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Echouafni avant PSG/Bordeaux : « Le match aller a été un vrai déclic pour nous, une prise de conscience »

Publié le vendredi 15 janvier 2021 à 12:45 par Bruno Hermant
L'entraîneur du PSG féminin s'est présenté face à la presse pour la conférence d'avant-match contre Bordeaux pour le premier match de l'année 2021. Le technicien parisien a notamment évoqué l'état de ses troupes, le choc face à Bordeaux, le mercato, les prolongations de contrat de son groupe, la situation du football français dans son ensemble. Transcript complet de la conférence de presse.

L'état du groupe : 

« Déjà, la première chose, c'est que nous avons pris toutes les mesures sanitaires nécessaires. Notre premier jour de reprise était le dimanche 3 janvier. Puisqu'on a fait une première séance en visio. On a passé les tests PCR le lendemain. Le soir, on avait tous les résultats. Le lundi, nous avons pu faire un entraînement individuel avec les joueuses par groupe de deux. Cela fait maintenant 10 jours qu'on se prépare bien, activement. C'est comme tout, une reprise, on a quand même coupé 15 jours même si les filles avaient un programme individualisé. Mais on sait que repartir avec ces conditions climatiques, avec le froid, le peu de soleil et de luminosité, c'est sûr qu'en termes de motivation, les filles étaient contentes de reprendre mais en même temps, c'est vrai que c'était plutôt difficile parce que c'est une reprise. Quand on est en préparation, c'est toujours difficile.

Alana Cook est en sélection américaine, elle part avec l'objectif d'intégrer le groupe américain pour les Jeux Olympiques. Elle sera absente jusqu'au 24 janvier. Luana est en phase de reprise individualisée. Elle était quand même sérieusement blessée avant la trêve, elle est en phase de course. Et puis après, il y a Jordyn Huitema qui est arrivée en décalage par rapport à l'ensemble du groupe parce qu'elle a contracté la COVID-19, cela a été un peu compliqué pour elle, notamment sur les efforts, les courses. Elle a un petit peu de retard, donc on va essayer de la remettre à niveau les prochains jours. Sur l'ensemble de l'effectif, tout le monde est plutôt en bonne santé, quelques petites douleurs, mais c'est normal. Concernant les jeunes joueuses, elles sont là aussi. Il y en a 5 ou 6 qui sont constamment avec nous. Océane Hurtré, Hawa Sangaré, Laurina Fazer, Jade Le Guilly qui a joué tout le match amical contre le PFC la semaine dernière, Alice Pinguet. On a des jeunes qui aujourd'hui s'aguerrissent de plus en plus et qui auront certainement à un moment donné leur mot à dire dans cette deuxième partie de saison, que ce soit en Coupe de France, Coupe d'Europe ou en championnat. »

Un premier gros choc d'entrée : 

« L'objectif n'a pas changé depuis le début de saison. Sauf que là on est maintenant en 2021. Et qu'on a formidablement bien terminé l'année précédente et on espère démarrer celle-ci sur les chapeaux de roues avec un choc d'entrée. D'habitude, dans le calendrier, on a toujours une possibilité de faire un match de Coupe de France, là ce n'était pas le cas, on a fait un match amical de préparation contre le PFC. Je pense que c'était important de retrouver les répères, le rythme de la compétition. C'est plutôt de bonne augure. On sait que ce qui va nous attendre demain sera d'un tout autre niveau et cette équipe de Bordeaux, aujourd'hui, c'est un choc parce qu'elles sont troisièmes et qu'elles ont encore des velléités bien sûr d'aller chercher le titre, et que c'est un concurrent direct pour nous. »

Une revanche après le match aller :

« Non, il n'y a pas d'esprit de revanche en fait. Pour la bonne et simple raison qu'on aurait dû gagner le match sans avoir à utiliser tout ça. Puisque si je me rappelle bien, les conditions climatiques étaient aussi difficiles, on avait joué sous 30° à 12h45. C'était une première aussi pour les filles. Et on avait manqué d'efficacité. Je pense que s'il y avait un mot à retenir de tout ça, c'était le manque d'efficacité. Et finalement, ce match de Bordeaux, je pense que c'était un vrai déclic pour nous. Cela a été notre seul match nul de la phase aller, mais aussi une prise de conscience. Et peut-être que si on n'avait pas été stoppé dans notre élan, peut-être qu'on n'aurait pas eu les résultats qu'on a eus par la suite. Je me dis que finalement, ce match de Bordeaux, on aurait dû le gagner, on ne l'a pas fait. Mais il nous a servi sur plein d'autres domaines. »

Quatre déplacements à venir en D1F :

« Non, ce n'est pas spécialement plus dur à aborder. Je crois aussi que nous sommes la meilleure équipe à l'extérieur. Même si on a pas joué tant que ça à l'extérieur, mais nos résultats sont quand même plutôt très bons. Après, on prendra les matches les uns à la suite des autres. Qu'on reçoive à domicile ou à l'extérieur, on aura les mêmes principes, les mêmes objectifs. On sait qu'il nous reste 11 matches de championnat. Et on va tout faire pour rester devant le plus longtemps possible. »

Le contexte du football français :

« On est tous inquiets. Obligatoirement, quand on voit l'évolution, on peut être inquiets. Vous évoquiez le club, on parle de 120M€ , 200M € de pertes, 400 salariés au chômage partiel ou technique... Ca montre les difficultés pour tout le monde. Tous ces postes avec des restructurations dans les clubs. Il me semble que Bordeaux est aussi en difficulté. Il faut se serrer les coudes, ce n'est pas facile, il faut trouver des idées. Mais malheureusement, on est tous tributaires de cela. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de clubs qui fassent de folies durant ce mercato au niveau des équipes féminines. Et de toute façon, il faudra encore faire avec durant de longues semaines, de longs mois. L'objectif est quand même malgré tout d'arriver en fin de saison, de terminer la saison le mieux possible et pour tout le monde. »

Le mercato, Macario, Huitema, Cook :

« Concernant Macario, non. Apparemment, elle n'a pas été proposée au PSG (rires). Mais c'est une excellente joueuse. Après, Lyon a peut-être les moyens aujourd'hui d'aller chercher ces joueuses là. Pour nous, il n'y a pas de départ possible, à partir du moment où il n'y a pas d'arrivée, il n'y a pas de départ derrière. Surtout sur celles qui ont été citées. Ce sont des internationales américaine et canadienne. Même si en tant que joueuses, c'est vrai qu'elles ont pas eu beaucoup de temps de jeu, mais on a aussi un effectif avec une grosse concurrence et il faut tous les jours se battre pour gagner sa place. »

Conserver ce groupe jusqu'à la fin de saison : 

« L'effectif que j'ai aujourd'hui me satisfait pleinement. Je ne vais pas dire le contraire au vu de notre première partie de saison. Maintenant, est ce qu'il y aurait la possibilité de faire venir une ou deux joueuses de complément, si ce sont des dossiers entre guillemets d'expérience et de qualité, qui peuvent nous apporter une vraie grande plus-value, et qu'on ne peut pas refuser, on y réfléchira certes. Mais ce n'est pas l'objectif. Depuis maintenant deux ou trois ans, on a essayé d'amener quelques joueuses pour ne pas trop modifier le groupe. Et quand on voit aujourd'hui ce qu'on est capables de faire, surtout les résultats qu'on a pu obtenir, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de tout changer. L'objectif principal est de garder ce groupe là.

Concernant les joueuses en fin de contrat, notamment Endler (question posée, N.D.L.R.), bien sûr j'espère de tout coeur qu'elle poursuivra son aventure au Paris Saint-Germain, elle s'y sent bien, elle fait partie des deux ou trois meilleures gardiennes du monde et on est très contents de l'avoir avec nous. On veut poursuivre avec elle. (Confiant sur les autres dossiers ?) N'oubliez pas non plus Formiga. Chaque année, on pense qu'elle va arrêter, et chaque année, elle est là. Cela montre aussi à 43 ans, ce qu'elle est capable de faire et de réaliser. Il ne faut pas l'oublier. Quand on a une joueuse comme ça dans son effectif... Il lui faudrait même un contrat à vie (rires). Pour revenir au sujet, il y a des réflexions qui se posent bien sûr, il y a aussi certaines joueuses aussi qui ont besoin d'être rassurées, mais en même temps avec ce qui se passe aujourd'hui, leur futur, leur temps de jeu... Le club a commencé à entamer des discussions avec un certain nombre de joueuses, il y a des choses qui avancent. Cela va prendre du temps. La conjoncture n'est quand même pas simple pour tout le monde et pour nous. On espère garder toutes nos meilleures joueuses au Paris Saint-Germain parce qu'on est un grand club et on se doit de garder nos top-joueuses. »

Une concurrence entre les buteuses du PSG et Shaw :

« Il faut leur poser la question. C'est sûr qu'elles ont une joueuse de haut niveau, qui marque 60 % des buts de Bordeaux, Shaw en a mis 14 pour Bordeaux sur 25 en D1. Après, Marie n'est pas très loin, Kady et Nadia non plus. Nous, aujourd'hui, on a plusieurs joueuses qui sont capables de beaucoup marquer. Je me rappelle d'une question qui avait été posée il y a deux ans, où on me disait qu'il n'y avait que Marie qui marquait. Elle continue de le faire, bien et de mieux en mieux, mais aussi à côté, il y a aussi d'autres joueuses qui sont aussi efficaces devant le but et qui apportent à l'équipe, au groupe. Que ce soit Kady, Sandy qui fait aussi de bonnes choses. Sur les coups de pied arrêtés, on est capables de marquer aussi avec nos centrales, nos joueuses de tête. Il y a de la variété. Après la concurrence avec Bordeaux, pas spécialement. Je sais que personnellement, une joueuse comme Marie a envie d'être devant au classement des buteuses. Mais il ne faut pas que ce soit tributaire du collectif. Elles ont chacunes leurs objectifs personnels mais il faut que ca reste dans le collectif. »

Endler qui dit qu'elle en a marre d'être toujours 2e, un état d'esprit différent ressenti à l'entraînement : 

« Je l'ai pas trop ressenti ces derniers jours (rires). Mais j'attends de voir contre Bordeaux. Je suis impatient de voir ça, une reprise est toujours difficile. Mais à partir du moment où elles le disent, j'espère qu'elles vont l'appliquer sur le terrain. »

Un mercato d'attente à cause des restrictions économiques : 

« La position du club est la même, s'il y a une opportunité qui ne se refuse pas et qu'on puisse préparer aussi l'avenir, qui n'est pas que les prochaines semaines à venir, pour l'instant, on n'est pas dans l'instant de bouger. Mais après, les autres et la concurrence le fait, très bien. Après, il faut gérer les états d'âme, il faut gérer des joueuses de top-niveau parce que l'ensemble veut jouer, que ce soit chez les garçons comme chez les filles, et il n'y a que 11 places. Et après, il faut gagner sa place. Economiquement, ce n'est pas aujourd'hui très rassurant, il faut être honnête. C'est pour ça qu'on a un effectif aujourd'hui qui nous permet aussi d'aller jusqu'au bout. »

La fin de contrat du coach : 

« Je n'ai pas la pression (rires). (Une prolongation conditionnée à un titre ?) Il n'y a pas de lien réellement. La saison dernière a basculé le 13 mars. Là, on espère de tout coeur que cela ne va pas se terminer trop tôt. Parce qu'on a envie d'aller jusqu'au bout. A partir du moment où on a commencé, vu comment on a débuté notre championnat, on veut aller voir ce qu'il peut se passer au mois de mai. Mais il n'y a pas de condition par rapport aux titres, l'objectif de gagner les matches, de gagner un titre, on les a chaque année en début de saison. Ce n'est pas conditionné à une future prolongation. Et je pense qu'aujourd'hui, c'est trop tôt pour parler de tout ça. On aura tout le loisir d'en parler dans quelques mois, c'est beaucoup trop tôt. En tous cas, en termes de plaisir, j'en prends beaucoup avec les filles, elles me le rendent aussi. Pas tout le temps, mais quelques fois elles me le rendent, en tous cas, très souvent jusqu'à présent. »


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