes, s'il y a des blessures ou des choses tactiques. C'est aussi dur pour moi et il est déçu. Pendant l'entraînement, il ne le montre pas. Je sais qu'il l'est car on en a parlé et il l'a compris mais c'est dommage que cela n'ait pas été possible mais c'est comme ça. J'espère qu'il va rester patient, avec un bon état d'esprit comme maintenant, je vais essayer de lui donner des minutes afin de retrouver du rythme et d'être un joueur important pour nous. » Dès ce soir contre l'OM ?
