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Al-Khelaïfi expose ses projets pour le football européen

Publié le lundi 4 avril 2022 à 16:30 par Mathias Luis
Le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi a donné une interview à The Athletic dans laquelle il a indiqué sa vision pour le futur du football européen et a tenu à défendre le cadre soutenu par l’ECA, qu’il préside, et l’UEFA.

Super Bowl et Final 8

La semaine dernière se tenait l’assemblée générale de l’Association européenne des clubs dont Nasser Al-Khelaïfi est le président. À l’occasion, le président du PSG a répondu à plusieurs interviews, dont une pour The Athletic dans laquelle il évoque le futur du football européen. Le président de l’ECA  commence notamment par comparer la finale de la Ligue des Champions au Super Bowl : « La finale devrait être plus grande. Je n’arrive pas à comprendre comment le Super Bowl peut paraître plus grand que la finale de la Ligue des Champions. »

Pour Nasser Al-Khelaïfi, cela est notamment lié à l’état d’esprit outre-Atlantique, duquel il veut tirer le meilleur au lieu de se contenter d’en faire du copier-coller : « Les États-Unis ont une idée à eux de la créativité et du divertissement. C’est ce que j’ai suggéré : avoir une cérémonie d’ouverture de la Ligue des Champions, avec un match où le vainqueur de la précédente édition affronterait une grande équipe. Peut-être que ce n’est pas une bonne idée, mais il faut se remettre en question. Chaque match doit être un événement et un divertissement. » 

Au-delà de la Ligue des Champions, le président de l’ECA donne aussi des pistes de réflexion sur la Super Coupe de l’UEFA, qu’il souhaiterait repenser en « de nouveaux lieux, de nouveaux marchés et de nouveaux formats ». Il se murmure notamment que le nouveau format pourrait consister en un mini-tournoi où les quatre finalistes de la C1 et de la C3 s’affronteraient, avec comme inspiration le Final 8 de 2020 puisque les joueurs avaient « adoré cette expérience parce qu’ils étaient ensemble et concentrés ». Ainsi, le lieu pourrait être commercialisé à l’international pour deux matchs qui se tiendraient avant le début de la saison pendant l'été, comme actuellement. 

Le fair-play financier

Lors de l’interview, The Athletic pointe que si Nasser Al-Khelaïfi est aujourd’hui un homme respecté du football européen et mondial, le chemin pour y parvenir n’a pas été de tout repos. Au fil du temps, le président du PSG, nouveau riche du football européen aux fonds étatiques dont il a longtemps été question d’empêcher d’arriver trop vite sur le devant de la scène footballistique via le fair-play financier, est parvenu à se faire une place au sein des institutions dirigeantes. Un temps imaginé pour restreindre les dépenses de PSG ou de Manchester City, le président de l’ECA a désormais son mot à dire sur le remodelage du système de contrôle financier des clubs. 

« Nous pouvons parler du FPF, mais nous devrions également nous pencher sur d'autres modèles d’investissement, notamment par la dette »

Il s'explique sur ce point : « Nous pouvons parler du FPF, mais nous devrions également nous pencher sur d'autres modèles d’investissement, notamment par la dette. Un grand club espagnol est venu me voir ici à Vienne (pendant l'Assemblée générale de l'ECA) et m'a dit : 'Nasser, Barcelone a une dette d’1.5 milliard d'euros, et ils vont contracter un autre prêt, ce qui va leur permettre de faire des travaux dans leur stade pour 1 milliard de plus. Tout l’important est là, empêcher les clubs de faire faillite et avoir un contrôle des coûts". C'est ce que m'a dit un autre club espagnol hier ! Personne ne veut payer des millions en salaires, mais négocier avec la législation européenne n'est pas facile. Nous ne pouvons pas avoir des plafonds salarials comme en NBA. »

Sur un point particulier, le président de l’ECA a un avis tranché. En lisant entre les lignes, on comprend que Nasser Al-Khelaïfi croit que l’augmentation des revenus finit par bénéficier à tous. En effet, le journal anglais rapporte que plusieurs clubs ont exprimé leurs craintes quant à l’écart qui se creuse entre les revenus des clubs de Premier League et ceux du reste de l’Europe. À cela, Nasser Al-Khelaïfi répond : « Oliver Kahn (vice-président de l’ECA) a été questionné sur ce qu’il fallait faire pour empêcher l’écart de grandir entre les revenus de la Premier League et de la Bundesliga, mais nous ne pouvons pas arrêter la Premier League. Nous ne pouvons pas dire : 'Hé, s'il vous plaît, ralentissez, n’augmentez pas vos revenus’. »

Homme de l'ECA plutôt que de la Super League

Finalement, les différentes casquettes que Nasser Al-Khelaïfi porte aujourd’hui sont décriées par certains dans le sens où cela pourrait conduire à des conflits d’intérêts. Le président du PSG se défend : « Quand les temps sont durs, les gens me demandent de l’aide, mais quand tout va bien, je suis soudainement l’objet de conflits d’intérêts. Je vais vous donner quelques exemples. Je suis extrêmement fier de faire partie de cette famille ECA et je me sens responsable de servir tous les clubs. » À noter que Nasser Al-Khelaïfi est membre exécutif de l’association depuis 2016. 

Il continue : « Mais lorsque la pas-si-Super League est arrivée, on m'a demandé à de très nombreuses reprises pendant plusieurs jours de devenir président de l’ECA. Je n'ai pas demandé à le devenir moi-même, bien au contraire. J'ai donc aidé, nous avons reconstruit l’organisation, et ensuite, apparemment, je suis en conflit d'intérêts quand tout est réglé. [...] De même, en ce qui concerne la Super League, je m’y oppose par principe malgré les nombreuses raisons que j’aurais eu d’y penser, et les gens sont heureux que tout s’effondre. Puis j'entends dire que je m'y suis opposé uniquement par intérêt personnel : c’est fou. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. »


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