Pour ne pas déroger à ses habitudes, Christophe Galtier a longuement répondu aux questions de PSG TV puis à celles des médias lors de la traditionnelle conférence de presse de veille de match. L’entraîneur parisien a bien sûr abordé la spécificité de la réception d’Auxerre, dimanche à 13h au Parc des Princes, dernière journée de Ligue 1 avant le Mondial au Qatar. Il a également abordé les cas de Keylor Navas et Timothée Pembélé, révélant également une évolution tactique à venir.
Avec PSG TV :
Comment ça va, coach ?
« Très bien, merci. À la fraîche. »
Les joueurs commencent à se projeter sur la Coupe du monde. Ce dernier match avec le PSG face à Auxerre peut représenter un piège.
« Auxerre qui a changé d’entraîneur. Christophe (Pelissier) a repris le poste et vient de faire une victoire et un match nul. Donc ils sont sur une bonne dynamique, mais nous aussi. Évidemment que ça a été la semaine des sélections. Nous avons des joueurs très heureux, d’autres déçus et tristes. C’est aussi ça le très haut niveau. Nous faisons en sorte d’être proches les uns des autres. Nous avons repris sérieusement le travail après trois jours de repos suite à notre victoire à Lorient (2-1). Hier c’était bien et aujourd’hui très bien. Tout le monde est dans de bonnes dispositions, même si ça parle déjà d’éventuelles confrontations dans les groupes du Mondial. Entre les joueurs, ça discute et ça se chambre. À partir du moment que nous sommes sur le terrain afin de préparer le match contre Auxerre, les joueurs sont concentrés sur la compétition. »
Le public du Parc des Princes va avoir droit à une dernière ce dimanche avant le Mondial. L’objectif est logiquement de rester invaincu et de finir sur une bonne note ?
« Oui, ce sera important de faire un match très sérieux et rythmé. Il faut gagner. Comme toujours quand on est au PSG. Derrière, il y a des concurrents qui ne lâchent pas prise. Ce sera un dimanche, à 13h, un 13 novembre, ne l’oublions pas. Il y a un devoir de mémoire. J’espère que le PSG, à travers son équipe et ses supporters, va rendre hommage aux familles des victimes du 13-Novembre. La compétition est là, donc nous devons évidemment continuer à gagner. Il est très important ce match avant une longue coupure. Il n’y a pas, à mes yeux, assez de points d’écart pour rester tranquille. »
« Il y aura un programme adapté aux uns et aux autres pendant cette coupure, mais nous nous retrouverons tous à partir du 5 décembre »
Quel programme pour le staff ou encore les non-internationaux du PSG pendant la Coupe du monde ?
« Tout d’abord, nous avons entre 12 et 13 sélectionnés (12). Il reste encore les Italiens qui peuvent être sélectionnés pour des matches amicaux et beaucoup de jeunes dans les sélections également. Il y aura un programme adapté aux uns et aux autres pendant cette coupure, mais nous nous retrouverons tous à partir du 5 décembre. Bien avant ça, il y aura du travail anticipé selon les retours anticipés de la Coupe du monde et pour certains joueurs qui auront besoin de travailler et ne valent pas d’une longue coupure. Sur le plan personnel, je vais me rendre au Qatar, pays dans lequel je ne suis jamais allé. Je vais vivre des émotions en suivant trois matches, dont l’un de l’équipe de France. »
En conférence de presse :
Vous aviez dit que la meilleure manière de préparer la Coupe du monde au Qatar était de jouer. Est il donc possible de voir Keylor Navas jouer contre Auxerre pour retrouver du rythme ?
« Keylor est resté arrêté un certain temps ces 10/15 derniers jours. Il a repris aujourd’hui l’entraînement collectif avec nous. Quant à sa participation potentielle au match, nous verrons dans quel état il sera par rapport à la gêne qu’il a. Je sais qu’il prépare sérieusement le Mondial avec sa sélection, dont il fait partie même s’il ne joue pas chez nous. Nous allons déjà attendre le dernier entraînement, pour voir comment il récupère de sa blessure, et puis, nous verrons. »
Ça fait un peu plus de quatre mois que vous êtes à la tête du PSG. Quel bilan personnel et humain tirez-vous au delà des résultats et du sportif ? Est-ce dur, passionnant, séduisant d’entrainer le PSG ?
« Je ne vais pas vous parler de bilan, car nous avons un match important qui arrive quelques heures avant le départ des joueurs. Nous en avons 12 qui sont sélectionnés pour le Mondial. Je vais vous donner mon sentiment sur la façon dont je vis mon aventure au PSG. C’est passionnant, c’est excitant. Il ne faut évidemment avoir aucun moment de relâchement, que ce soit avec les joueurs ou vous, les journalistes (sourire). Je suis très heureux chaque jour. J’ai un groupe très sérieux, avec lequel il est très agréable à travailler. J’échange beaucoup avec mes joueurs. Tous les matins, en arrivant au Camp des Loges, je lève les yeux au ciel, et je parle à deux personnes, « les invisibles ». J’aime leur parler, et je leur dit : ‘’Je profite à chaque instant de ma présence ici, au PSG’’. »
« Je vais vous donner mon sentiment sur la façon dont je vis mon aventure au PSG : c’est passionnant, c’est excitant »
Vous disposez aujourd’hui d’un groupe complet en dehors de Fabian Ruiz. Timothée Pembélé devrait revenir de blessure en fin d’année ou au début de l’année 2023. Est-il dans vos plans pour cette deuxième partie de saison ?
« Tim’, je le vois venir travailler ici (au Camp des Loges) chaque début d’après-midi. Sa rééducation s’est bien passée. Sa réathlétisation est en cours et se passe bien. Il travaille très sérieusement et très fort. Il est bien encadré par notre staff médical. Quant à savoir ce qu’il va se passer lors de la seconde partie de saison, je ne sais pas, tout comme la façon dont se passera le mercato. Le plus important pour lui est de retrouver des sensations, qu’il est en train de redécouvrir de façon individuelle, en travaillant avec le ballon. Nous verrons au moment où il va réintégrer le groupe dans quel état il sera et également quel sera notre effectif à ce moment là. Il faut attendre. L’important est qu’il travaille dur et avec patience, tout en faisant attention à lui. Je vous le confirme, il est très studieux dans son travail. Il a des séances appuyées chaque jour à partir de 14h. »
Quand vous voyez un joueur aussi important que Sadio Mané se blesser juste avant le Mondial et tout de même être appelé par sa sélection, cela rajoute-t-il de la crainte de voir dans votre groupe ? Si c’est le cas, comme la gérez-vous ?
« Déjà, quand je vois un joueur blessé, je suis toujours triste pour lui. C’est malheureux. Encore plus dans une saison singulière avec un Mondial en plein milieu. La relation entre mon staff médical et ceux des sélections est très directe. Tous les docteurs des équipes nationales sont informés de l’état physique de nos joueurs. Nous échangeons beaucoup par rapport à cela. Nos joueurs valides seront opérationnels pour le match de dimanche à 13h. Comme je l’ai déjà dit il y a quelques jours, le plus important est de s’entraîner sérieusement, de bien préparer ses séances et de jouer en étant le plus libre possible sur le plan moral. Ce n’est pas facile, mais les joueurs qui vont partir disputer la Coupe du monde sont des sportifs de très haut niveau, des compétiteurs. Quand ils rentrent dans la compétition, il y a généralement moins d’inquiétude. Il peut y avoir en amont cette crainte liée aux problèmes de certains, mais elle pèse plus sur l’environnement des joueurs que sur eux-mêmes. »
« À l’heure actuelle, aucun joueur n’est venu me dire directement ou indirectement qu’il ne souhaitait pas jouer ou alors qu’il avait une crainte de faire ce dernier match »
Dans le prolongement, verriez-vous ça comme un souci que l’un de vos joueurs vous demande à être ménagé pour cette dernière en Ligue 1 ?
« Oui, ce serait logique qu’un joueur me le demande. Ma porte est toujours ouverte. J’ai découvert la personnalité et aussi le caractère de chacun, mais ils savent qu’ils peuvent venir échanger tout le temps. Même si, de manière formelle ou informelle, j’ai beaucoup d’informations sur leur état d’esprit, je ne serais pas surpris si l’un d’eux venait me voir pour me dire qu’il appréhende le dernier match. Après, il y aura de la discussion, de l’échange. J’ai l’obligation de monter une équipe très compétitive contre Auxerre. S’il y a une forte retenue ou de la crainte, je serai attentif aux remarques de mon ou de mes joueur(s). »
Avez-vous déjà une idée précise des joueurs que vous pourriez ménager ? Notamment au sein du trio formé par Kylian Mbappé, Neymar et Lionel Messi, préservé récemment ?
« Je ne vais ménager personne (il se répète). Je le répète ? J’ai tous les joueurs à disposition sauf Fabian (Ruiz). Nous verrons pour Keylor (Navas), qui a intégré la séance. À l’heure actuelle, aucun joueur n’est venu me dire directement ou indirectement qu’il ne souhaitait pas jouer ou alors qu’il avait une crainte de faire ce dernier match. »
« Je réfléchis avec mon staff à une troisième alternative pour nous confronter à d’autres profils et niveaux d’adversaires »
Alors que l’attaque se porte très bien, le challenge ne se porte-t-il pas plutôt en défense ? L’objectif ne serait-il pas de se stabiliser dans l’un des deux systèmes utilisés avant le huitième de finale de Ligue des Champions face au Bayern Munich ?
« Le Bayern, c’est dans trois mois. C’est un beau tirage, face à une équipe qui a fait carton plein en poule et est un grand d’Europe. Nous verrons dans quel état seront les effectifs dans trois mois. C’est aussi ça la réalité de la compétition. Concernant les systèmes, je trouve que c’est intéressant de pouvoir évoluer dans deux systèmes différents. Je pense même que nous allons évoluer dans trois systèmes. Pour l’instant, nous en avons vu deux, et je réfléchis avec mon staff à une troisième alternative pour nous confronter à d’autres profils et niveaux d’adversaires. Nous devons toujours conserver notre point fort offensif, puisque nous avons beaucoup marqué, tout en se donnant le moyen de récupérer le ballon le plus tôt possible. Le système à trois axiaux et deux pistons, au vu de la composition de notre effectif, était une bonne idée. Nous avons gagné beaucoup de matches dans ce système. J’ai pris la décision de passer à quatre derrière et trois milieux, pour que nous trois de devant puissent s’exprimer le plus librement possible. Nous avons également été performants. J’ai toutefois une réflexion sur un troisième système qui nous permettrait de surprendre des adversaires qui nous connaissent très bien. Je souhaite aussi donner à mes joueurs la possibilité de rajouter une autre animation pour nous améliorer. Non pas parce que nous avons tiré le Bayern, mais pour pouvoir être encore plus performant. »
Si vous deviez décrire le style de votre équipe en trois mots, quels seraient-ils ?
« (Il réfléchit) Joueuse, portée sur l’attaque. C’est une équipe très technique, avec un gros point fort dans l’animation offensive et des joueurs hors norme. D’autres complètent et amènent un surnombre à certains moments. Elle est aussi sérieuse, structurée, mais elle manque parfois de concentration. »
Quel regard portez-vous sur l’AJ Auxerre, qui est à deux points de la zone rouge et vient de voir l’arrivée de Christophe Pelissier ?
« L’arrivée de Christophe est consécutive à un nouveau changement d’entraîneur. C’est une équipe promue, ce n’est jamais facile. Il a réussi à inverser la tendance dès sa prise de fonction, prenant quatre points lors des deux derniers matchs. Comme Jean-Marc Furlan (son prédécesseur à Auxerre), c’est un entraineur qui aime jouer, avoir le ballon, construire de derrière. Il a un jeu offensif. Est-ce que ce sera pareil contre nous ? Je ne sais pas. Va-t-il garder son animation avec deux lignes de quatre ? Je ne sais pas. Pour l’avoir joué assez souvent avec d’autres clubs, il peut aussi passer à cinq. Ces derniers temps, son équipe gagne en confiance. Des principes de jeu se sont installés. Il y a une grande différence entre le premier et le deuxième match. Je sais que nous aurons un match difficile, mais j’espère que ce sera pareil pour eux. »
