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[Entretien] Michel Montana sur l'annonce du 200e but de Cavani : «Je l'avais répétée sous la douche»

Publié le lundi 24 février 2020 à 18:45 par Marius Cassoly
Michel Montana a vécu une soirée particulière lors de PSG/Bordeaux avec le 200e but d'Edinson Cavani sous les couleurs parisiennes. Pour CulturePSG, le speaker du Parc des Princes revient sur les coulisses de ce match avec une annonce de haute volée qu'il avait plusieurs fois répétée sous la douche...

Première chose, comment va votre voix ?

« Je vais demander à Edi de me rembourser toutes les pastilles que j’ai utilisées pour ma gorge (rires).

Cavani avait-il déjà évoqué avec vous le moment où il passerait cette barre symbolique des 200 buts ?

Il y a quelques matches, je le croise à l’échauffement, il me tapote l’épaule et me dit " Michel, est-ce que tu as déjà prévu un truc ? ". Et là, je réalise qu’il pense déjà à marquer son 200e but. À ce moment, il en était à 198. Je lui ai répondu : "Je ne peux rien te dire, mais je pense à quelque chose".

Comment vous est venue cette idée (de génie) de scander neuf fois le nom de Cavani ?

C’était une initiative individuelle. Il fallait que je fasse gaffe, car que ce soit le club ou la Ligue, tu ne peux pas faire n’importe quoi. En fin d’année dernière, je réfléchissais déjà à ce que je pouvais faire s’il atteignait les 200 buts. Et à un moment donné je me suis dit, puisque je fais reprendre le nom des buteurs trois fois, il faut que je trouve quelque chose par rapport à ça, pour sortir de l’ordinaire, juste pour Edi. Et j’ai eu l’idée de scander neuf fois son nom, comme son numéro de maillot. Je n’aurai pas pu le faire 200 fois par contre…

Vous aviez prévenu la Ligue au préalable ?

Hier soir avant le match, je suis allé voir un délégué de la Ligue avant le match pour lui demander ce que j’avais le droit ou non de faire sur l’annonce d’un but. Il m'a répondu qu’il fallait faire sobre. Je lui glisse alors mon idée, puis il me redit qu’il faut faire sobre. J'ai alors compris, il me disait : faites ce que vous voulez mais il ne faut pas que ça sorte d’un cadre. J’en ai donc conclu que c’était accepté. Quand j’ai lu la composition d’équipe et j’ai vu qu’il était titulaire, j’ai commencer à cogiter. J’avais déjà préparé un texte depuis un bon moment. Je cherchais un truc court. Ce qu’il fallait, c’est que je puisse tout glisser avant la remise en jeu. Et cela a parfaitement correspondu.

Est-ce que vous avez appréhendé cette annonce ?

«Je l’avais répétée sous la douche»

Déjà, je l’avais répétée sous ma douche. Mais surtout, ma plus grande crainte était de me tromper sur le nombre de fois où je répétais Edinson. Parce que quand tu pars, tu peux parfois ne plus savoir où tu en es. Et là, j’ai eu ce moyen mémo technique. J’ai commence à entonner le premier "Edinson" côté Auteuil, et j’ai avancé dans le sens des aiguilles d’une montre : Auteuil, Paris, Boulogne, Borelli, rebelote Auteuil, Paris, Boulogne, Borelli et enfin Auteuil à nouveau pour conclure avec le neuvième. Cela m'a bien aidé.

Comment avez-vous vécu intérieurement ce 200e but ? Qu’est-ce que vous avez ressenti ?

Une énorme délivrance : pour lui et pour moi. J’avais aussi cette crainte qu’il marque le 200e à l’extérieur. Pendant quelques secondes, j’ai vérifié que le but avait bien été validé - car c’est parfois compliqué avec le VAR désormais - et je me suis lancé. C’était que du bonheur. Il faut savoir que depuis cette saison - en raison d’une nouvelle configuration - je travaille directement depuis le sixième étage du Parc des Princes, dans la régie. Mais lorsque j’ai vu que Cavani était titulaire, je suis resté sur la pelouse pour la rencontre. J’avais envie d’être là quand il allait marquer.

Revenons désormais sur les festivités d’après match… Cette scène avec Cavani, le trophée 200 et tous ses coéquipiers derrière. C’était un moment fort. Racontez nous…

«Je sentais qu’il avait envie de s’exprimer»

Cette petite cérémonie avait été prévue par le club depuis un bon moment. Même s’il avait marqué le 200e à l’extérieur, il y aurait eu cette cérémonie à la fin du match suivant. Le club avait déjà tout prévu avec la signalétique notamment. Son discours devant le Parc entier n’était pas forcément prévu à la base, mais je lui ai naturellement passé le micro. Je sentais qu’il avait envie de s’exprimer. Il y a toujours une part d’improvisation. Pour lui, c’était une délivrance. Et on l’a senti.

On a vu Cavani venir vous faire une accolade avant de revenir au vestiaire. Quelle est la relation entre le meilleur buteur de l’histoire du club et son speaker ?

«Avec Edi, c'est particulier»

Je n’ai pas de rapport privilégié avec les joueurs. On se salue et on discute assez rapidement. Mais c’est vrai qu’avec Edi, il y a un truc un peu particulier depuis déjà un moment. À la fin de la remise du trophée de champion en mai 2018, on avait fait une vidéo ensemble et j’avais simulé une célébration de but en lançant un «Edinson», et il avait répondu lui-même directement. Un beau moment de complicité.

Après le feuilleton qui a eu lieu en janvier dernier à propos du mercato… C’est quand même une belle histoire que Cavani soit resté et qu’il ait pu fêté son 200e but au Parc, non ?

«S’il était parti, on aurait forcément été frustré»

C’est évident. S’il était parti en janvier, on aurait forcément été frustré, même si c’est le lot de tous les joueurs de foot.

Le but de Cavani que vous retenez le plus ?

Celui contre l’OM lors du 2-2 au Vélodrome. Comme lui, d’ailleurs. J’animais la soirée pour un groupe de supporters parisiens. Et pendant la partie, je sentais la défaite se profiler, j’avais forcément envie qu’on revienne au score, que cela s’enflamme. Et là, l’explosion lors du but à la dernière minute. C’était magique.

Un moment au Parc avec Cavani qui vous a marqué ?

«Il s’est toujours démené sur le terrain pour les supporters»

Un geste, plus précisément. Lorsqu’il s’agenouille après son but et qu’il tire en direction des tribunes. C’est cette complicité entre lui et les supporters qui l’a toujours fait avancer. On l’apprécie car il s’est toujours démené sur le terrain pour les supporters. C’est vraiment El Matador. »

N.B : Nous nous étions plus longuement entretenus avec Michel Montana en fin de saison dernière. Un entretien découpé en trois parties : le métier de speaker, ses souvenirs marquants du PSG et son rêve de reconversion. 


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