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4 ans après, les finalistes de la Youth League sont loin du PSG

Publié le samedi 18 avril 2020 à 17:42 par Philippe Goguet
Il y a quatre ans pile, le PSG disputait la finale de la Youth League face à Chelsea, s'inclinant de peu (1-2). Il ne reste plus aucun des joueurs présents sur la feuille de match côté parisien dans le club qui les a pourtant formés. Retour sur une post-formation ratée.

A l'issue d'un joli parcours et mené par un mélange des générations 1996 (Descamps, Demoncy, Meïté), 1997 (Ballo-Touré, Eboa-Eboa, Nkunku, Augustin), 1998 (Doucouré, Georgen, Callegari, Ikoné, Edouard et Kanga) et même 1999 (Zagadou et Bernède), le PSG jouait ce 18 avril 2016 face à Chelsea la finale de la Youth League, la Champions League des jeunes joueurs. A l'issue d'une finale indécise au cours de laquelle le PSG avait gâché énormément d'occasions, les troupes de François Rodrigues s'inclinaient 2-1 et pouvaient avoir des regrets.

Le onze de départ parisien pour la finale :

Le banc du PSG : Aggoune, Zagadou, Konaté, Labissière, Giacomini, Ikoné, Kanga

Quatre ans plus tard, il ne reste finalement plus aucun joueur de cette équipe au sein du PSG ! Le dernier a en être parti est Rémy Descamps qui a rejoint la Belgique après 18 mois de prêt en L2. Quelques semaines avant, Christopher Nkunku quand le milieu relayeur a rejoint l'été dernier le RB Leipzig, un choix qu'il ne regrette sûrement pas vu la saison en cours. Après avoir tenté de se faire une place au sein de son club formateur durant plusieurs années, il le quitte finalement à un an de la fin de son contrat, Paris récupérant au passage une belle somme (15M€). S'il n'a pas vraiment confirmé à Leipzig, Jean-Kevin Augustin avait suivi un parcours plus ou moins similaire deux ans auparavant et rapporté une somme équivalente.

Pour le reste, ce sont toutes les difficultés de la post-formation au sein du PSG qui s'expriment très bien dans les divers parcours qu'ont connu ces jeunes joueurs. Un peu trop limités pour le PSG, ils sont quelques uns à être descendus en gamme (et donc en division) pour lancer leur carrière professionnelle : Félix Eboa-Eboa tente de lancer la sienne à Guingamp (L2), Yohan Demoncy joue aussi dans ce championnat avec Orléans tandis que Yakou Meïté est dans l'équivalent anglais avec Reading après avoir notamment fait une pige à Sochaux. Il ne devrait pas s'éterniser à ce niveau et devrait intégrer l'élite prochainement. 

La génération 1998 particulièrement mal gérée

On retrouve également tous les cas de la génération 1998, notamment les cinq champions d'Europe U17. Parti signer son premier contrat professionnel à Mönchengladbach, Mamadou Doucouré n'a toujours pas joué le moindre match officiel après avoir enchaîné les blessures graves. Alec Georgen s'est quant à lui relancé avec Avranches cette saison mais il ne joue qu'en troisième division à 21 ans alors qu'il était promis à un grand avenir. Entre stagnation avec la réserve, graves blessures au genou et gestion douteuse du PSG, il a perdu beaucoup de temps. Lui aussi à Avranches, Lorenzo Callegari (absent sur blessure en finale) paye lui aussi une post-formation ratée, entre mauvais choix et difficulté à passer le cap du monde pro.

Les deux autres grands talents de la génération 1998 vont quant à eux très bien : Jonathan Ikoné s'éclate à Lille où il est devenu international français tandis qu'Odsonne Edouard a parfaitement lancé sa carrière professionnelle du côté du Celtic après un prêt raté à  Toulouse. Il est même attendu dans un club de bon niveau européen dès l'été prochain (Lyon, Monaco, Arsenal, Everton, Leicester, etc). Le PSG avait décidé de les vendre de façon précipitée en juin 2018 afin de répondre aux impératifs du fair-play financier, il a finalement coupé les ailes des deux qui étaient probablement les plus proches de pouvoir avoir un rôle en équipe première.

A peine mieux sur la génération 1999

On retrouve aussi dans ces finalistes quelques joueurs dont la gestion des contrats n'a pas forcément été optimale. Ballo-Touré va refuser le bail proposé par le PSG et rejoint Lille qui va en tirer 11M€ 18 mois après son arrivée. Pour Antoine Bernède qui signera pro au PSG à 16 ans à peine, c'est sa prolongation qui se passera mal et il filera à Salzbourg contre 0€ et un pourcentage à la revente après un long conflit avec Antero Henrique, directeur sportif de l'époque, alors que son entraîneur Thomas Tuchel aurait voulu compter sur lui...

L'autre joueur de la génération 1999 présent sur la feuille de match de la finale, Dan-Axel Zagadou, est tout aussi symbolique. Il va refuser le premier contrat professionnel offert par le PSG pour signer à Dortmund où il est aujourd'hui titulaire à 20 ans à peine. Comme Ikoné ou Edouard, il avait les qualités pour jouer un rôle dans l'effectif parisien à moyen terme mais a choisi l'exil rapide, sans même tenter sa chance à Paris. Dur de dire qu'il a fait un mauvais choix vu sa situation actuelle. Dur de ne pas faire le parallèle avec un certain Tanguy Kouassi, autre défenseur central très précoce et particulièrement coté chez les recruteurs.

Un PSG qui ne récolte qu'à peine les fruits de son travail

De cette équipe qui a tout de même frôlé un titre européen, il ne reste aujourd'hui plus grand-chose au PSG. Pas spécialement performant dans la gestion des contrats, le club n'a pas récupéré grand-chose des départs de tous ses joueurs même si les pourcentages à la revente devraient gonfler un total qui se monte aujourd'hui à 45M€ à peine. A lui seul, Jonathan Ikoné vaut déjà autant sur le marché et le Celtic attend plus ou moins la même chose pour lâcher Edouard lors du prochain mercato estival. Avec Ballo-Touré, Ikoné et même Soumaré récupérés à moindre frais, le LOSC pourrait même toucher plus que le PSG à moyen terme.

Plus ennuyeux alors que le club de la capitale peine à respecter les quotas de joueurs formés au club ou même en France pour la Ligue des Champions, Paris a liquidé ou perdu des joueurs qui auraient pu avoir un rôle dans l'effectif à moyen terme. Entre joueurs pas forcément assez patients, club qui ne les considère pas vraiment non plus et décisions sportives parfois bien peu adéquates, le PSG a créé une situation inconfortable à laquelle il aurait largement pu ne pas être confronté avec une vision à court et moyen terme un peu plus claire. 

A noter que Chelsea, vainqueur ce 18 avril 2016, fait tout de même mieux. Des vainqueurs, il n'y a aujourd'hui plus que trois joueurs dans le groupe professionnel de Chelsea : le défenseur central Fikayo Tomori qui est devenu international anglais cette saison, le milieu de terrain Mason Mount qui l'est depuis quelques mois également et enfin l'attaquant Tammy Abraham qui est le titulaire des Blues en pointe et représente l'Angleterre depuis maintenant plusieurs années. Les autres joueurs enchaînent les prêts sans réellement convaincre tandis que d'autres ont été vendus, les Blues récupérant parfois jusqu'à 10M€ (Ola Aina au Torino en 2019).

Côté PSG, il y a bien un joueur issu des générations 1996 à 1999 qui aurait pu participer à cette finale et est toujours au sein de l'effectif professionnel parisien, à savoir Colin Dagba. A l'époque, le latéral droit évolue avec Boulogne/Mer et il rejoindra le club parisien à l'été 2016. Arrivé pour être la doublure de Georgen en U19, il va finalement passer les étapes les unes après les autres jusqu'à être le dernier survivant de ces quatre générations formées au club. 


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