Trois semaines se sont écoulées depuis le match aller gagné 3-1 par les Madrilènes. L'an passé, cette même durée avait permis au Barça de se reconstruire. Alors qu'il est demandé au PSG de remonter le score, zoom sur ce que les deux équipes ont changé entre les deux matches.
Paris, du neuf avec du vieux
En trois semaines, le PSG a, en quelque sorte retrouvé, en équilibre ce qu'il a perdu en talent. Dur de passer à côté de la blessure de Neymar survenue il y a une dizaine de jours face à l'OM alors que tout allait bien pour le Brésilien. Cheville en vrac, fissure au pied et surtout la perspective de se racheter après un match aller qu'il a lui-même jugé très moyen qui s'envole. Pour Paris, cela signifie le retour dans le onze de départ de Di Maria, ex-titulaire indiscutable devenu doublure de grand luxe.
Neymar absent, c'est aussi la solution de facilité du PSG qui s'envole. Même certains joueurs l'avouent, ils se contentaient parfois de passer le ballon à Neymar quand ils étaient coincés ou sans inspiration. Cette solution en moins, c'est collectivement que le PSG doit désormais réagir. Tout n'est pas encore parfait à ce niveau-là mais quelques bonnes choses ont été vues sans le génial Brésilien, Di Maria apportant notamment un certain liant dans des zones du terrain où Paris en a souvent manqué quand tout reposait sur son n°10. Schématiquement, les responsabilités sont désormais plus partagées d'un point de vue offensif.
Outre Di Maria, ce sont deux des plus anciens du vestiaire parisien qui ont repris de l'importance. Relégué sur le banc à Madrid, Thiago Silva a répondu d'une manière brillante et a enchaîné les gros matches depuis, montrant même par moments une rage inhabituelle de sa part, ou en tout cas rarement vue au cours des derniers mois, voire années. Un cran plus haut, c'est Thiago Motta qui est revenu au jeu et, alors qu'il n'a plus disputé un match en intégralité depuis la mi-septembre, le vice capitaine se place même comme un potentiel titulaire. Avec un Mbappé pas à 100%, c'est donc un Paris qui va s'appuyer sur ses vieux grognards que Madrid va défier.
Moins de titulaires, plus de confiance
Dans le camp d'en face, c'est plus ou moins le fil de sa saison que le Real a retrouvé. En crise de confiance avant de recevoir le PSG, le double champion d'Europe s'est servi du match aller pour soudainement avancer, à l'image d'un Cristiano Ronaldo qui marche sur l'eau depuis quelques semaines. Préservé à Barcelone il y a peu pour défier l'Espanyol, le Real est immédiatement retombé dans ses travers : pas le moindre but marqué et une défaite stupide concédée à la dernière minute.
Mais si l'insatiable CR7 porte son équipe de façon très régulière, le Real a aussi su repartir de l'avant sans plusieurs de ses cadres après la victoire face à Paris puisque Zidane a dû faire depuis sans Marcelo, Kroos et Modric. Peu importe, les remplaçants ont tenu la route, Zidane utilisant alors toute la profondeur de son effectif. Les deux meilleurs milieux relayeurs absents, il a relancé Kovacic pour jouer en 4-4-2 la plupart du temps, Vazquez et Asensio animant les ailes avec talent. En pointe, Benzema a encore montré à quel point il est le complément parfait de Ronaldo.
Et si tout n'est pas parfait du côté de la Maison Blanche, le Real a quand même gagné 4 de ses 5 derniers matches, le tout en faisant largement tourner alors que le calendrier était pourtant tendu. Au moment de défier le PSG, il dispose ainsi, et de façon assez paradoxale, de plus de joueurs en forme qu'au match aller alors que trois joueurs clés de son effectif n'ont pourtant pratiquement pas joué durant trois semaines.
Un constat initial finalement inversé
Au moment du tirage au sort et jusqu'avant le match aller, les bookmakers avaient fait du PSG le grand favori de cette double confrontation, une étiquette héritée d'un premier tour convaincant et basé en partie sur une attaque de feu avec trois noms prestigieux qui faisaient feu de tout bois. Depuis, Paris a perdu de deux buts à l'aller, Cavani a traversé le match comme une ombre, Neymar s'est blessé et Mbappé court après sa meilleure forme. De son côté, le Real a su surfer sur une victoire plus large qu'imaginée à l'aller pour se renforcer et retrouver ses vertus.
Avant le match retour, la situation est donc complètement inversée par rapport à l'aller : l'attaque de feu est désormais celle du Real, aujourd'hui largement considéré comme favori. Quant au PSG, il se retrouve dos au mur, affaibli et forcé de réussir l'exploit sous peine de voir sa saison être considérée comme ratée, et ce malgré plusieurs titres nationaux à portée de main. Madrid a su retourner le cours de sa saison à l'aller, à Paris d'en faire de même au retour.
