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Prêcheur : « Est-ce qu'on peut dire non à une proposition du PSG ? »

Publié le mercredi 10 août 2022 à 14:25
L'entraîneur français Gérard Prêcheur tenait son premier point face à la presse depuis sa nomination en tant que coach de l'équipe première. Il est apparu très motivé et enthousiaste. Transcript complet de ses propos.

Qu'est-ce qui vous a poussé à accepter ce projet parisien ?

« Déjà, on se pose toujours la question : "Est-ce qu'on peut dire non à une proposition du Paris Saint-Germain ?" La réponse est non et en plus, j'avais envie de dire oui. Donc tous les feux étaient au vert pour effectivement répondre favorablement à un club aussi prestigieux que celui du Paris Saint-Germain. »

Votre nom avait déjà été associé au PSG l'an dernier, que s'était passé à ce moment-là ? Des négociations ? Quelque chose ?

« C'était une idée effectivement, il a y a eu des discussions avec le club, cela ne s'était pas fait. Je n'en connais pas les raisons. Le principal, c'est que cela se fasse cette année. »

C'est une équipe qui est passée par une saison très compliquée. Cela ne vous a t'il pas fait reculer ?

« Non. En tous cas, j'ai ressenti effectivement selon la saison que le club et surtout l'équipe devaient vivre une année difficile. Cela ne les a pas empêchés non plus de performer à certains moments de la saison. Et puis, cela rend aussi le challenge encore un peu plus excitant. De pouvoir se dire qu'il y a quelque chose à reconstruire, cette notion de repartir sur un nouveau défi, de repartir à zéro en quelque sorte, c'est très excitant, très intéressant. »

Repartir à zéro, c'est faire abstraction de l'extra-sportif pour se concentrer uniquement sur le terrain et sur les résultats ?

« En tous cas, c'est mon métier. Moi, je suis entraîneur. C'est tout ce qu'il se passe sur le rectangle vert et très proche de celui-ci. C'est principalement les relations avec les joueuses, qui sont pour moi les plus importantes. Ce sont elles les principales les actrices du jeu, ce sont elles qui nous permettent d'être là aujourd'hui. Sans elles, on ne serait pas là. Et puis aussi bien sûr, tout autour, les différents staffs, technique, médical, administratif, sportif. C'est mon environnement dans lequel je vis pour le moment, avec lequel je vis très bien. »

Quels sont les premiers sentiments avec le groupe ? C'est un groupe blessé ou un groupe prêt à relever le défi ?

« En tous cas, je ne l'ai pas ressenti [qu'il s'agissait d'un groupe blessé]. J'ai ressenti beaucoup d'enthousiasme de la part des joueuses qui sont là. Elles ne sont pas toutes encore rentrées. En tous cas pour celles qui sont là, ce sentiment d'avoir peut-être envie de redémarrer une saison dans un nouveau contexte, de remettre les compteurs à zéro est une opportunité aussi. On va l'exploiter, s'appuyer dessus. En tous cas, le ressenti est très favorable avec les joueuses à l'entraînement. Avec le staff que je découvre aussi, cela se passe très bien. »

Avez-vous parlé avec Kheira Hamraoui ? Avez vous un échange avec elle ? Quel est le projet du club la concernant ?

« Avec Kheira Hamraoui, on est actuellement dans la même configuration et conditions que les autres joueuses. On analyse, moi et le staff, son profil, pouvoir étudier sa compabitilité avec mes orientations de jeu. Et vous serez informés rapidement des décisions que l'on prendra. Moi, j'ai un regard exclusivement sportif cette année comme je vous l'ai dit. »

Il y a aussi une relation de groupe à contrôler quand-même. Il a des relations tendues avec certaines internationales qui reviennent samedi notamment.

« Non, on va le gérer comme on le fait tout au long de la saison avec le groupe. Dans le profil d'une joueuse, il y a ses caractéristiques techniques, physiques, tactiques, mentales. Ceux qui me connaissent savent l'importance que j'apporte à l'unité, à l'esprit collectif, au collectif. Chacune des joueuses, Kheira ou une autre, doit effectivement pouvoir s'intégrer parfaitement dans mes orientations de collectif. »

Quels sont les objectifs qui vous ont été fixés par la nouvelle direction sportive ? Le PSG reste par ailleurs sur deux saisons consécutives avec un trophée remporté, ce qui n'était jamais arrivé dans son histoire.

« Quand on intègre un club comme le PSG, c'est avec des ambitions. Vous venez de le préciser, deux années avec un titre, c'est bien, cela veut dire que le PSG est une voie positive, avec une évolution croissante. C'est parfait. Cela correspond bien à mon état d'esprit, de compétiteur, qui aime la compétition, qui aime gagner. Les ambitions, on les a. On va attendre encore un petit peu de voir l'évolution concernant l'effectif. Voir comment il va évoluer. »

Attendez-vous des recrues à des postes précis ? 

« On sait qu'il y a des joueuses blessées, qu'il y a eu des départs. Vous les connaissez aussi bien que moi. J'échange très régulièrement avec la direction sportive. Cela ne fait pas partie de mes prérogatives. La direction composée d'Angelo Castellazzi et Sabrina Delannoy s'en charge. Je communique avec eux quasiment au quotidien, cela se passe très bien. Je parlais du staff tout à l'heure, c'est pareil, cela se passe très bien. J'ai vraiment confiance en toutes les démarches qu'ils font. Cela ne chôme pas pour redémarrer la saison avec l'effectif le plus performant justement pour pouvoir répondre aux ambitions du club et les nôtres. » 

Il manque encore quelques joueuses et on a l'impression que le PSG est en retard sur ses concurrents sur le marché des transferts...

« Effectivement. Dans la majorité des clubs concurents, l'effectif est arrêté. Nous, il est encore en construction, en évolution. Donc c'est peut-être un peu plus difficile de recruter des joueuses fin juillet début août qu'au printemps ou en juin. La situation est comme elle est au PSG. On s'y adapte sans la moindre difficulté. C'est le propre d'un entraîneur de s'adapter. Et je réitère toute la confiance que j'ai en la direction sportive pour qu'on puisse effectivement avoir un effectif capable de répondre aux ambitions du club. »

Plus que le titre de champion et la Coupe de France, c'est plus la Ligue des Champions qui est attendue au PSG ? 

« Oui, comme tous les grands clubs. J'ai vu Sonia Bompastor de Lyon, avec qui j'ai beaucoup travaillé dans le passé, qui a annoncé vouloir le triplé. Il n'y a pas que le PSG qui le vise. On a vu la qualité des anglaises, celle des allemandes, on les connaît, leurs clubs aussi. On est nombreux à viser ce titre mais c'est sûr que le PSG fait partie de ces clubs-là. » 

Certaines cadres étaient très favorables à votre arrivée. Avez-vous pu discuter avec certaines avant de vous décider ? Y-a-t'il eu des échanges avec certaines joueuses ou leurs entourages ? Cela a t'il pu jouer dans la balance ?

« Non, absolument pas. Je me suis toujours refusé tout au long de ma carrière d'avoir des échanges directs sur des considérations autres que techniques ou tactiques, ou du bien-être de la joueuse. Tout ce qui concerne le domaine sportif, il ne faut absolument pas le faire. Je l'ai appris très tôt dans ma carrière, que ce soit avec des joueuses ou des joueurs, la relation est exclusivement professionnelle et pas personnelle. »

Quel est le style de jeu de Gérard Prêcheur ? À quoi peut on s'attendre ? 

« Ah vous ne le connaissez pas ? (rires) On va demander aux anciens de détailler. J'ai toujours prôné dans le football féminin, privilégier la technique collective, d'avoir la possession. Le football féminin doit d'abord être efficace en passant par un bon collectif, une bonne animation collective. J'aime le jeu offensif, j'aime qu'on ait le ballon, je suis aussi exigeant sur le plan défensif. Cela va être un football efficace et attrayant, ca c'est sûr. » 

Le premier match officiel du PSG est contre Lyon au Trophée des Championnes, il arrive vite à la fin du mois d'août, le PSG n'a pas encore débuté sa campagne de préparation avec deux matchs amicaux annulés. Comment cela se prépare ?

« Cela va être un petit peu plus compliqué. C'est une donnée que je prends en compte. Effectivement, il y a beaucoup d'internationales impliquées dans l'Euro, ce qui est profitable au PSG. Il y aussi 7 joueuses concernées par la Coupe du Monde U20. Donc vous pensez que depuis trois semaines, on travaille dur. Les filles sont superbes, elles adhèrent. On est une douzaine à l'entrainement en intégrant 5 joueuses U19. Vous vous doutez bien que la préparation est au ralenti aujourd'hui. On attend le retour des internationales samedi. Et peut-être aussi l'arrivée de nouvelles joueuses. On aura peu de temps, c'est sûr. Il faut faire preuve d'humilité, je suis sûr qu'on arrivera à avoir un bon collectif, on arrivera à être performant. Combien de temps cela va nous prendre ? Je serai prétentieux de pouvoir vous donner une date. On récupère les internationales samedi, elles repartent 10 jours avec leurs sélections et reviennent pile avant le début du championnat et le mois de septembre est copieux. On va faire avec. On ne peut pas mettre les bouchées doubles parce qu'on est déjà au max. On va continuer de bien travailler, on va bien discuter avec elles. Maintenant, je connais bien les filles. Je connais bien leurs caractéristiques. Ce sont à elles surtout de pouvoir vite d'adapter à ma façon de coacher et surtout par rapport aux orientations de jeu sur lesquelles on va discuter ensemble. »

Avez vous choisi votre capitaine et votre gardienne numéro 1 ? 

« Non pas encore. Pour le moment, il y a Grace Geyoro. C'est une discussion à avoir avec elle. Il y a la possibilité de se dire qu'on reparte à zéro. Pour le moment, Grace est capitaine, elle ne sera pas là pour les premiers matchs amicaux. Les internationales ne participeront pas contre Manchester United mardi 18, on ne prendra aucun risque de blessure, il faut leur laisser le temps de revenir de vacances et de reprendre le rythme. Il n'y a pas forcément de réflexion sur un changement de capitaine. La logique voudrait que ce soit de nouveau Grace et qu'il y ait une continuité, on en discutera. Pour la gardienne, il faudra voir, on a besoin encore d'un peu de temps. On en est qu'à trois semaines de reprise d'entraînement. On n'a pas encore joué de matchs amicaux. On va voir comment ca va évoluer, on en discute avec le staff. On va voir comment ca va évoluer dans les matchs et la préparation. »

Comment se passe la récupération des joueuses blessées ? Avez vous des dates de retour ?

« Le médecin est plus performant que moi. Il nous a déjà donné toute la programmation des prochains mois pour l'intégralité des joueuses. Cela évolue bien. On suit ça de près, on a une réunion toutes les semaines. Et c'est un très bon staff médical, bravo au PSG, c'est solide. On fait le point tous les mardis pour voir si l'évolution qui a été définie suit bien son cours. C'est le cas. Marie-Antoinette Katoto débute sa phase. Elle est encore dans une phase difficile puisqu'elle a encore des douleurs. Elle est dans cette phase-là. Il faut déjà franchir ce premier cap où la douleur se dissipe vraiment. Ce qui était superbe avec Marie, c'est qu'elle a pu béniéficier d'une opération rapidement. Son état physique et son genou le lui permettait. Le chirurgien l'a fait, c'était une très bonne chose de pouvoir l'opérer très rapidement. »

En tant qu'ex-formateur de la FFF, comment jugez vous la formation du PSG ?

« Je vais être très honnête, je n'ai pas encore assez d'éléments pour cela. Mais effectivement, il y a beaucoup de joueuses qui en sortent. Il y a 7 joueuses qui sont à la Coupe du Monde U20, c'est qu'il y a un gros travail qui a été fait, incontestablement. »

Y-a-t'il des joueuses que vous ne connaissiez pas qui vous ont impressionné ? On pense à des jeunes ou des étrangères par exemple.

« Je les ai très souvent regardées à la télévision. Mais on les regardant de plus près... J'ai découvert plus précisément des joueuses comme Dudek. Quand on voit Paulina sur le terrain, on se dit "oui, c'est un très haut niveau". J'étais content de voir des joueuses de ce niveau. Pareil pour des joueuses comme Ashley Lawrence. Je connaissais moins les étrangères. Les joueuses françaises, je les ai vu à un moment ou un autre quand j'étais à la FFF, à la DTN ou à Lyon. Je découvre véritablement les joueuses au quotidien. C'est intéressant. »

Quel est votre ressenti par rapport à votre arrivée ? Des choses vous ont-elles surprises ?

« Pour le moment, beaucoup de positif. C'est un cadre exceptionnel, regardez la qualité des terrains, l'environnement, le cadre. J'ai évoqué le staff, jeune, qualifié, compétent. C'est bien déjà de pouvoir m'appuyer sur des jeunes, c'est parfait. Pour le moment, il n'y a pas de surprises. »

Sur le staff, beaucoup d'interrogations sont intervenues. À un moment, le cas de Bernard Mendy a t'il été évoqué pour rejoindre votre staff ?

« Je ne le sais pas. La question a été jugée par le club, la direction sportive. Je ne connais pas Bernard personnellement. Je vais l'appeler, c'est dommage que je le fasse par voie de presse interposée, mais je lui souhaite vraiment, mais vraiment un bon parcours. Il le mérite, il a besoin d'entraîner. Je lui souhaite encore une fois. »


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