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A Leipzig, le PSG a étalé tout ce qu'il est actuellement

Publié le jeudi 5 novembre 2020 à 13:36 par Philippe Goguet
Vaincu 2-1 à Leipzig, le PSG est passé par toutes les émotions au cours de ce match et la rencontre a même condensé tout ce qu'il est à cet instant : une équipe encore capable d'avoir des temps forts mais bien trop handicapée, tant par les absents que par ses manques physiques, pour tenir sur la durée.

La meilleure demi-heure de la saison

Avant de se déplacer à Leipzig, l'entraîneur parisien Thomas Tuchel avait insisté sur l'esprit de corps à avoir, sur le fait de devoir jouer plus comme une équipe et cette dernière l'a entendu. Les Parisiens entrent très bien dans la partie : concentrés défensivement, formant un bloc pour une fois compact et efficace à la récupération, ils sont prompts à jaillir vers l'avant et mettent une équipe du RB Leipzig dans l'inconfort, les Allemands multipliant d'ailleurs les erreurs individuelles.

Cet esprit de corps et cette belle organisation payent vite : Kean se bat et intercepte, Di Maria signe son retour et le PSG est devant. Malgré une grosse alerte sur le but de Navas, Paris a le match en main et semble faire subir à Leipzig le même sort que trois mois plus tôt avec une équipe qui décide du sort du match et une qui le subit. Le penalty raté par l'un des hommes de confiance du coach est un premier accroc mais la première demi-heure est la meilleure des Parisiens depuis un bail, probablement même la fameuse demi-finale. Avec les valides et les besogneux plus que les talentueux, l'équipe parisienne montre son âme et sa moelle, toujours présentes malgré les doutes.

L'édifice se lézarde, les cadres manquent

Le penalty raté est un premier tournant, la montée en puissance de Leipzig un second. Les Allemands entrent peu à peu dans le match, possiblement revigorés mentalement par l'échec de l'Argentin, et les pieds parisiens se font moins précis. Le milieu commence à perdre des ballons et il n'y a personne pour poser le pied dessus et calmer la furia Red Bull. Verratti absent, Paredes trop juste, Rafinha hors de forme, le manque de maîtrise est criant et permet à Leipzig de faire ce que les Allemands savent faire de mieux : presser haut et fort pour attaquer ensuite vite vers le but.

En attaque, Di Maria coule, Sarabia confirme qu'il est plus un joueur de finition que de construction et Moise Kean est le seul joueur à tenter d'exister mais il est souvent trop seul face à l'arrière-garde allemande. Pas de Neymar ni de Mbappé, ni pour tirer un penalty qui aurait donné un avantage plus large, ni pour faire planer une menace qui empêche l'adversaire d'aller trop haut et se retrouve coincé entre sa nature profonde et la peur de se découvrir. Peu avant la mi-temps, face à un PSG qui défend pratiquement sur sa ligne des 6m, Leipzig égalise logiquement vu la pression mise et les erreurs qui s'accumulent.

La mi-temps est sifflée mais elle semble ne même pas avoir eu lieu vu le physionomie dès la reprise. Le PSG est de nouveau acculé, essoré et ne parvient plus à ressortir le moindre ballon. Les vagues offensives de Leipzig se multiplient et les faiblesses individuelles apparaissent : Gueye et Herrera ne remontent aucun ballon, Danilo voit ses manques au poste de défenseur central s'étaler. Forsberg le met en défaut sur sa vitesse puis est trop content d'être couvert sur un long ballon vers l'avant où le Portugais s'aligne mal. Kimpembe est surpris et met la main, le match a basculé.

Les corps lâchent, Paris coule

Si la réussite a fuit le PSG sur les fameuses « trois situations clés » décrites par Thomas Tuchel, l'écart entre les deux équipes grandit au fur et à mesure que le match avance. Les Allemands pressent sans relâche, récupèrent des ballons et leur ligne de défense désormais bien plus basse gêne Paris. Non seulement le PSG n'arrive plus à relancer la plupart du temps mais il ne parvient pas non plus à attaquer le dernier tiers du terrain. Leipzig a réussi à élargir l'aire de jeu et l'écart physique entre les deux équipes se fait terriblement sentir.

D'un côté, une équipe qui court plus de 120 kilomètres à chaque match de championnat, de l'autre une qui peine à attendre les 100 bornes depuis des mois. Les Parisiens privés de travail de fond en raison d'un calendrier français inapproprié ne peuvent rivaliser sur la durée et, comme face à Manchester, craquent. Déjà compliquée, la mission devient impossible à 10. Il n'y a plus rien dans les chaussettes et le talent individuel n'est pas là non plus, bloqué à l'infirmerie. Sans banc de touche, Paris devait mener avant la fin pour prendre au moins un point et la fin de match confirme la tendance : Leipzig est plus proche de marquer un troisième but que Paris un second. Kimpembe sauve la mise une première fois puis se sacrifie la seconde, laissant son équipe à 9 mais avec un seul but d'écart avant le match retour.

Le PSG désormais dos au mur

A la moitié de la phase de poules, Paris se retrouve dans une situation finalement aussi compliquée que remplie d'espoirs. Avec deux réceptions pour un déplacement, le calendrier doit permettre de prendre plus de points dans un groupe très ouvert, même si la moindre défaite semble éliminatoire. Du point de vue de l'infirmerie, il est pratiquement impossible d'avoir autant d'absents lors des prochains matches et le PSG devrait retrouver ce talent dont il est si dépendant, ce chemin qu'il a choisi à l'été 2017 en sacrifiant l'uniformisation de l'effectif au profit de deux étoiles exceptionnelles. 

A défaut d'avoir du temps pour préparer vraiment les corps, Tuchel en a au moins un peu pour s'adapter et trouver des solutions. Ses joueurs lui ont signifié publiquement que son idée à propos de Marquinhos et Danilo ne leur plaît pas mais ils ne l'ont pas abandonné pour autant, en témoigne la première demi-heure. Lui aussi doit s'adapter, revoir des choses et tout simplement faire mieux. C'est souvent dos au mur que l'Allemand a finalement le plus brillé à Paris et c'est désormais dans cette situation qu'il se trouve.


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