Après avoir lutté pour se qualifier face au Brésil lors des huitièmes de finale de la Coupe du Monde féminine, la France se voit opposé au plus gros favori de la compétition, les Etats-Unis, tenant du titre.
La France outsider à domicile
Une fois n'est pas coutume, la nation qui évolue à domicile n'aura pas la pression pour ce quart de finale tant attendu. La France, 4e nation au classement FIFA, reçoit les Etats-Unis, première au classement et surtout tenante du titre et triple champion du Monde. Forcément, la rencontre sera décisive mais les Bleues faisaient fi de la pression qui entoure cette rencontre, comme ont pu l'évoquer Elise Bussaglia et Amandine Henry durant les conférences de presse d'avant-match ces derniers jours. Si le stress était fort face au Brésil, une défaite éliminait définitivement les Bleues, cette fois, la pression est transférée sur les Américaines, dont on attend un sacre dans le monde entier.
Mais pour la France, se qualifier ne sera pas facile. Le jeu lors des derniers matchs n'a pas atteint des sommets, la relation milieu-attaque peinant beaucoup à se trouver et à construire des phases de jeu. C'est d'ailleurs ce à quoi les Françaises se sont acharnées à travailler durant cette semaine caniculaire. Certes, la France a battu les Etats-Unis en amical récemment, début janvier au Havre, avec un doublé de Kadi Diani et le tout premier but en Bleue de Marie-Antoinette Katoto. Mais depuis, Katoto a été écartée et surtout, les Américaines ont effectué une préparation décente et ne vont pas arriver au stade avec seulement dix jours d'important travail foncier dans les jambes.
Corinne Diacre a tout de même expliqué qu'affronter la meilleure nation du monde lui fera «beaucoup moins travailler» sa causerie d'avant match, puisque les joueuses sont «au taquet». Elles devront l'être pour s'apprêter à souffrir toute la rencontre, aussi à cause de la chaleur. D'après les indiscretions de la presse, la France devrait évoluer en 4-2-3-1, un choix de «prudence», mais les Françaises devront mettre de l'impact sur l'adversaire avec deux buts, le premier, faire reculer les Etats-Unis, le second, récupérer le ballon et contrer. Eventuellement profiter des faiblesses sur les ailes défensives des Américaines, avec les flèches Bleues comme Diani notamment.
Composition probable de la France : Bouhaddi - Torrent, Mbock, Renard, Majri - Henry (c), Bussaglia - Diani, Thiney, Le Sommer - Gauvin
Ultra Sereines Américaines mais...
Malgré une victoire très compliquée face à une Espagne tenace en défense, les Américaines sont sûres de leurs forces. Les archi-favorites au titre s'appuyent sur une puissance physique et une maîtrise technique de bonne facture. Leur équipe-type a quelque fois évolué sur des postes particuliers, au milieu notamment mais très peu sur la ligne offensive (Rapinoe, Morgan, Heath de gauche à droite). Aussi, elle peut compter sur un banc de très haut niveau avec des joueuses comme Lloyd, Press ou Pugh qui seraient titulaires dans n'importe quelle autre sélection mondiale. Il s'agit d'affronter une équipe très rodée, physiquement au point et qui a débuté sa saison au printemps, le championnat américain a débuté en mars. Après, le rouleau compresseur américain, très dynamique, mobile et qui met beaucoup d'engagement possède toutefois quelques failles. Notamment les latérales et son attaquante de pointe.
Face à l'Espagne, les défenseures américaines ont eu beaucoup de difficultés à repartir des ailes, bien bloquées par les ailières espagnoles qui n'ont pas hésité à aller chasser les latérales (et les centrales) pour tenter de leur chiper le ballon ou les forcer à relancer long. C'est d'ailleurs ainsi que l'Espagne égalise avec un gros travail de harcèlement dans les pieds devant la surface américaine. Aussi, les Etats-Unis n'ont pas non plus une attaquante de pointe très hargneuse. Dominée physiquement par la parisienne Irène Paredes face à l'Espagne, Alex Morgan s'est complètement délitée au fur de la rencontre, ne faisant plus d'efforts au bout d'une heure, frappant plusieurs fois le poing au sol comme dépitée. Si Renard et Mbock savent jouer de leur physique face à Morgan, elle pourrait bien être encore une fois inoffensive, elle qui a inscrit un quintuplé mais contre une faible équipe de Thaïlande. Il faudra toutefois se méfier d'elle, comme des ailières Heath et Rapinoe, véritables poisons pour les latérales et de la puissance physique au milieu d'une Lindsey Horan, bien connue des supporters parisiens, ou encore de la facilité technique d'une joueuse comme Lavelle.
Composition probable des Etats-Unis : Naeher - O'Hara (ou Krieger), Sauerbrunn, Dahlkemper, Dunn - Ertz, Horan (ou Lavelle), Mewis (ou Horan) - Heath, Morgan, Rapinoe (c)
La rencontre qui se joue à guichets fermés au Parc des Princes débute à 21h, elle sera diffusée sur TF1 et Canal+ Sport.
