Buteur face à Guingamp, l’attaquant suédois, capitaine d’un soir, semble sur la bonne voie. Ses partenaires et son coach sont heureux pour lui, même si Blanc annonce déjà de la gestion le concernant.
La joie du buteur
Enfin serait-on tenté de dire. Après quatre mois et demi de disette face au but, dont deux mois de trêve, et le PSG/EAG (6-0) du 8 mai dernier, Zlatan Ibrahimovic a remarqué pour le PSG en match officiel. Très affûté en préparation, ses blessures au genou puis à l’abdomen l’avaient transformé en un être soudainement très humain, bien loin du monstre qui piétine les défenses du championnat depuis trois saisons. Il aura donc fallu qu’Ibra recroise Guingamp pour retrouver la joie du buteur. Et à voir son sourire d’enfant au moment de marquer, on se dit que l’attente a été plus pesante qu’il n’a bien voulu le dire à la presse après le match : « L'essentiel pour moi est de pouvoir jouer, pas de marquer. »
Jouer comme contre Guingamp ou errer comme à Reims, c’est peut-être aussi ce qui se cache dans les mots de Zlatan. S’il n’a trouvé le chemin du but qu’en fin de match, le Suédois avait au moins remis un peu d’ordre dans son jeu assez vite, trouvant Pastore sur l’ouverture du score après avoir utilisé l’appel de Di Maria pour tromper la défense. Sa technique semblait également être revenue, à l’image de cette frappe du pied gauche sans contrôle qui a frôlé la lucarne de Lössl ou de cet enchaînement contrôle aérien, jongles du pied droit et passe parfaite du gauche pour son ami Maxwell. Tout n’a pas non plus été parfait dans son match avec quelques dribbles loupés, des duels mal joués par gourmandise et ce penalty loupé.
L'insatisfaction du gagneur
Là encore, la comparaison avec Guingamp apparaît, son dernier but avec le PSG avant celui d’hier étant justement un tir des onze mètres qui avait trompé Lössl le 8 mai dernier. Ce jour-là, la puissance et la précision n’avaient laissé aucune chance au Danois, bien moins fusillé hier soir, symbole d’un Ibra qui cherche encore sa pleine mesure. Perfectionniste et travailleur, le Suédois n’a pas caché qu’il s’en voulait après cet échec : « Je me suis senti bien mais j’aurais dû transformer ce penalty en but. C’était un mauvais tir. » Un mauvais tir parmi les sept qu’il a tentés, cela reste un ratio acceptable, surtout pour un joueur qu’on disait en manque de confiance, et ce même s’il dément : « Je n'ai jamais eu de problème de confiance dans ma carrière, pourquoi en aurais-je aujourd'hui ? »
Du côté de ses partenaires, on s’est réjoui de voir le patron offensif marquer de nouveau, à l’image du spontané Marquinhos après le match : « Cela fait du bien de voir Ibra marquer, c’est un joueur important pour nous. Dès qu’il marque, on est contents. » Plus réfléchi, Matuidi a mieux lu le match de son aîné : « Il est content mais c’est un gagneur et je pense qu’il est aussi déçu de ne pas avoir marqué ce penalty. Il en a vu d’autres, bien sûr, mais on est contents pour lui et j’espère que cela va lui faire du bien pour la suite du championnat.» Du côté d’Ibra, après avoir confirmé que la forme revenait (« Physiquement, je me sens de mieux en mieux, même si on disait que je ne marquais pas »), c’est la forme de l’équipe qui a été placée au centre du discours : «Tant que l’équipe gagne et affiche le bon état d’esprit pour marquer des buts, c’est l’essentiel.»
Une nouvelle phase
Parmi ses grands soutiens, il faut également noter les mots de Blanc à propos de celui qu’il avait encore titularisé, une approche déjà expérimentée auprès de Silva et Cavani l’an passé. Après le match, le coach était content de son choix : « Il a été beaucoup plus en mouvement qu’à Reims, et il était encore mieux en seconde période. Il lui manque encore un petit quelque chose, mais quand il l’aura, il marquera plus qu’un but. » Dans cette quête, l’entraîneur a toutefois vite mis un frein et il n’est pas sûr que l’on voit Ibra à Nantes, le joueur ayant déjà beaucoup enchaîné dernièrement : « Il aura bientôt 34 ans, donc il faut être patient et il faudra aussi le gérer et il sera donc aussi concerné par le turnover. » Après avoir retrouvé la confiance et le sens du but, le retour au sommet d’Ibra entre désormais dans une autre phase, celle qui vise à le remettre au sommet tout en l’économisant. Et c’est probablement là le seul point négatif le concernant : pour le voir être bien, il va falloir le voir moins.
