Amenés à s'affronter dimanche soir au Parc des Princes, les deux entraîneurs Thomas Tuchel et André Villas-Boas ont deux approches littéralement opposés : là où l'Allemand a mis en avant l'histoire de ce match pas comme les autres, le Portugais a tout fait pour la minimiser.
Pour leur premier rendez-vous de la saison, les entraîneurs du PSG et de l'OM ont adopté une approche bien différente comme leurs propos d'avant-match l'ont montré. D'un côté, l'Allemand Thomas Tuchel et ses deux victoires en deux Classiques, prompt à défendre ce match à part : « C'est un match spécial, comme un match en Ligue des champions ou une demi-finale de Coupe de France. C'est un match avec une grande histoire en France et pour moi, il est absolument nécessaire de respecter l'histoire autour de ce match. On a beaucoup de respect pour nos supporters pour lesquels c'est très important. C'est un match spécial, on peut le sentir et on aime cette ambiance-là dans laquelle on est très compétitifs. Je suis convaincu que nous sommes prêts. »
Dans le camp adverse, Villas-Boas réduit l'importance de la partie depuis bientôt une semaine et avance ses arguments : « J'ai été réaliste. Tu regardes 10 ans en arrière et tu vois 23 matches et 17 défaites, quelque chose comme ça. Matches à domicile et extérieur confondus. Ca ne veut pas dire qu'on ne va pas aller là-bas pour jouer. On a plus à gagner qu'à perdre, c'est une autre réalité. Mais un Classico ça se joue à deux. Parfois tu gagnes, parfois l'autre gagne. Un Porto-Benfica, tu joues quelque chose, un Barça-Real aussi. Mais là en 10 ans, il y a un milliard d'euros d'écart en terme d'investissements. C'est encore une réalité. Donc je pense qu'on doit seulement être réalistes. Comme parfois d'autres équipes avec moins de budget que nous viennent au Vélodrome, rêvent et parfois gagnent, nous on va aller là-bas aussi pour rêver et essayer de gagner. On n'a rien à perdre. »
Villas-Boas : « Le plus important pour moi, c'est de sortir de ce match sans suspension et sans blessure »
Et comme si cela ne suffisait pas, le Portugais en remet une couche, jouant la carte du petit poucet : « Historiquement, c'est peut-être le Classico français. Le problème maintenant, c'est la différence entre les deux équipes, qui est abyssale. Après on ne va pas là-bas pour participer à la fête de Paris. Mais quand tu regardes les statistiques, ça y ressemble. Le Classico, ce n'est pas un match que tu disputes. Tu y vas avec tes armes, tes efforts, tu mouilles le maillot, mais après il y a un décalage abyssal entre les deux équipes. Evidemment qu'on peut gagner, on va essayer de gagner. On respecte l'emblème, le logo, la qualité de nos joueurs, car on en a. Mais le plus important pour moi, c'est de sortir de ce match sans suspension et sans blessure pour préparer les matches contre Monaco, Lille ou Lyon. »
Tuchel : « Que l'équipe soit première, douzième, vingtième, c'est un match isolé et tout peut arriver. »
Thomas Tuchel n'a pas tardé à lui répondre et a souri de ces déclarations : « Peut être que je dirais la même chose si j'étais l'entraîneur de l'OM, pour calmer les attentes des supporters. Je peux comprendre cet avis. C'est vrai, nous sommes dans un grand moment, nous sommes forts, on a souvent gagné le Championnat. Mais il y a des matches comme ça dans chaque championnat. En Allemagne, il y a aujourd'hui Schalke-Dortmund ou des Classicos en Espagne. Dans ce type de match, il n'y a pas de différence, que l'équipe soit première, douzième, vingtième, c'est un match isolé et tout peut arriver. Il n'y a pas de lien avec le classement. »
Et si l'entraîneur de l'OM pensait adoucir les joueurs du PSG en prenant cette posture d'équipe qui n'est dans la même galaxie que les Parisiens, c'est visiblement raté puisque les troupes de Tuchel sont prêtes à écouter l'Allemand : « On n'a aucune peur. On accepte la qualité et on respecte l'histoire de l'OM. On respecte ce choc car ce match a beaucoup d'histoire en France et j'aime être une part de cette histoire pour la deuxième saison. Ça fait plaisir, c'est très excitant. On attend le meilleur OM possible, avec intensité et agressivité. C'est normal. » Et ce quoi qu'en dise le coach adverse...
