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Verratti, son entretien complet dans la Gazzetta

Publié le mardi 17 mars 2015 à 18:36
Marco Verratti a donné une longue interview à la Gazzetta dello Sport samedi dernier. Voici l'intégralité du texte, traduit en français.

Marco Verratti s’est longuement confié à la Gazzetta dello Sport samedi dernier. Voici son interview complète, traduite en français par nos soins.

« Eliminer Chelsea, un tournant inattendu pour le PSG ?

- C’était un 1/8ème de finale, qui avait valeur de demi-finale ou de finale. Nous l’avons préparé avec soin, mieux que l’année dernière. Cette victoire nous donne beaucoup de confiance pour la suite de la saison.

Cela a dû être une belle satisfaction d’éliminer Mourinho qui vous avait sous-estimé ?

- Il avait dit qu’il préférait tomber sur le PSG, mais cette fois c’est nous qui avons été les meilleurs. Mais la revanche était contre Chelsea, pas contre Mourinho, qui reste un grand entraîneur.

Il y avait aussi en jeu une prime de 250 000 euros, ça aide...

- Quand tu joues à ce niveau et que tu es sorti deux années de suite en quart de finale sans perdre (ndlr : plus précisément, selon la règle du but à l’extérieur), tu penses seulement à gagner. Mais oui, c’est jamais désagréable de toucher l’argent en fin de saison.

Platini dit que le PSG est programmé pour gagner la Champions League. Dès cette année ?

- C’est notre objectif. On donnera tout, mais c’est une compétition difficile. Le PSG a été construit pour gagner la Champions League. Mais même si tu as la meilleure équipe tu peux quand même te faire éliminer. Si on gagnait dès cette année ce serait presque une surprise, dans la mesure où le projet n’a démarré que depuis quelques années.

Avant le match, Blanc a dit que le PSG s’était amélioré par rapport à l’an dernier. En quoi Verratti a aussi progressé ?

-  L’année dernière, nous avons eu trop de respect et de peur envers Chelsea. Cette année nous étions convaincus d’être plus forts. C’est une sensation étrange, une énergie qui se ressent dans le vestiaire. Moi aussi je me sens meilleur, tant dans l’approche du match que sur le terrain. Ce n’est pas un secret : plus tu joues, plus tu sens en sécurité. Et je peux m’inspirer autant de mes coéquipiers, qui sont tous des grands joueurs, que de mes adversaires de valeur”

Il y a quelques temps tu avais promis à la Gazzetta que tu prendrais moins de cartons pour contestation. Comment ça s’est passé ?

- Cela fait un certain temps que je n’en prends plus. Mais dans le rôle auquel j’évolue, c’est plus facile de prendre des jaunes pour faute tactique.

Au contraire (ndlr : de toi et du PSG) Ibrahimovic a encore déçu

- Sur le terrain ça m’a semblé être un tacle dangereux, mais quand j’ai revu les images j’ai compris que le rouge était exagéré et injuste. Mais on ne peut pas juger sur 30 minutes, et on parle là d’un grand joueur.

Maintenant ce sont les quarts. Quels adversaires sont à éviter ?

- Le Bayern, le Real et le Barça sont les favoris, mais à ce stade cela ne me dérangerait pas de les affronter tout de suite. Ce serait de grands matches.

Comme tifoso bianconero tu supporteras la Juventus ou le Borussia de ton ami Immobile ?

- La dernière fois j’ai répondu la Juve puis lui m’a envoyé un message pour me dire que j’étais stupide. En tant qu’italien je dirais 2-2, avec doublé de Ciro et qualification de la Juve.

PSG-Juve, ce serait pas mal...

- Il y aurait seulement plus d’émotions parce que cela signifierait jouer contre beaucoup d’amis.

A 22 ans, Verratti joue la Champions League comme titulaire au PSG sans être indiscutable avec la Nazionale, blessures ou suspensions de ses concurrents mis à part. Une anomalie ?

- Les jeunes doivent gagner leur place. Pour moi, ça a été exactement la même chose à Paris. Et avec la Nazionale, il y a une hiérarchie à respecter. Aussi parce que l’entraîneur voit peu les joueurs et doit donc avoir des références et des certitudes. Devant moi il y a de grands joueurs. Mais si on me donne la possibilité de m’exprimer, je cherche à donner le maximum. Jusqu’à présent Conte m’a donné des occasions. A moi de toujours en profiter.

Penses-tu avoir les épaules solides pour prendre en main la Nazionale ?

- Aucun joueur ne peut prétendre à prendre seul sur ses épaules la responsabilité de l'équipe. Il ne m'appartient pas non plus de le faire. Nous sommes un groupe et Conte est en train de construire une grande équipe selon une philosophie différente et un jeu particulier. Nous voulons être un grand d'Europe.

Tu ne te sens pas incompris quand on parle de Vazquez (Palermo) en Nazionale et qu'il risque d’être une concurrence à ton poste alors que tu es titulaire dans le PSG qui à éliminé Chelsea ?

- Moi aussi je pourrai dire des choses. Ce ne sont que des paroles et on sait qu'à la fin c'est l’entraîneur qui fait son choix. Moi aussi je voudrais toujours jouer, mais sur le terrain on est que 11. Disons que ce sont des problèmes pour Conte.

Mais le 3-5-2 ne semble pas être fait pour Verratti

- C'est vrai, au PSG je joue de manière différente. Aussi comme pour Conte, nous avons eu peu de temps pour donner le maximum à l'équipe, où il est demandé une animation avec des mouvements précis. Il me faut aussi du temps pour comprendre comment le coach me veut sur le terrain

En as-tu parlé avec Conte ?

- Non, il m'utilise à des positions différentes, mais je ne sais pas si j'ai le profil idéal qui correspond à son type de jeu. Mais en Nazionale on doit s'adapter même si demain je ne peux être un défenseur central.

Alors, quel est le rôle dans lequel tu te sentirais le plus à l'aise en Nazionale ?

- « Mezzala » comme au PSG me semble difficile avec l'Italie parce que les milieux de terrain avec Conte doivent avoir le jeu sans ballon, doivent courir beaucoup, doivent prendre la profondeur et créer l'espace pour les attaquants. Ce ne sont pas les caractéristiques de mon jeu mais je peux toujours essayer. Je pense que je pourrai plus aider en étant devant la défense. Mais je le répète, c'est Conte qui décide

Mais devant la défense il y a déjà un certain Pirlo.

- (il rit) Oui, alors ça veut dire que je jouerai sur la droite ou la gauche du banc de touche.

Dans un an il y a l’Euro en France, ce sera comme jouer à domicile pour vous.

- Quand j’ai signé à Paris, je me suis dit que, venant de ma province italienne, j’allais m’enfuir au bout de deux mois. Et pourtant, trois ans plus tard, je suis toujours là ; et mon fils est né à Paris. C’est ma seconde patrie. Mais je ne suis pas si loin que ça de la maison.

Qu’est-ce qui vous plaît le moins à Paris ?

- Je finis toujours par manger dans un restaurant italien.

En brillant avec le PSG, vous attirez également les convoitises des autres grands clubs européens. Ça vous fait plaisir ?

- Seulement parce que ça signifie que je travaille de la bonne manière. Mais ce sont des rumeurs du mercato et je les ignore. Mais si un jour le PSG ne veut plus de moi, je les écouterai avec plus d’attention.

Foot-fiction : Verratti serait-il meilleur à Manchester City ou à Barcelone ?

- En précisant que je n’ai pas l’intention de partir, quand je choisis une équipe je le fais en considérant son projet global et ce qu’elle a pour moi. Mais ce sont quand même deux grands clubs.

Ici à Paris on parle de l’arrivée imminente de Pogba, avec une prime de signature de top player. Concurrence déloyale ?

- L’objectif est de gagner la Ligue des Champions et pour le faire nous avons besoin de grands joueurs. Si je voulais éviter la concurrence, je ne serais pas venu au PSG. Et puis quand vous gagnez, vous ne comptez pas les remplaçants.

On parle aussi d’un échange Pogba-Verratti. Qu’en pensez-vous ?

- Le principe d’un échange ne me plaît pas a priori. Si une équipe me veut vraiment, elle me prend et c’est tout. Après, si le PSG m’oblige à partir pour faire de la place à Pogba, c’est une toute autre chose. De toute façon la question n’est certainement pas à l’ordre du jour. »

Un immense merci aux trois traducteurs : Matthieu, Julien et Raphaël


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