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Avant PSG/Arsenal, Emery a déjà changé

Publié le mardi 13 septembre 2016 à 18:11 par Philippe Goguet
Alors que le match le plus important du début de saison n'a pas encore commencé, Unai Emery a déjà effectué un virage pour le moins radical par rapport à ses premières sorties.

Jusque là dans la séduction permanente devant la presse et le compromis dans ses choix, Unai Emery a visiblement changé son fusil d'épaule avant ce premier grand rendez-vous européen de la saison. L'homme souriant et tentant de s'exprimer dans un français difficile mais plein de bonne volonté a laissé place à un être beaucoup plus froid. Après avoir pris la responsabilité des deux derniers échecs en championnat pour lui (1-3 à Monaco et 1-1 face à Saint-Etienne), il a possiblement lu et entendu les nombreuses critiques le ciblant, certaines étant notamment d'une mauvaise foi écœurante.

Un homme changé face à la presse

Lundi, face à la presse, on n'a pas vraiment reconnu l'entraîneur qui s'était présenté jusque là. Le sketch des bouteilles était bien loin et l'ambiance plutôt tendue alors que l'impératif de résultat a fortement grandi. Fini Unai le volubile, place à Emery l'homme qui pèse ses mots. Dans le fonds, pourtant, le discours n'a pas vraiment changé et met toujours en avant travail et humilité : «J’attends un match difficile [...] Le football est difficile. Aujourd'hui, hier, demain. Le football est beau mais difficile. J'ai confiance dans le travail. [...] Le groupe connaît le chemin pour s'améliorer, pour progresser et pour gagner. Avec du travail, de la ténacité, de la confiance et de l'optimisme. »

Ce qui a changé, c'est le rythme des mots, bien plus lent, leur choix, plus précis, et la mesure de leur signification, plus soupesée. Ce qui a également changé, c'est qu'Emery l'espagnol a reparlé publiquement dans sa langue natale pour la première fois depuis sa présentation officielle en juillet, comme s'il voulait s'assurer qu'on allait bien le comprendre : «Je suis l'entraîneur. Unai Emery, avec son expérience. L'exigence est la première valeur que j'ai. Depuis mes débuts il y a douze ans en Espagne. J'ai une exigence : gagner. [...] Quand on gagne, les critiques sont positives. Quand on perd, elles sont plus négatives. Je fais mon autocritique. J’apprends beaucoup de ça. Comme entraîneur du PSG, j’assume mes responsabilités. Je me concentre sur mon travail, fait de patience. »

Ben Arfa, Krychowiak, le temps des vrais choix

Face à la presse, il a également redit sa confiance en son groupe, inébranlable malgré les derniers résultats : «La confiance que je vais leur donner est importante. Je suis convaincu que nous allons nous améliorer. Aujourd'hui, c'est la première opportunité pour mieux faire. Je suis convaincu que l'équipe va réagir. » Emery le sait, le match face à Arsenal ne va pas ressembler à ceux que son équipe a connus jusque là en L1. Arsenal joue et ne restera pas derrière, une situation que l'équipe parisienne maîtrise mal jusque là, rendant la comparaison avec son prédécesseur particulièrement en sa défaveur. 

Car si Emery n'a pas hérité complètement du jeu de possession de Blanc, il a en revanche hérité de son effectif, certes amputé de Zlatan, et donc de ses statuts. Et après le temps de l'adaptation au groupe, à sa hiérarchie et même un peu trop à son style de jeu, il est plus que temps pour Emery de faire venir les joueurs dans son univers plutôt que de tenter d'entrer dans ce qui a été le leur pendant les trois dernières années. Le remplacement attendu de Thiago Motta par Krychowiak est le signe fort du réel changement qui semble s'opérer. Exit le roi de la passe, bienvenue au ratisseur polonais.

Car à vouloir faire du Blanc à sa sauce, Emery s'est placé dans une situation indélicate, à l'image de ces deux matches ni faits ni à faire contre l'ASM et les Verts. Le temps est donc venu de mettre réellement en place ses idées, avec ses hommes. Outre Motta, le nom de Ben Arfa semble particulièrement concerné. La méthode Emery exige investissement permanent, repli défensif et état d'esprit collectif. Autant dire que, malgré tout son talent, le gaucher ne remplit pas vraiment les différentes cases. Pièce apportée par Nasser Al-Khelaïfi en personne, il a malgré tout été laissé à la maison pour le match le plus important de la première partie de saison. Car si Emery peut se retrouver au plus bas dès ce soir en cas de mauvais résultat, autant que ce soit avec ses choix plutôt que ceux des autres. Et à l'heure de l'après-Zlatan, c'est aussi ce que Paris est allé chercher à Séville cet été.


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