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Ollé-Nicolle avant PSG/PFC : «Se remettre dans la même situation que contre Fleury»

Publié le vendredi 24 septembre 2021 à 17:51 par Bruno Hermant
L'entraîneur du PSG féminin Didier Ollé-Nicolle s'est présente face à la presse avant le derby francilien face au PFC dimanche. Après une première trêve internationale et avant le début de la Ligue des Champions, le technicien a fait le point sur ce début de championnat et s'est projeté vers la rencontre au sommet de la 4e journée de D1 Arkéma. Il est également longuement intervenu sur les prestations des joueuses en sélection et les gardiennes de son effectif. Transcript complet.

Aucun but encaissé depuis le début de saison, un challenge avec les joueuses à chaque match ? 

« Non pas à chaque fois. Mais c'est le paradoxe du foot. Quand on arrive dans un club, on bâtit son équipe à partir des fondations. Et c'est un des domaines que l'on a travaillé le plus au départ de la préparation. Outre l'aspect athlétique, c'était vraiment l'aspect défensif, la récupération du ballon sur lesquels on a insisté. Sur les premiers matchs amicaux, on prenait but sur but, dès que les adversaires attaquaient, avec une situation de contre, il y avait but. On a eu à régler ça. Mais il faut dire qu'il y a deux nouvelles gardiennes qui sont arrivées, des défenseures qui sont arrivées ou montées en puissance. Mais effectivement, l'idée est plutôt d'être très très actives dans la récupération du ballon, avec la volonté de chercher assez haut, de s'imprégner dans le camp adverse. Mais cela suppose que la relation entre les défenseures et la gardienne de but soit très très cohérente dans cette gestion-là. On a eu beaucoup de mal à le mettre en place mais depuis quelques matchs, c'est mieux. »

Quelles sont les principales difficultés à le mettre en place ?

« Physiquement, déjà, nous n'étions pas prêtes. Donc ce qui fait que quand on a une volonté de récupérer, d'être actif dans le pressing, toute la place qu'on laisse dans le dos, si on n’a pas la capacité à faire les retours ou bien gérer la profondeur, c'est compliqué. On ne prenait que des buts en contre. Quand on a joué contre Lyon à Toulouse, à la mi-temps, on est mené 0-3 et on ne comprend pas. Certes il y a le score, mais sur la possession, on a eu, je crois, 63% de possession contre l'OL en première période. On a eu 5 ou 6 situations de marquer, elles ont attaqué 3 fois, un but sur coup de pied arrêté et deux frappes de 20/25m en situation de contre. Contre l'AS Roma, on maîtrise tout le match, on domine, on fait un bon match mais on perd sur deux contres. Donc voilà, c'est cette relation entre le bloc équipe et la ligne défensive, l'idée était de vouloir aller les chercher relativement haut et de prendre les choses en main. Mais rapidement, notre ligne défensive n'accompagnait pas forcément, il y avait beaucoup de place entre les filles qui allaient chercher et notre ligne défensive. Il y avait tout le temps une ou deux adversaires qui pouvaient prendre l'intervalle et elles avaient beaucoup de réussite. Depuis quelques temps, c'est beaucoup plus cohérent. Déjà au niveau physique, tout le monde est monté d'un cran même si on doit encore avancer sur ce domaine-là. Mais sur le plan tactique, sur ce qu'on recherche, il y a plus de compréhension. À force de le répéter, encore et encore, j'ai l'impression qu'on avance sur ce domaine-là. »

Un match à double enjeu contre le PFC, un derby et garder la dynamique et le tempo au classement : 

« Notre idée est là. C'est que je disais aux filles hier quand elles sont revenues de sélection. On a travaillé d'une façon particulière cette semaine, je pense que ce sera le cas pour toutes les équipes qui ont beaucoup d'internationales, en demi-groupe. On avait laissé de côté l'aspect collectif cette semaine puisque la majorité des titulaires, du gros de notre effectif étaient absentes. Autant on a insisté sur l'aspect individuel, de la performance, de l'aspect mental avec les filles qui étaient restées, hier quand tout le groupe était à nouveau là, l'idée était de se remettre dans la même situation que contre Fleury. Parce qu'on ne savait pas trop où on allait, c'était la fin de la préparation, on se découvre les unes les autres, la relation du coach avec l'équipe. Cela avait été très cohérent, parce que tout le monde avait été très à l'écoute sur les principes de récupération et de jeu. Dans les deux phases de transition, tout le monde avait été très très bien. Cela rejoint ce que je disais précédemment, on attaquait, certaines restaient en situation de défense, on défendait, certaines qui étaient facilement éliminées. L'idée était de mieux faire les choses en même temps mais la première réaction du replacement est essentielle. Et c'est dans ce domaine-là qu'on a bien avancé. Psychologiquement, l'idée est de se remettre dans cette position, on repart à zéro sur une partie, dans la mesure où on ne s'est pas vu durant 10 jours et il y a des choses à remettre en place. Et c'est un derby, comme contre Fleury, le dimanche, à la même heure, donc c'est de reprendre les choses exactement sur les mêmes principes. »

La semaine internationale, les performances de ses joueuses, quel sentiment ?

« Marie Katoto a mis cinq buts, j'ai vu les deux matchs de la France, j'ai vu le match de Barbara Votikova contre les Pays-Bas, j'ai vu quelques matchs par médias interposés. C'est bien. Outre Marie Katoto qui a été efficace, ce qui va lui faire du bien par rapport à ce début de saison, dans la mesure où elle était longuement blessée en fin de saison, elle était craintive. Elle monte en puissance, ça se sent depuis un mois et il manquait ce petit zeste de confiance dans la surface. Elle l'avait entamé à Soyaux en ouvrant le score. C'est très bien pour elle dans un premier temps. Ce sera très bien dans l'avenir pour l'équipe. J'ai vu ce qu'on fait toutes nos joueuses en équipe de France. Le retour de Corinne Diacre qui me disait qu'elle était contente de la performance de toutes nos joueuses, dans l'état d'esprit et le travail, elle les sentait bien impliquées dans les deux projets, le PSG et l'équipe de France. Que ce soit Karchaoui, Geyoro, Diani, Baltimore qui est entrée en jeu qui donne le 2e but, De Almeida sur le second match qui fait un bon match dans l'axe et Katoto qui a été efficace, elles ont toutes fait un très bon match dans la continuité de ce qu'elles font actuellement. C'est bien pour leur confiance, c'est bien pour la suite. »

L'état du groupe : 

« Ramona Bachmann qui a joué le premier match a ressenti une petite gêne à la cuisse durant l'échauffement du deuxième match avec la Suisse. Sa sélectionneuse a eu la sagesse de ne pas la faire jouer. C'est très bien, je tiens à louer le fait qu'elle n'a pas voulu la blesser pour nous. On a fait attention hier, elle reprend l'entraînement normalement ce matin. Il n'y a pas eu de soucis pour les filles en équipe de France, juste Sandy Baltimore qui a été blessée durant la préparation de la première rencontre. Corinne Diacre la ménagée, elle n'a pas fait jouer contre la Grèce, seulement 20 minutes le 2e match. Que ce soit Dudek avec la Pologne, Votikiva avec la Tchéquie et Däbritz avec l'Allemagne, il n'y a pas eu de soucis particuliers. Il faut juste gérer la fatigue et le contrecoup. »

Un PFC qui a réussi à rattraper son retard par rapport aux autres années ?

« Je ne sais pas, c'est peut-être un peu tôt pour les juger. Après trois matchs, on ne sait pas. Mais une équipe qui remporte ses trois premiers matchs et qui marque des buts comme elles l'ont fait, c'est qu'elles sont dans une bonne spirale. Mais on sait par rapport à leur volonté, au niveau du club et de leur développement, de leurs infrastructures, des moyens mis à disposition du football féminin, cela fait partie des équipes comme Bordeaux, Montpellier, qui sont très très proches. On sait que l'écart s'est réduit ces dernières saisons et risque encore de se réduire cette année. Il y a tout le temps une ou deux surprises. L'an dernier Bordeaux avait réussi à tenir le wagon. Le PFC peut très bien être cette équipe-là cette saison. On se rencontre après trois matchs, il y a des écarts importants qui ont été créés. Il y a trois équipes à 9 points, puis après on passe à 4 points. Il ya déjà un bel écart. Mais c'est sûr, pour avoir visionné leurs trois premiers matchs, notamment le dernier, c'était très cohérent. Il y a de bonnes joueuses à l'intérieur, c'est solide. Il ya du potentiel offensif, avec Matéo, Sow et la jeune Ribadeira qui ont du potentiel effectivement. »

Qu'est-ce qu'amène l'arrivée de Labbé dans le groupe ?

« Elle va beaucoup amener, ça sera le cas. Pour l'instant, j'étais très très content de Charlotte Voll, autant sur la préparation, les gardiennes étaient jeunes. Dès que l'équipe adverse frappait au but, elles marquaient. Les gardiennes étaient un peu surprises, elles étaient en situation de préparation, d'apprentissage. Charlotte a bien avancé depuis le stage aux États-Unis. Elle a fait deux matchs très cohérents. Contre Fleury, elle n'a pas eu grand-chose à faire mais à Montpellier, elle a été sérieuse, elle nous a bien soulagés, notamment dans les airs, elle a fait un bon match. Stéphanie (Labbé) et Barbora (Votikova) sont des gardiennes avec plus d'expérience, internationales, qui ont déjà un bon nombre de matchs joués. Stéphanie nous apporte sa communication, c'est quelqu'un de dynamique derrière la défense, qui parle, qui lit bien le jeu. Elle nous apporte aussi sa fraîcheur, malgré son expérience, son âge, d'une joueuse qui vient de gagner les Jeux Olympiques, il y a une forme de force, d'euphorie. C'est arrivé au bon moment pour l'équipe. Après, elle est là depuis peu de temps, elle a été blessée. Elle a joué le dernier match contre Soyaux. Même Barbora, c'est une fille qu'il fallait mettre dans le coup. Ce sont des joueuses qui ont du potentiel. Mais aujourd'hui, c'est trop tôt pour la juger. On la prise pour ça, on sait qu'elle va nous apporter cette expérience, cette maturité, cette lecture du jeu. Mais elle n'a fait qu'un match contre Soyaux, ce serait un petit peu trop rapide pour dire qu'elle nous apporte telle ou telle chose. Elle va nous apporter beaucoup de choses mais on va le découvrir. Il faut aussi qu'elle apprenne sa relation avec notre équipe, le fonctionnement de notre pays, de notre football. La relation avec les joueuses aussi derrière. On sait que la relation de la gardienne avec la charnière, c'est long. La semaine dernière, j'avais fait ça, à partir du moment où elle joue avec Amanda Ilestedt, Paulina Dudek, Sakina Karchaoui et Ashley Lawrence, sur les cinq, quatre parlent anglais. Dans la relation, dans la rapidité, entre Dudek, Ilestedt c'est plus facile, avec la gardienne, c'est plus facile aussi. On retrouve certaines relations humaines, footbalistiques et en termes de communication, qui évitent des erreurs. Ça peut toujours arriver, il suffit que je parle de ça pour que ça arrive dimanche, mais cela nous apporte plus de sécurité. »

Une concurrence des gardiennes ?

« Je n'ai rien choisi pour le moment, vu que les trois profils sont complètement différents. Les deux que j'ai citées précédemment sont arrivées avec du retard, en cours de route. Normalement, il y a deux numéros un et un bis et Charlotte Voll qui est là pour faire le boulot. Mais Charlotte m'a donné de bonnes idées, de bonnes informations sur la fin de la préparation et ces deux premiers matchs. Donc ce sera effectivement au mérite. Et j'ai encore besoin de quelques matchs pour que les unes et les autres montent en puissance et les voir sur tous leurs critères, athlétiques, de communication et puis de sérénité, de confiance. Parce qu'une gardienne, c'est comme l'avant-centre, c'est la relation, la confiance avec son équipe, sa défense, la communication, trouver les bons repères. Cela va se jouer sur les semaines qui viennent là-dessus. Et on le sait, à partir du PFC, Guingamp, la Coupe d'Europe qui arrive, on va beaucoup jouer. Il y a aura certainement une rotation à ce niveau-là. Lequel ? Cela reste à déterminer. »

Son avis sur le niveau différent lors des qualifications du Mondial 2023 : 

« C'est bizarre. On était plutôt sur des scores serrés. Et quand on voit les résultats qu'il y a eu... On risque de voir cela lors des matchs de l'équipe de France, elles vont jouer contre le Kazakhstan, qui a perdu contre la Grèce, qui a pris une toise contre la Slovénie. On se dit que ça va être une boucherie... Mais ça montre aussi qu'il y a quelques pays émergents comme la France. C'est justement parce que la France a beaucoup évolué, on parlait tout à l'heure des autres clubs, c'est un championnat qui est plus serré, plus cohérent. C'est un peu ce que vit l'Espagne. Avant, il n'y avait que Barcelone, maintenant, c'est plus étoffé. Il y a beaucoup plus de scores serrés, il y a moins d'écart. Ces pays avancent et quand la sélection nationale joue contre des pays où il y a trop d'écarts, cela fait une boucherie. Il y a 4, 5 pays qui sont en vrai développement de championnat et de cohérence de travail. Et d'autres qui sont encore à la traine et l'écart s'est recreusé à ce niveau-là. Je pense que l'Angleterre, la France, l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie qui devrait arriver à ce niveau-là, commencent à être très cohérent, plus costaud, donc les filles sont plus habituées à avoir de la compétition tous les weekends. Alors quand on a qu'un ou deux matchs, ce qu'on avait encore il y a quelques saisons en France, on savait que les autres, cela suffirait, même sans travail pour gagner. (Le format des qualifications à revoir ? ) Je ne sais pas, je suis trop neuf dans le football féminin pour avoir mon avis là-dessus. C'est aux instances de gérer, je ne sais pas si une autre formule ferait autre chose. Après, c'est le football, c'est aussi universel, cela ne serait pas comme la NBA d'avoir un championnat fermé ou une franchise, c'est important de s'ouvrir, il faut trouver le juste milieu, parce qu'avec des scores pareils... La France contre la Grèce par exemple, à 4 ou 5-0, on regarde juste si les joueuses vont jouer ou ne pas se blesser, mais il n'y a plus vraiment d'intérêt. »


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