Marcelo Bielsa était en conférence de presse ce vendredi, il a donné son onze de départ et sa vision du match OM/PSG.
L’entraîneur de l’OM Marcelo Bielsa était en conférence de presse ce vendredi pour répondre aux questions avant OM/PSG dimanche soir. Il a donné son onze de départ sans problème et a ensuite parlé de la rencontre, à sa façon.
Les choix de Bielsa :
Après s’être déclaré « content de participer à cette fête du football », l’entraîneur argentin a donné son onze de départ pour dimanche sans se cacher : Mandanda - Dja Djedje, Fanni Morel, Mendy - Romao, Lemina - Thauvin, Payet, Ayew - Gignac. Il a justifié cette approche rare en football comme ceci : « Je vous donne le onze de départ seulement quand j'ai la certitude que je ne vais pas avoir des changements de dernière minute. Ce n'est ni un signe de confiance, ni le contraire. »
Il a ensuite commenté la composition, sans le revenant Nkoulou : « Cela veut dire que les défenseurs centraux de l'équipe vont être Morel et Fanni. Il est fort probable que Nkoulou soit appelé sur le match. »
« On jouera de la même façon avec Lemina »
Il s’est également exprimé sur son choix de mettre Lemina à la place d’Imbula, suspendu : « On jouera de la même façon. Lemina et Imbula ont des caractéristiques opposées et, sur une même position, on peut jouer de manière différente suivant la personne qui occupe cette position. Lemina apportera ses qualités, qui sont totalement adéquates pour assumer sa position dans ce match. C’est un joueur dynamique, surprenant, puissant et avec un sens du jeu associé. Il est très généreux aussi bien pour défendre que pour attaquer. J'aime bien le fait qu'il ait cette capacité à se projeter dans la surface pour apporter de la présence et marquer des buts. »
L’autre grande interrogation concernant la présence de Gignac ou de Batshuayi en pointe et il a répondu : « J'interprète toujours que les matches ne sont pas seulement gagnés par le onze titulaire mais aussi par ceux qui peuvent rentrer. Il y a aussi un apport de ceux qui ne peuvent pas participer. Michy a de bonnes capacités de buteur, il arrive à aller au but par un chemin que lui permettent ses caractéristiques. Elles sont différentes de celles de Gignac et les deux joueurs ont apporté des buts indispensables. La répartition des minutes dépend des décisions que je prends. Parfois, ce sont des bonnes décisions, parfois non. »
« Ayew est un joueur très influent, c'est un leader »
Il a également donné son avis sur André Ayew, suspendu au match aller et très souvent buteur contre le PSG : « C'est un joueur très influent, c'est un leader qui a cette capacité à contaminer ses camarades, la générosité qu'il démontre à chaque match impulse et prédispose ses collègues. »
L’importance de OM /PSG :
Le tacticien argentin a ensuite parlé de l’importance du match, notamment par rapport à l’attente des supporters : « C'est important pour les joueurs et l'entraîneur, justement pour ce que ressentent les supporters. Une des énormes responsabilités qu'ont les footballeurs, c'est de rendre effective les émotions des supporters et de rendre réelles les illusions sur ce match. Il ne faut pas comparer l'intérêt des supporters et des joueurs mais il faut savoir que le travail du footballeur est de prendre en charge l'illusion et l'émotion des supporters. »
« Le match OM/PSG est un des grands matches de la scène mondiale »
Il a décrit ce match de son point de vue d’Argentin : « Les Argentins ont le football dans leur sang naturellement, ils observent avec intérêt et curiosité les grands matches que peuvent offrir le monde. Le match OM/PSG est un des grands matches de la scène mondiale, qu'il y ait une participation occasionnelle d'argentins ou non. »
De façon modeste, Il s’est réjoui de pouvoir participer à ce match : « Je suis illusionné, j'ai beaucoup d'illusions de pouvoir participer, même très minimement à ce match, et c'est une récompense pour le travail que nous faisons, nous, entraîneurs. »
Il a répondu à sa façon à une question sur un éventuel discours d’avant-match : « Normalement je dis ce que je ressens dans une causerie, je ne prépare et ne choisis pas ce que je vais dire, je dis ce que je sens et ce que me provoque le contexte au moment où je parle aux joueurs. Si je ressens des choses que j'estime valoir quelque chose, je les transmets. et sinon je ne fais qu'accompagner. Très souvent, ce que ressentent les joueurs est en superficie et cela améliore n'importe quel message de celui qui conduit le groupe. Je pense que c'est ce qui va se passer. »
« La confiance, il n'est pas nécessaire que je la donne, les joueurs l'ont naturellement »
Quelques instants auparavant, il a avait aussi minimisé son influence sur le groupe : « La confiance, il n'est pas nécessaire que je la donne, les joueurs l'ont naturellement, ils l'ont démontré durant tout le championnat et ils le feront encore plus dans un match de l'envergure de celui de dimanche. »
De façon beaucoup plus terre à terre, il a rappelé la situation mathématique : « Dans les derniers instants du championnat, tous les points sont clés, encore plus quand il y a une si petite différence de points entre les équipes de tête. »
Sa vision du PSG :
L’entraîneur de l’OM a aussi parlé du PSG et il a refusé d’évoquer directement Laurent Blanc : « Ce qu'il a réussi dans sa carrière comme joueur ou comme entraîneur le décrit de meilleure manière que ce que je pourrais le faire. Il n'y a pas beaucoup d'entraîneurs au monde capable de pouvoir gérer des stars. »
« Zlatan est beaucoup plus dangereux quand il est face au but que dos au but. »
Il a ensuite commenté le rôle de Zlatan Ibrahimovic : « C'est un joueur dont la majeure difficulté à repousser est sa facilité à se retourner pour pouvoir se mettre face au but. Il a beaucoup de facilités à passer d'une position dos au jeu à une position face au jeu et il est beaucoup plus dangereux quand il est face au but que dos au but. »
Et il a vite ajouté : « Le PSG n'est pas une équipe avec une seule arme. C'est une équipe bien structurée et équilibrée et ses composants sont distribués de manières différentes selon chaque interprète. »
Comme pour Laurent Blanc, il a également évoqué Thiago Silva mais n’a pas voulu trop en dire : « Je ne suis pas la personne la mieux placée pour évaluer les joueurs de l'équipe adverse mais je sais clairement que Silva fait partie des 5 meilleurs défenseurs du monde et ce n'est pas nécessaire que je le confirme. Sa carrière, ses antécédents et les clubs où il a joué parlent pour cela. »
Bielsa le mystique :
Dans une conférence de presse parfois mystique vu sa façon de s’exprimer, Marcelo Bielsa a également donné son avis sur le football et l’excès de confiance dont pourrait faire preuve ses joueurs : « Le football exige pour pouvoir être joué une série de composantes : la manière de se conduire, l'exécution des décisions, la précision de la technique et stimuler ou déprimer par une série de facteurs émotionnels la confiance nécessaire et elle est à la limite de l'excès de confiance. L'illusion regroupe toutes les autres qualités qui sont nécessaires pour n'importe quelle action créative et le foot en fait partie. L'illusion de notre équipe est au maximum et cela arrivera à faire que la confiance se place au juste point nécessaire. Une équipe sans confiance n'est pas ce qu'on attend et une équipe en excès de confiance n'est pas non plus ce que l'on veut. Ce que je peux dire avec certitude, c'est que nous avons beaucoup d'illusions en relation avec le match de dimanche. »
NB : Nous nous appuyons sur les traductions du mythique Fabrice, adjoint de Bielsa, et on n'aimerait pas être à sa place vu le monde parallèle dans lequel évolue l'entraîneur marseillais.
NB 2 : D'après des personnes parlant espagnol, l'illusion dont parle Bielsa peut être traduite par l'espérance/la confiance/l'enthousiasme/ la joie/la satisfaction.
