À la veille d'affronter Troyes au Parc des Princes, l'entraîneur parisien Mauricio Pochettino s'est confié sur de nombreux sujets : la défense à 3 qu'il aligne depuis quelques matchs, Danilo, la place qu'il se donne dans l'histoire du PSG avec ce 10e titre ou encore ce qu'il compte faire des jeunes du club.
Cela fait trois matchs que vous jouez avec un système à trois défenseurs. Quel bilan tirez-vous sur les plans offensif et défensif ?
« Cette alternative était adaptée à la période actuelle je pense »
« C’est un système que nous développons et qui nécessite du temps, du travail et de la discipline, comme n’importe quel autre système en réalité. Je pense que c’était le bon moment pour tenter quelque chose de différent. Je ne suis ni très satisfait, ni déçu par ce que j’ai pu voir. Cette alternative était adaptée à la période actuelle je pense. Peut-être que nous allons changer de système pour le match à venir, ou alors le conserver. Nous devons étudier cela. »
Danilo Pereira réalise une seconde partie de saison pleine. S’est-il imposé comme un patron à la fois sur le terrain et dans le vestiaire ?
« Danilo est un joueur avec beaucoup d’expérience, et qui a ce sens du collectif si important pour une équipe. Il l’apporte par sa personnalité et son jeu. Il est toujours disponible et il en fait plus que ce qui lui est demandé. Danilo est un très grand joueur d’équipe et un très grand professionnel. »
Vous êtes l’entraîneur du champion de France mais n’êtes pas nommé pour remporter le trophée de meilleur entraîneur de Ligue 1. C’est la première fois depuis 2011 au PSG, et depuis 2008 pour un club champion de France. Est-ce un manque de respect à votre encontre ?
« Non, je n’ai pas vraiment, enfin pas du tout d’opinion à ce sujet. Quelques années en arrière, je n’avais pas spécialement d’avis non plus quand je faisais partie des trois meilleurs entraîneurs du monde avec Jürgen Klopp et Pep Guardiola. C’est un fait, donc je n’ai pas grand-chose de plus à ajouter. »
(Pochettino a rajouté un mot sur le sujet en fin de conférence de presse) : « Peut-être que je ne mérite pas d’être nommé (pour être meilleur entraîneur de Ligue 1), mais Miguel (D’Agostino) mérite peut-être d’être nommé pour ses traductions. »
Si vous deviez donner une note entre 0 et 10 pour qualifier la saison de l’équipe, quelle serait-elle ?
« Selon moi, il est très difficile d’évaluer notre saison par le biais d’une note. C’est difficile de reconnaître les paramètres utiles pour juger l’équipe. Ils dépendent du fait qu’il s’agisse d’une analyse subjective ou objective. Mais qui donne les paramètres utiles pour le faire ? Comme je l’ai dit à notre arrivée il y a un an et demi, ce club, et tout le monde autour, aussi bien les supporters que les suiveurs, placent pour priorité absolue la Ligue des Champions. Tout que vous ne la remportez pas, c’est très difficile d’obtenir une approbation de leur part ou de dire que c’est une bonne saison.
« Les exigences et attentes sont si hautes, que tout ce qui n’est pas la Ligue des Champions, ne peut pas être considéré comme quelque chose de positif par les gens »
Les exigences et attentes sont si hautes, que tout ce qui n’est pas la Ligue des Champions, ne peut pas être considéré comme quelque chose de positif par les gens. De mon point de vue, et selon les circonstances, nous avons vécu une saison durant laquelle l’équipe a eu besoin de beaucoup plus de temps, peut-être en comparant à d’autres projets, pour grandir et obtenir les objectifs visés. Il est toujours difficile d’avoir ce temps nécessaire, d’autant plus au PSG, où il faut gagner maintenant. Donc, pour moi, c’est très difficile de donner une note à notre saison, car c’est impossible d’avoir une idée claire de ce qui satisfait tous les gens qui m’écoutent. »
Vous êtes le coach qui est associé au dixième titre du club en Ligue 1. Estimez-vous entrer dans l’histoire du PSG grâce à ce titre ?
« Comme je viens de le dire, en retirant la déception liée au fait de ne pas avoir réussi en Ligue des Champions, avoir participé à la quête de ce dixième titre du club est quelque chose d’historique et de très important. L’histoire d’un club se forme à travers les titres remportés dans son pays. Avoir participé à cette quête de succès et de trophées fait que nous entrons dans l’histoire du club. En tant que joueur, j’ai passé quasiment trois ans ici et je sais l’importance de ces titres. Avoir pu remporter l’un des dix titres de champion du club me rend très heureux. En dépit de la difficulté de reconnaître le travail et le mérite, nous sommes très satisfaits de pouvoir partager ce dixième titre avec tous ceux qui y ont participé. »
Leandro Paredes a dit, au cours d’une interview avec un média argentin, qu’il aimerait beaucoup jouer pour le Real Madrid. D’autres clubs font-ils plus envie que le PSG ou est-ce un simple avis personnel ?
« Je ne sais pas ce qu’il a dit parce que je ne l’ai pas écouté personnellement. Je ne sais pas, mais chacun peut dire ce qu’il veut en tout cas. »
Récemment, El Chadaille Bitshiabu a parlé de vous avec beaucoup de respect au cours d’une interview. Quelle est votre relation avec les jeunes joueurs du club ? Pourquoi est-ce important de les encadrer et de leur apporter plus d’attention qu’aux autres ?
« Avec beaucoup de respect ou du respect ? Ce n’est pas pareil (rire). Si c’est avec beaucoup de respect, c’est encore mieux. Les jeunes nous passionnent en tant que staff technique. L’histoire que nous avons eu avec les jeunes, aussi bien à l’Espanyol Barcelone et Tottenham qu’au PSG le prouve. Les jeunes sont très importants selon moi, ils donnent un sentiment d’appartenance très utile pour l’identité d’un club. Ils ressentent les choses d’une façon différente en grandissant au sein d’un club. Avec Miguel (D'Agostino, son adjoint et traducteur), nous avons commencé très jeunes aux Newell’s Old Boys et avons terminé champions vers 19 ou 20 ans, c’est une belle histoire.
« Je crois d’ailleurs que le PSG doit particulièrement être attentif aux jeunes à l’avenir »
El Chadaille fait partie de ces joueurs qui ont un bon profil, et peuvent espérer s’imposer un jour dans un club comme le PSG. Après, il faut être patient le concernant parce qu’il n’a que 16 ans. Il a le physique et la qualité technique nécessaires pour jouer au football, mais il doit encore grandir et avoir une certaine maturité qu’il obtiendra par la formation. C’est ce que nous l’aidons à acquérir grâce à notre expérience. Il mérite de l’attention comme certains autres encore plus jeunes ne s’entraînant pas encore avec nous le méritent également. Les jeunes ont chacun leur parcours, avec une vitesse différente pour s’imposer. Certains peuvent jouer à 16 ans comme Chadaille et d’autres plus tard, vers 18 ou même 20 ou 21 ans. Tout est question de maturité et de timing. Nous devons tous les suivre et leur prêter attention. Mais c’est un beau cas de réussite. Je crois d’ailleurs que le PSG doit particulièrement être attentif aux jeunes à l’avenir. »
