Si le PSG n'a rien tiré de sa facile victoire contre un Toulouse FC en perdition, les conséquences ne sont pas les mêmes pour son adversaire, réellement en crise après la rencontre.
Une belle bande de touristes
L'avant-match du dernier PSG/Toulouse avait été marqué par les déclarations de l'entraîneur du TFC Dominique Arribagé exhortant ses joueurs à «ne pas monter à Paris pour voir la Tour Eiffel », ni « faire des selfies avec Zlatan. » Problème, si ses troupes n'ont pas fait de selfies, elles ont affiché une attitude des plus douteuses. Dès l'échauffement, le défenseur central Jean-Armel Kana-Biyik se montre sur Canal+ avec une casquette "Paname" qui fait bondir les supporters des Violets :
Le début de match est une boucherie et Paris mène 2-0 après 18 minutes. Pour autant, cela n'empêche pas Mauro Goicoechea, gardien remplaçant qui a réussi à finir doublure d'Ahamada, d'aller demander le maillot d'Edinson Cavani dès la mi-temps. La deuxième mi-temps est encore pire mais il semblerait que les joueurs d'Arribagé s'en soucient assez peu. Du côté des supporters, on ne digère pas non plus les rires de Pesic au moment de son entrée en jeu, alors que son club est en pleine déconvenue :
Le match s'achève finalement sur un 5-0 des plus logiques et le TFC réussit une première cette saison en ne cadrant strictement aucun tir.
Les inquiétantes réactions des joueurs
A la fin du match, le décalage est immense entre les réactions des joueurs et l'impression laissée. Sur RMC, Ali Benarbia fait un constat simple de la prestation toulousaine : «Que le PSG empêche l'adversaire de toucher le ballon alors que Toulouse a mal à la tête, c'est une chose. Mais qu'on ne sente pas d'agressivité, c'est autre chose. Tu peux montrer de l'envie. Je n'ai vu aucun Toulousain épuisé, avec des crampes…» Problème, dans le même temps, le catastrophique Marcel Tisserand déclare que son équipe « a tout donné ce soir. Venez dans le vestiaire et vous verrez qu'on est tous fatigué après ce match. C'est surtout que ça allait très vite à Paris. » Et histoire de rassurer les supporters, il enchaîne une avec analyse complètement déconnectée et un proverbe à éviter alors qu'on n'a pas gagné un match depuis la 1ère journée : « On pouvait mériter mieux, le score est sévère. [...] Ce soir, on en prend 5. Comme on dit, il vaut mieux prendre une fois 5-0, que cinq fois 1-0. »
Mais le plus grave réside peut-être dans leur vision du match. Pour Tisserand, « Paris a été excellent offensivement » alors que le PSG a juste été plus réaliste que d'habitude mais a joué en marchant, Lucas mis à part... Du côté du coach, on a trouvé que « l'entame n'a pas été catastrophique » malgré 2 buts encaissés dans les 18 premières minutes et lui aussi a visiblement vu un match différent : «Ils ont été très forts dans la possession et dans la récupération, je pense à Matuidi et Rabiot qui ont fait un match énorme aujourd'hui. » La perle des déclarations revient tout de même à Etienne Didot, cadre du groupe toulousain, qui déclarait à la pause vouloir « continuer à jouer défensif sous peine d'en prendre six ». A l'issue du match, après en avoir pris 5, lui aussi a déclaré avoir vu « une très grande équipe de Paris face à une petite équipe de Toulouse. »
Les supporters se mobilisent
Même si quelques joueurs ont avoué que leur défaite leur avait fait mal (Didot, Braithwaite) voire même carrément honte (Regattin, pourtant remplaçant), il faut quand même souligner la réaction incroyable du Maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc qui a préféré pointer du doigt le PSG : « Notre cher Toulouse Football Club n'a rien pu faire contre la puissance, la technique et les moyens financiers surdimensionnés du PSG. »
Du côté des supporters, la pilule passe beaucoup moins bien et ce ne sont pas les excuses répétées après chaque défaite qui font mieux passer celle du Parc des Princes, bien au contraire. Le site de fans LesViolets.com a écrit un long édito pour exorter les joueurs du Téf' à se bouger sous le titre : « TFC, mon pote, faut qu'on parle ». Et les mots des supporters sonnent particulièrement justes après cette défaite parisienne : «Tu ne convaincs plus personne (à part toi-même, malheureusement) lorsque tu essaies de faire croire que c'est juste une mauvaise passe, que le sort s'acharne sur toi, que tu fais tout pour que ça change et que ça va finir par tourner... [...] tu oses dire que tu as "le mental nécessaire pour revenir", qu'il "reste encore des matchs"... Ces phrases, je les entends depuis des mois et des mois, sans jamais voir venir une once de changement dans le comportement de tes joueurs. [...] Je pardonnerai toutes les défaites si tu as tout essayé pour l'emporter. Par contre, plus de pardon pour les prestations comme celle d'hier soir. Je ne veux plus te voir rire de ta défaite. Je ne veux plus te voir résigné dès le coup d'envoi. Je ne veux plus avoir honte de te supporter. »
L'édito a été diffusé, tant par les réseaux sociaux que par une partie de la presse, et la réponse des joueurs n'a pas tardé. Pour le moment, comme d'habitude, rien ne semble changer :
