Toujours aussi confiant et déterminé, Luis Enrique s'est présenté en conférence de presse ce mardi à la veille de PSG/Atlético. L'entraîneur espagnol a ménagé le suspense concernant l'identité de son gardien titulaire et réfuté le caractère décisif du match de demain. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
Quel sentiment prédomine avant le match assez important de demain pour le PSG, qui joue sa qualification ?
« Le sentiment est presque le même qu'à chaque journée de Champions League : de l'optimisme et la confiance d'aborder le match avec l'objectif clair de prendre les trois points. »
Votre duel face à Diego Simeone est très attendu. Préférez-vous affronter un entraîneur qui a clairement une philosophie de jeu différente de la vôtre ou plutôt un entraîneur qui a les mêmes préceptes de jeu que vous ?
« Je sais que ça va être un match très difficile »
« Je n'ai aucune préférence. Demain, je vais retrouver Diego Simeone. On s'est déjà affronté quand nous étions joueurs puis de nombreuses fois comme entraîneurs. C'est sans aucun doute un entraîneur top. J'admire quand je vois un entraîneur rester autant d'années dans un grand club parce que je sais la difficulté que ça représente en terme d'énergie. Je connais la difficulté de convaincre ses joueurs. Et quand tu restes autant d'années, c'est forcément que tu es un entraîneur top. Je sais que ça va être un match très difficile, comme tous les matches de Champions League, contre un adversaire qui sait très bien jouer collectivement et qui a aussi individuellement un haut niveau. Je n'ai pas de préférence sur le fait que ce soit un entraîneur plus adapté à mon idée de jeu ou avec une autre totalement différente. »
Par rapport à ce nouveau format de la Champions League, il y a beaucoup de pression pour les deux équipes. On sait que les hommes de Simeone sont capables d'hausser leur niveau de jeu sur ce genre de match couperet. Est-ce que cela peut être une clé, à la fois pour le PSG et l'Atlético ?
« Si on regarde individuellement les joueurs de l'Atlético, ce sont tous des internationaux habitués aux matches de très haut niveau donc je n'ai aucun doute sur le fait qu'ils seront très compétitifs demain. En ce sens, on arrive presque à la moitié de la compétition et on ne sait pas ce qu'il peut se passer. Je sais que leur calendrier après nous est meilleur que le nôtre. Mais en football, on ne sait jamais ce qu'il va se passer. On essaye donc de se concentrer sur le match de demain et de faire les choses mieux que l'adversaire afin de nous rapprocher le plus possible de la victoire. »
Vous avez pris le large en championnat, mais a contrario vous êtes 19es en Champions League et n'avez marqué que deux buts, dont un csc. Êtes-vous d'accord pour dire que votre équipe montre deux visages depuis le début de saison et si oui, pourquoi ?
« Je signerais pour répéter les statistiques des matches contre le PSV ou Gérone »
« Non, nous avons le même visage, nous montrons toujours la même idée collective. C'est évident que les compétitions sont différentes, personne n'a de doute sur le fait que la Champions League est une compétition d'un niveau supérieur. Ce sont les meilleures équipes de chaque pays qui la jouent en théorie. Mais si je me réfère aux façettes de jeu que je peux contrôler, je suis très satisfait du rendement de mon équipe, à la fois en attaque et en défense. En termes de statistiques, nous sommes l'une des meilleures équipes de la Champions League, en attaque comme en défense. Et à partir de là, je signerais pour répéter les statistiques des matches contre le PSV ou Gérone. Je signerais pour répéter ces statistiques, mais évidemment avec d'autres différents, avec le résultat que nous méritions selon moi. »
Vous avez un avantage psychologique face à Diego Simeone, avec seulement trois défaites contre lui. Cette expérience va-t-elle vous aider à prendre ces trois points, qui sont cruciaux ?
« Non, ces points ne sont en aucun cas décisifs parce que qu'elle que soit l'équipe qui perdra demain, elle sera qualifiée si elle gagne ensuite ses quatre matches suivants. Nous sommes d'accord ? Non ? Si demain, l'Atlético ou le PSG perd le match, et gagne ensuite ses quatre autres matches, il sera qualifié à coup sûr dans les 24, n'est-ce pas ? Donc non, ce n'est pas un match décisif. C'est un match important à gagner pour les deux équipes, sans aucun doute. Notre objectif est de gagner, sans aucun doute. Si on regarde ensuite le calendrier des deux équipes, le nôtre est plus difficile, j'en ai bien conscience, mais qui sait ce qu'il va se passer en football ? Personne ne le sait. »
Quel est votre ressenti sur votre doublette défensive Marquinhos/Pacho ? Êtes-vous content d'avoir trouvé ce duo et que peut-il encore améliorer ?
« Il est très positif à moyen et long terme de ne dépendre d'aucun joueur en particulier »
« Je comprends que vous ayez tendance à individualiser les choses, c'est logique et normal, c'est votre travail. Mais mon travail à moi, c'est de généraliser, que chaque joueur apporte quelque chose à sa ligne de jeu, à l'équipe. Qu'il soit défenseur, milieu de terrain ou attaquant, moi mon objectif est toujours collectif. Je n'ai aucun doute qu'on puisse bien sûr s'améliorer sur le plan défensif et offensif, toute l'équipe mais aussi Pacho et Marquinhos. Mais c'est le cas aussi pour Milan Skriniar, Lucas Beraldo, les latéraux, les milieux de terrain. C'est logique et normal que vous cherchiez des joueurs ou des duos pour établir une sorte de hiérarchie, d'ordre, mais nous nous analysons toujours les choses d'un point de vue global et je crois qu'il est très positif à moyen et long terme de ne dépendre d'aucun joueur en particulier. »
Vous avez dit êtes très satisfait de ce que le PSG produit en Champions League en termes de statistiques ? Quel peut être le déclic pour que les statistiques se transforment en buts et que vous ayez les mêmes résultats en Champions League qu'en championnat ? Est-ce dans la tête ou juste une question de réussite ?
« La seule chose qui me préoccupe, c'est de générer beaucoup d'occasions de buts »
« Je ne sais pas. C'est le temps qui nous le dira. Je n'ai aucun doute sur le fait que nous serons l'une des équipes qui marquera le plus. Quand ? Je ne sais pas. La seule chose qui me préoccupe, c'est de générer beaucoup d'occasions de buts car cela veut dire que tu as surpassé ton adversaire et que tu as réussi à être dans sa surface, ou proche de sa surface, pour générer une occasion de but. C'est ça mon objectif en tant qu'entraîneur. A partir de là, quand marquerons nous plus ou moins de buts ? Je crois que cela fait partie d'un autre contexte. Nous travaillons évidemment chaque semaine pour améliorer notre efficacité, mais ce que je cherche et je le répète, c'est d'avoir les mêmes statistiques en Champions League que face à Gérone et au PSV. Vous, vous voyez seulement les résultats, mais moi je vois cette globalité et je crois que cette globalité était très positive pour gagner ces deux matches. On en a gagné un et fait match nul dans l'autre, c'est le football. Personne ne va dire que c'est juste. Mais je ne vais pas vous faire un show ou vous dire qu'on va acheter ce joueur qui nous garantira de marquer un certain nombre de buts. Cela n'existe pas sur le marché. Nous essayons de résoudre ça en tant qu'équipe, avec les joueurs qui réussissent le mieux et qui sont le mieux placés pour concrétiser les actions. »
Quel regard portez-vous sur Griezmann, qui est très libre sur le terrain ? Est-ce que vous avez sensibilisé vos milieux et est-ce que c'est un joueur qui vous plait ?
« Griezmann est un joueur français, mais ça fait tellement de temps qu'il vit en Espagne qu'on pourrait presque dire qu'il a la double nationalité. Je ne sais pas s'il la veut, mais peu importe. C'est un joueur éminemment offensif qui a su s'adapter à jouer sur un côté, en tant que second attaquant, en pointe ou même au milieu. C'est un joueur très complet, très polyvalent, avec une qualité footballistique au service de l'équipe et avec des statistiques incroyables en termes de buts et de passes décisives. C'est un joueur vital pour l'Atlético Madrid et qu'il faudra bien sûr surveiller de près demain. »
Est-ce qu'il y a une hiérarchie au poste de gardien de buts ? Est-ce que Donnarumma est véritablement le gardien numéro un aujourd'hui et est-ce qu'on pourrait voir Safonov demain ?
« Je déciderai pour le gardien demain matin après un bon cappuccino »
« Vous le découvrirez demain. Je déciderai demain matin après un bon cappuccino qui est le gardien le plus à même de débuter. Que les trois soient préparés à jouer est le plus important. Si quelqu'un se réveille demain avec de la fièvre, une grippe, qu'est-ce qu'on fait ? On pleure ou on rit ? Demain matin, on va d'abord vérifier que tout le monde va bien et ensuite nous déciderons qui seront les 11 chanceux qui vont commencer le match, mais tout le monde est numéro un. »
Que craignez-vous à l'Atlético ? Le pressing, le fait qu'ils soient hargneux dans les duels, agressifs ?
« En vérité, je n'ai aucun doute sur le fait que l'Atlético montrera demain sa meilleure version et sera un adversaire très difficile à battre, malgré leurs résultats contre le Benfica et Lille. Mais comme nous jouons au Parc des Princes, avec nos supporters qui vont nous soutenir jusqu'à la dernière seconde, nous voudrons nous aussi être compétitifs durant tout le match. C'est notre objectif. »
Est-ce vrai que vous avez eu l'opportunité d'entraîner l'Atlético Madrid par le passé ? Si c'est le cas, auriez-vous été un bon entraîneur pour l'Atlético ?
« Oui c'est vrai, mais j'avais déjà donné ma parole à un autre club. L'Atlético a eu beaucoup de chance de trouver Diego Simeone, car moi c'est sûr que je ne serais pas resté aussi longtemps que Diego Simeone car je n'ai pas cette même énergie. Ils ont trouvé en "Cholo" Simeone le meilleur entraîneur possible, comme l'a prouvé sa trajectoire et tous les titres qu'il a gagnés. Je crois que les supporters de l'Atlético ont eu de la chance (sourire). »
Comment gérez-vous votre groupe au niveau des disparités physiques par rapport au besoin de points ?
« Pour jouer un match de Champions League, un entraîneur a peu de doute sur le fait que la motivation va être très élevée chez les joueurs. Tous les joueurs veulent jouer demain, il n'y a aucun doute là-dessus. Sur d'autres matches ou d'autres compétitions, tu dois être parfois plus attentif à ce facteur motivation et préparation. Mais dans le cas du match de demain, il n'y a aucun doute, tout le monde sera prêt. »
Marquinhos va honorer demain son 200e match en tant que capitaine du PSG. A quel point est-il devenu indispensable à vos yeux ?
« Marquinhos est très clairement le leader de l'équipe »
« Les chiffres montrent tout ce qu'il signifie pour l'équipe. Pour moi, en tant qu'entraîneur, c'est merveilleux d'avoir un joueur avec ce profil, cette ambition, cette personnalité. Et il est encore jeune. C'est très clairement le leader de l'équipe et une personne qui fait en sorte, par son attitude, que les gens le suivent. Nous désirons qu'il reste encore de nombreuses années à ce niveau. »