La blessure de Neymar interroge sur son hygiène de vie

Quatre semaines. C’est le temps d’indisponibilité estimé par le club parisien pour Neymar, victime d’une lésion de grade 2 du long adducteur gauche, mercredi soir, lors de la victoire (1-0) à Caen en Coupe de France. Une nouvelle blessure à inscrire sur le carnet de santé du Brésilien, pas épargné par les pépins depuis son arrivée au PSG. Le joueur de 29 ans a manqué pas moins de 64 matches toutes compétitions confondues sous les couleurs parisiennes depuis 2017, souvent pour cause de blessure, soit un peu plus d’un tiers des rencontres. Une question pointe, donc, au bout de toutes les lèvres : pourquoi est-il si fragile ? 

Faisons d’abord un rapide listing des blessures du Brésilien à Paris. Sur ses 64 matches manqués, Neymar en compte déjà 34, soit une bonne moitié, dûs à ses deux fractures du cinquième métatarsien du pied droit, survenus en février 2018 puis en janvier 2019. Loin d’être des blessures dites de fatigue, pour ainsi dire. La question est d’autant plus pertinente en ce qui concerne les blessures musculaires. Par deux fois, à l’automne 2018, et en octobre dernier, il avait été sujet à une lésion aux adducteurs. Plus un souci aux ischios fin 2019.

Un sommeil et une hydratation jugée insuffisante en interne

Cette récurrence interroge. Certes, ces blessures interviennent à une période clé de la saison où il fait froid, où les terrains sont cabossés, où un seul pas peut vite être mal calculé. « Même s'il a vraiment eu une gastro, il a peut-être aussi fait la fête pour son anniversaire, ne s'est pas couché tôt et a probablement ingéré un peu d'alcool, explique Jean-Bernard Fabre, docteur en physiologie, au Parisien. Or on sait que l'alcool ou le manque de sommeil influent sur le moteur musculaire et les tendons. (...) Comme il est fragile, on a le cocktail gagnant… »

L’hygiène de vie de Neymar en cause ? C’est pourtant l’une des préoccupations au sein du club comme l’explique, ce matin L'Équipe. Selon le quotidien sportif, quelques membres du club estiment que « son sommeil, son alimentation et son hydratation ne sont pas toujours en adéquation avec les besoins d'un sportif de très haut niveau. » On est loin de l’hypothèse farfelue : ne rappelait-il pas, avec le sourire, sur Sept à Huit, fin janvier, que « La fête, c'est l'occasion de se relaxer, d'en profiter. C'est une chose à laquelle je ne renoncerai jamais. »

Rien n’est écrit à l’avance, bien entendu. Mais tout peut se préparer tant que possible. La rigueur à l’entraînement ne semble pas parfaitement précéder une même exigence en dehors des terrains. Et à 29 ans, son corps peut lui jouer encore des tours. « Sa période où il est, entre guillemets, indestructible est passée. En plus, en vieillissant vous payez toutes les lacunes liées à la préparation mais aussi à la récupération, prévient Jean-Bernard Fabre au Parisien. Parce que la récupération fait partie de la préparation du match d'après. Votre hygiène de vie vous rattrape. »

A l’heure où une prolongation du Brésilien agite le secteur du foot dans son entier, il se posera nécessairement la question de rentabiliser un tel bail, côté PSG. Et ses blessures à répétition compliquent forcément la chose.