Présent devant la presse avant le déplacement du PSG à Brest, Christophe Galtier a forcément abordé la désillusion du PSG face au Bayern. L’entraîneur parisien a mis l’accent sur le grand objectif de la fin de saison : finir premier en Ligue 1. Le transcript complet est disponible ici :
L'an dernier, les jours qui ont suivi l'élimination avaient été difficiles pour les joueurs. Quel est le sentiment qui prédomine dans le vestiaire ?
« De suite dans le vestiaire, évidemment qu'il y a eu beaucoup de déception, de colère aussi parce que vous êtes dans l'excitation et la déception. Nous sommes restés sur Munich, nous avons voyagé hier. Évidemment que les joueurs étaient fatigués et très déçus. De la résignation, non, mais de la déception, c'est tout à fait normal. On en a parlé ce matin, c'est une grande déception.
Il y avait beaucoup d'attente chez nous en interne. Chaque année, il n'y a qu'une équipe qui gagne la Champions League. Il faut maintenant se projeter sur l'objectif du championnat très rapidement parce que le calendrier nous impose de nous projeter sur la rencontre face à Brest. »
Mbappé a dit après le match que le PSG avait fait son maximum. Qu'est-ce qu'il faudra de plus l'année prochaine pour rivaliser ?
« Il y avait des absences importantes sur la double confrontation. Des joueurs qui n'ont pas démarré le match. Je prends l'exemple de Kylian (Mbappé) lors du match aller, Hakimi qui a été rapidement diminué. Ensuite, sur le match retour, nous avons deux graves blessures, celles de Ney et de Kimpembe. Deux autres blessures qui sont venus s'y ajouter, celles de notre capitaine Marquinhos et de Nordi Mukiele.
Il a manqué à un certain moment d'être en forme à ces grands rendez-vous. C'était chez nous et chez moi une obsession d'être en forme. Malheureusement, le fait d'avoir eu beaucoup d'absences et peu de rotation car on a eu beaucoup de joueurs blessés fait que l'on est arrivé très affaibli face au Bayern sur la double confrontation. »
Cette élimination peut-elle avoir une conséquence sur la fin de championnat ? Comment remobiliser mentalement vos joueurs ?
« Il faut arrêter de banaliser le titre en France. Même si on est le PSG, ce n'est pas facile d'être champion de France. »
« Il y a toujours un risque mais c'est ce que je disais ce matin à mes joueurs. Le PSG est champion au titre. Si le PSG gagne ce titre-là, ce sera le onzième, ce qui n'a jamais été fait dans notre championnat. Il ne faut pas minimiser le fait d'être champion de France. On a des joueurs qui ont des palmarès extraordinaires mais qui sont obsédés par le fait de rajouter une ligne. On a des joueurs qui n'ont pas un palmarès très étoffé encore et aller chercher un titre de champion de France, c'est quelque chose de très important.
Vous renvoyez le message que finalement, ce titre est facile. Non, ce n'est pas facile. Gagner, c'est difficile. Ce titre-là, certes nous avons huit points d'avance, mais il va falloir se battre jusqu'au bout. Notre effectif est très touché mais c'est un objectif important. Il reste douze matchs à jouer. Il faudra se battre jusqu'au bout, j'en suis intimement convaincu, pour se donner tous les moyens d'être champion de France. Ce serait le onzième titre, je le répète encore une fois.
Je vois ce qui se passe à l'étranger. Si je prends le Bayern qui nous a éliminé logiquement, bravo à eux. Ils ne gagnent pas chaque année la Champions League mais quand ils gagnent le championnat, c'est une grande fête. Ils en sont fiers. Ils le fêtent, ils le partagent avec les supporters et les salariés du club.
Nous, ça doit être pareil. Il faut arrêter de banaliser le titre en France. Même si on est le PSG, ce n'est pas facile d'être champion de France. C'est un objectif important pour le club, pour les supporters - qui ont été omniprésents à Munich, je crois qu'ils étaient pas loin de 4 000, on connaît les conditions de déplacement avec les grèves, on les a beaucoup entendus. Voilà, il faut pour eux, pour le club, pour les joueurs, aller chercher ce titre et se recentrer dessus. »
Vous avez toujours souligné les erreurs de vos jeunes cette saison, notamment celle d'El Chadaille Bitshiabu face au Bayern...
[Il coupe] « Non. Regretter qu'il n'ait pas joué un peu plus long, oui. Mais à 17 ans, avoir cette maîtrise, ce n'est pas évident. Mais je n'ai pas pointé El Chadaille. J'en ai parlé avec Marco, la prise de risque à l'intérieur, elle est très dangereuse. »
Comment faites-vous pour mettre ces jeunes en confiance ?
« On parle. Quand vous êtes jeune, vous faites automatiquement des erreurs. Je me rappelle du match d'El Chadaille à Monaco qui avait très mal démarré, lui dire de mieux se préparer. On travaille aussi en images, quoi que l'on puisse dire actuellement, on travaille beaucoup en vidéo, soit de manière individuelle et collective. Je vous dis ça car j'ai vu passer quelque chose il y a pas très longtemps comme quoi on utilisait pas assez le débriefing et l'analyse vidéo.
Les gens qui parlent comme ça feraient mieux de se renseigner sur ce que je fais dans mon travail depuis 14/15 ans. On les accompagne, on les conseille et on fait en sorte qu'ils ne fassent pas les mêmes erreurs. Pour reprendre le début de la question, je n'ai pas pointé El Chadaille. Je lui ai simplement dit : 'Dans cette situation-là, il aurait été préférable de sortir le ballon un peu plus long'. Après, le ballon revient à l'intérieur. Il y a un bon pressing sur Marco, on aurait pu être plus vigilant. La même situation, nous l'avons eue et nous n'avons pas marqué. »
Avec une cascade de blessures et une élimination européenne, comment vous sentez-vous ? Comment préparez au mieux la rencontre face à Brest ?
« Sur un plan personnel, j'ai évacué la déception. Évidemment que j'étais très touché mercredi soir. Hier matin aussi. Hier après-midi, nous avons commencé à travailler avec mon staff sur la préparation du match face à Brest. Certes, il y a pas mal de blessés. Dans une saison très singulière avec un calendrier très chargé, j'ai certains joueurs qui sont au 45e match joué le 8 mars.
C'est normal qu'il y ait des blessures. On prépare le match très sérieusement. On sait que cela va être une rencontre difficile. On sait que du côté de Brest et d'Eric Roy, il y a une opportunité qui se dessine en pensant que nous sommes affaiblis et fatigués. L'équipe qui va démarrer à Brest sera très compétitive. On aura l'ambition d'aller gagner à Brest. »
Avez-vous la crainte que les joueurs en fin de contrat (Messi et Ramos) ne soient plus là mentalement jusqu'à la fin de saison ?
« Non, aucun doute sur la capacité de ces deux grands joueurs aux palmarès incroyables, qui connaissent ce genre de situations. Ils ont su gagner ce trophée. Ils ont vécu des éliminations. Ils sont habitués. Ce sont des joueurs de très haut niveau qui passent vite d'un match à l'autre. Concernant leur situation contractuelle, ce sont aussi des gens qui sont habitués à gérer ce genre de moment. »
Un mot sur Verratti et l'échange que vous avez eu avec lui ? On a le sentiment que vous ne l'incriminez pas lui.
« Je n'incrimine pas Marco. On en a parlé ce matin tous les deux. Il se retrouve enfermé dans un gros pressing, au milieu de quatre joueurs. Peut-être qu'à ce moment-là, il y a autre chose à faire. Marco est un des joueurs qui touche le plus grand nombre de ballons. Il a ce style de jeu, c'est comme ça. Il y a un bon pressing de la part du Bayern comme nous l'avons aussi fait et cela ne nous a pas souri. [...] Comment il était ? Très bien. Il fait partie de ces grands joueurs qui ont du vécu et qui arrivent à passer d'une grande déception à une grande motivation. »
On a vu Mbappé très touché après la défaite. Est-ce que vous savez comment le convaincre que le projet du PSG est toujours le bon pour lui ?
« Je n'ai pas à chercher à convaincre Kylian. Il s'est exprimé mais vous auriez interrogé n'importe quel joueur, il était dans le même état. Très déçu après l'élimination. Kylian est un joueur du PSG et le montre à chaque match. Il a une grande détermination à réussir, à être performant et amener le club le plus haut possible. »
