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La révolution Luis Enrique au Barça, l'échec du Clasico

Publié le mercredi 10 décembre 2014 à 9:17
L'été dernier, Le FC Barcelone est allé chercher un ancien de la maison, Luis Enrique, pour se relancer. Un de nos forumeurs retrace ses 6 mois à la tête du Barça, de son arrivée au match de demain, en plusieurs parties.

Après les débuts réussis mais trompeurs de Luis Enrique puis l'échec de PSG/Barça et les doutes qui ont suivi, voici la troisième partie de notre rétrospective sur les 6 premiers mois du nouveau Barça. Elle concerne le Clasico entre le Real et le Barça :

Vient l’heure d’affronter l’ennemi. Ce Barça présente alors un très bon bilan comptable mais le maquillage du tableau d’affichage masque de moins en moins certains défauts. 
Au cœur d’une phase de transition qui est toujours compliqué à gérer tant sur le plan humain que tactique, le coach barcelonais doit trouver des réponses et nouveautés, tout en voulant imprimer sa patte personnelle à un groupe de champions. Pas simple. Et pas simple de digérer l’intégration d’une superstar du football comme Luis Suarez. Formant un trio terriblement excitant pour les amoureux du football, mais accentuant fortement le déséquilibre d’une équipe ayant perdu son pressing et souffrant d’un positionnement bancal en forme d’impasse. 

Nous sommes le 25 octobre, soir de Clasico. 

Lors de ce match, les catalans vont faire face à un 4-4-2 obsédé par les couloirs. La première demi-heure est blaugrana, les madrilènes forment 2 lignes de 4 assez basses, qui laissent de la place à Busquets pour organiser et aux latéraux pour ressortir et monter. Mais le déchet technique d’Alves et le choix de Mathieu en latéral gauche (??) a limité l’exploitation de ces espaces. Les 4 milieux blancos formant une ligne relativement droite, Messi avait un espace de numéro 10 à utiliser pour construire et casser des lignes. Ce contrôle du milieu va amener l’ouverture du score par Neymar. Mais la prise de confiance va être fatale. Car l’équipe se recentre au milieu, la défense monte haut mais le pressing des cracks ne suit pas. Ce n’est pas Pedro et Villa devant, donc si tu laisses l’arrière-garde merengue se projeter…tu encaisses des transitions rapides et mortelles. 

 

En seconde période, le Real fait le break sur un corner (une fois de plus…) puis Xavi et Iniesta explosent physiquement dans leurs rôles excentrés qui les poussent à couvrir dans les couloirs et à laisser Sergio Busquets trop exposé dans l’axe. Les merengues vont alors laisser Barcelone monter en jouant à la baballe et vont se concentrer à exploser dans les couloirs. 

En gif (attention, fichiers très lourds, d'où les liens) : 
Contre 1
Contre 2

Les faiblesses n’étaient pas que tactiques, le déchet technique et les bourdes individuelles étaient affreux. Mais c’est l’histoire de l’œuf ou la poule…l’un entrainera l’autre. 

Cette défaite est une grosse claque, le Clasico le plus maitrisé par le Real depuis le 4-1 du printemps 2008. Mentalement, le club n’est pas rétabli au moment d’accueillir le Celta Vigo. L’ancienne équipe de Luis Enrique et de Rafinha est une excellente équipe de Liga qui réalise cette saison des performances très étonnantes face aux gros. (Malgré le score, la défaite 3-0 au Bernabeu il y a 3 jours a encore exposé leurs qualités).
Et cela va aboutir à une défaite 0-1 au Camp Nou, un sacré camouflet. Pourtant de bonnes choses se passent avec les 3 cracks, une dizaine d’occasions, 4 poteaux et un gardien galicien en feu. Mais le milieu est inexistant, disparu. Busquets laissé à l’abandon, implose complètement. Encore une fois, un 4-4-2 très resserré et ultra-agressif dans les duels va gêner considérablement le FC Barcelone. La défense est prise à froid car le Celta ne se procure pas vraiment beaucoup d’occasions mais va exploiter ses rares contres à 100 à l’heure et va finir par planter.


Suit une victoire 0-2 à Amsterdam malgré une première mi-temps minable ou l’Ajax joue son jeu à sa guise. Mais le talent infini de Messi et sa complicité avec Neymar va régler l'affaire et donner de l’air à un club qui ne pense plus, ponctuellement, à la manière mais à l’urgence des résultats. 

- Cette sombre période se termine par une atroce victoire 1-2 sur le terrain d’un modeste Almeria. Sans Piqué et Xavi, souvent montrés du doigt à tort et à raison, et avec une doublette Pedro-Munir à la place de Neymar et Suarez (?!??), l’équipe est complètement amorphe et sans solutions. 
Le plus difficile et vexant pour un supporter du Barça, c’est de chercher en vain son milieu de terrain. Barcelone vit et meurt au cœur du jeu. Ce n’est pas négociable. On peut donc se sentir déconcerté quand on voit que le 6 et le 8 ne sont plus les moteurs du quadrillage devant la surface, mais qu’ils s’échinent à faire le piston dans des couloirs en passant bien trop de temps dos au but. Ce n’est pas le milieu qu’on écarte, ce sont les ailes de la défense adverse. Or on constate tout le contraire dans ce système. L’impasse est réelle, veuillez faire demi-tour. 

Exemple contre le Real d’une position hallucinante :


Finalement, les 2 cracks uruguayens et brésiliens font leur entrée à la pause. Plus de présence et un nouveau souffle technique, mais le reste n’évolue pas tellement. La rentrée de Xavi va définitivement permettre d’arracher la victoire, l’attaque étant enfin fournie et appuyée par un milieu proche.
La technicité de Suarez fera le reste…

Suarez s'amuse à Almeria épisode 1
Suarez s'amuse à Almeria épisode 2

Là aussi, les fichiers sont très lourds donc on vous mets les liens.


Ces 3 points à Almeria sont cruciaux dans la course au titre, mais les problèmes de mouvements sur le front offensif engendrant directement une position inadéquate au déclenchement du pressing, ainsi que l’écartement des relayeurs sont plus que jamais présents. Formant un problème à résoudre au plus vite.
La trêve internationale est donc une pause bienvenue afin de laisser au staff le temps de diagnostiquer ce malade catalan et de revoir sa copie. Le Barça va devoir retrouver rapidement de la tenue avant d’affronter le calendrier qui arrive….

Kirk


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