C'est un Christophe Galtier bien conscient des difficultés rencontrées sur la pelouse de Benfica qui s'est présenté en conférence de presse après le match nul concédé par son équipe (1-1). Il est longuement revenu sur la rencontre, évoquant les temps faibles et forts de son équipe, a détaillé comment ses troupes avaient été mises en difficulté puis a évoqué quelques uns de ses choix avant de conclure sur l'arbitrage, pointant du doigt le simple carton jaune reçu par Enzo Fernandez pour son horrible tacle sur Verratti. Voici ses propos complets en conférence de presse.
Benfica a semble-t-il baissé d’un cran physiquement après la pause. La seconde période vous laisse-t-elle des regrets ?
« Oui, effectivement. Benfica a eu une débauche d’énergie importante en première période, en voulant contrarier nos sorties de balle, en nous pressant, en cherchant la profondeur et en multipliant les courses intenses. Cela nous a quand même mis en difficulté. Je trouvais que mon bloc équipe était bien positionné, assez compact, mais il manquait beaucoup trop de pression sur le porteur de balle en première période à mon goût. Ça a généré trois ballons dans la profondeur qui ont pu nous faire douter et ont donné de l’espoir à cette très bonne équipe. Nous avons eu un temps fort après notre but, et juste avant celui que nous avons encaissé. Mais sans concrétiser ni nous procurer beaucoup d’occasions malgré une forte domination dans le camp adverse. Ensuite, patatrac. C’est le but adverse. Nous avons pris une part de risque importante dans la sortie de balle.
« Nous aurions pu être beaucoup plus dangereux lors de notre temps fort de la première période si nous avions eu beaucoup plus de mobilité »
En seconde période, l’équipe a été beaucoup plus agressive et intense, beaucoup plus haute. J’ai également observé beaucoup plus de verticalité dans notre jeu, avec des appels dans la profondeur. Cela nous avait manqué en première période. Nous avons été dangereux, sans pouvoir marquer ce deuxième but. Y-a-t-il des regrets par rapport à ce second acte ? Oui. Mais en regardant la globalité du match, chaque équipe a eu des temps forts, lors desquels les deux gardiens ont fait des arrêts importants. Je pense que nous aurions pu être beaucoup plus dangereux lors de notre temps fort de la première période si nous avions eu beaucoup plus de mobilité. »
Pouvez-vous nous donner des nouvelles de Nuno Mendes et Lionel Messi, qui sont semble-t-il sortis touchés ?
« Non non, Leo est sorti fatigué. Il nous a fait signe une ou deux minutes avant sa sortie, mais ça va. Concernant Nuno Mendes, il a eu un gros incident musculaire. Il sera forfait pour quelques matches. »
Ce match nul reflète-t-il un match mitigé avec de bonnes choses offensivement et du moins bon défensivement ?
« Oui, mitigé, mais il y avait aussi la volonté de vouloir sortir de la pression adverse avec du jeu court et entre les lignes. Je trouve que nous y sommes arrivés assez souvent, notamment en première période. Derrière, il manquait de la verticalité, de la percussion. Nos pistons n’ont pas assez amené. Nous avons beaucoup joué dans les pieds et par le biais de décrochages quand nous avons réussi à sortir le ballon. Il fallait pourtant beaucoup plus de verticalité. Je le répète, mais c’était beaucoup mieux en deuxième mi-temps. C’était un match d’une intensité incroyable face à un adversaire en confiance, qui a joué son jeu. Nous avons évolué avec nos caractéristiques. Le fait d’avoir concédé des ballons dans le dos de notre défense vient du manque d’une pression beaucoup plus importante sur le porteur de balle, et notamment sur les défenseurs centraux ou le milieu qui décrochait. Il fallait éviter de les laisser dans une zone de confort pour distribuer de bons ballons. »
Vous dites que ce résultat reflète ce qui s'est passé sur le terrain, est-ce que vous vous attendiez à ces difficultés avec Benfica ?
« On s'attendait à ce match-là et je suis persuadé que mon homologue sur le banc d'à-côté aussi »
« Oui, on se doutait que ça allait être un match difficile mais c'est un match difficile pour les deux équipes. On savait que Benfica jouait comme ça et qu'ils n'allaient pas changer leur style de jeu, qu'ils allaient mettre une énorme pression et vouloir contrarier nos sorties de balle mais, malgré ça, on est arrivés à le faire. Quelques fois avec des prises de risques très importantes, c'est passé tout juste quelques fois, des ballons ont aussi été interceptés, ce qui a donné des transitions importantes à Benfica, mais on s'attendait à ce match-là et je suis persuadé que mon homologue sur le banc d'à-côté s'attendait aussi à ce match-là. Les deux équipes ont eu des temps forts très importants, en ne marquant qu'un but. Est-ce un match nul équitable ? Fort probablement par rapport aux occasions concédées des deux côtés. »
Vous avez parlé du manque de pression sur les joueurs lisboètes, est-ce une pierre dans le jardin de vos joueurs offensifs ? Sur le plan défensif, on a beaucoup vu Messi et Mbappé devant et Neymar beaucoup plus à gauche et plus bas, était-ce une de vos consignes pour bloquer le couloir du Benfica ?
« Il aurait fallu mettre plus de pression mais ce n'était pas évident de le faire »
« Concernant la première partie, ce n'est pas une pierre pour mes joueurs offensifs. Il aurait fallu mettre plus de pression mais ce n'était pas évident de le faire. A chaque fois qu'on n'a pas pu le faire, je crois que c'est arrivé trois fois et les trois fois, Benfica a joué un ballon dans le dos de la défense ce qui fait que notre bloc a un peu reculé par crainte de prendre ces ballons à répétition. On l'a beaucoup mieux fait en seconde période, on a eu très peu de ballons dans le dos de notre défense, il y a eu une meilleure organisation qui a fait que mes joueurs sont arrivés à mettre la pression assez rapidement et on a gagné beaucoup de ballons sur des dégagements, et non pas des relances, soit sur des ballons interceptés sur les premières sorties de balle.
Concernant la position de Kylian et Messi par rapport à Neymar, il y avait cette volonté de garder du pouvoir offensif, car Neymar est un pouvoir offensif incroyable et il est très important dans ce dispositif-là, mais il y avait aussi à garder de la densité dans le coeur du jeu, notamment Marco Verratti devant la défense, parce que Benfica est une équipe qui met beaucoup de monde à l'intérieur, pratiquement quatre joueurs, et il fallait protéger l'axe de la défense. »
On a senti pas mal de joueurs énervés par l'arbitrage, Messi, Neymar, Donnarumma aussi, est-ce que quelque chose vous a gêné particulièrement ?
« L'arbitre n'a pas été aidé par ses assistants au niveau du VAR »
« Concernant Gigio, il était un peu frustré parce qu'il avait gagné un ballon et voulait le relancer rapidement mais l'arbitre avait sifflé. Moi, je pense que l'arbitre n'a pas été aidé par ses assistants au niveau du VAR. Parce qu'à la 44e minute, je pense que Marco Verratti peut avoir une jambe cassée. L'arbitre est dans le match, ça se passe devant lui, c'est difficile, il peut se tromper mais il a quand même de l'assistance vidéo aujourd'hui et elle aurait quand même pu l'alerter sur les deux pieds posés sur le tibia de Marco Verratti. Voilà. »
