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PSG/OL (5-0), les performances individuelles

Publié le lundi 8 octobre 2018 à 3:04 par Philippe Goguet
Le PSG s'est imposé 5-0 face à l'OL dans un match qui sera resté très indécis jusqu'à l'heure de jeu avant de basculer en faveur des Parisiens. Retour sur les performances individuelles de ceux-ci, au cas par cas.

Buffon : De retour dans les buts, l'Italien va vivre un match pratiquement à l'opposé de ses partenaires. Alors que ceux-ci souffrent sous les coups de boutoir lyonnais, il n'a pas forcément à s'employer plus que ça et assure surtout sur ses premiers ballons de la rencontre, et plus généralement au cours de la première période. C'est en seconde période qu'il va avoir les situations les plus compliquées à gérer et, après avoir eu un brin de chance quand Cornet touche le poteau puis se loupe de près, il réussit un arrêt superbe pour conserver sa cage inviolée sur un lob divin de Depay. Une performance solide et complète au final.

Meunier : Le Belge aura vécu une partie bien loin de ce qu'il propose habituellement et on ne l'a ainsi pratiquement pas vu à l'offensive durant toute la première période. Au cours de celle-ci, ce sont plutôt ses difficultés défensives sur les duels qui sont (réa)apparues, les rapides attaquants lyonnais le faisant régulièrement souffrir quand ils viennent le défier. Après la pause, il profite du fait que Paris récupère la balle pour aller mieux et on le retrouve par exemple impliqué sur le cinquième et dernier but. Son volume de jeu aura malgré tout été moindre, mais aussi dicté par les circonstances.

Thiago Silva : Son entraîneur a regretté que la défense parisienne ait joué trop bas en première période mais c'est probablement grâce à la performance de top niveau de son Brésilien qu'elle n'a pas craqué. Après avoir commencé sa partie par deux interventions décisives devant Fekir puis Aouar, le capitaine du PSG a fait parler son placement d'une justesse incroyable alors que les vagues adverses continuaient d'arriver. Il va se montrer tout bonnement impassable, repoussant tout ce qui arrivait dans son secteur que ce soit au sol ou dans les airs. Dans cette mi-temps parfaite, il faut seulement noter une relance ratée qui aurait pu coûter cher, une boulette qu'il va de nouveau commettre après la pause quand sa passe contrée par Cornet finit sur le poteau. Bien que moins sollicité défensivement après la pause, il va encore se montrer très dominant. Dans la relance, il faut aussi noter qu'il est à l'origine de l'ouverture du score sur sa passe longue.

Kimpembe : Dur de trouver du positif dans un match fini dès la demi-heure de jeu après un tacle pas du tout maîtrisé... Auparavant, il n'avait pas vraiment brillé non plus et s'était retrouvé la plupart du temps sans opposant direct, l'avant-centre adverse étant le très fuyant Depay qui préférait se promener entre les lignes. Sans duel, Kimpembe perdait soudainement de son impact et il ne l'aura malheureusement retrouvé qu'à mauvais escient. Et déjà sa troisième expulsion en moins d'un an.

Kehrer : Rentré peu avant la pause à la place de Cavani, l'Allemand va vite venir se positionner dans l'axe gauche aux côtés de Thiago Silva, lui qui avait toujours joué axe droit jusque-là. Il va vite se mettre dans le bain et commence sa rencontre par quelques dégagements salvateurs dans une période où le PSG souffre. Après la pause, il prend ses aises et signe une belle seconde période avec plusieurs bonnes interventions défensives même s'il est parfois aussi effacé de façon un peu rapide. Dans la relance, il va alterner entre le simple et le tranchant. Dans l'ensemble, la confirmation d'une belle montée en puissance.

Bernat : Peu auront aussi bien symbolisé la physionomie de la partie que le petit latéral espagnol. En retard sur la plupart des duels avant la pause voire dominé dans ceux-ci, régulièrement pris dans son dos, Bernat ne parvenait pas non plus à apporter offensivement dans un collectif en panne. A l'heure de jeu, il commence à aller mieux quand Paris va récupérer la possession et se met donc à montrer ses qualités. C'est notamment lui qui lance Neymar sur le but du 3-0 tandis qu'on va parfois le retrouver en position de centre, avec une belle tentative enlevée par Morel dans la surface. Inégal donc, mais toujours pas rassurant défensivement.

Marquinhos : Positionné comme milieu défensif gauche, le Brésilien va littéralement se sacrifier pour son équipe et se montrer d'une vaillance admirable, courant énormément pour tenter de colmater les trop nombreuses brèches de la première période. Bien que régulièrement dominé physiquement, il va malgré tout intercepter et récupérer un nombre intéressant de ballons qui traînent et assurer un rôle de tampon devant la défense plus intéressant que lors de ses débuts dans l'entrejeu. Plein de jus jusqu'au bout, il va aussi montrer après la pause ses progrès dans l'utilisation du ballon, se montrant simple mais aussi parfois inspiré, à l'image de sa passe décisive pour Mbappé. A défaut d'être un milieu de terrain de calibre européen dont aurait besoin le PSG, il montre au moins une réelle progression de match en match à ce poste.

Verratti : Le milieu italien symbolise et ressent sans doute plus que n’importe quel autre joueur parisien les difficultés nouvelles rencontrées par son équipe. Avec seulement 28 passes réussies en première mi-temps (pour donner une idée, c’est deux fois moins que cinq ans auparavant, lors d’un autre carton à domicile face à l’OL), Il Gufetto ne peut assurer à lui seul la maîtrise de la possession aux siens et se retrouve plus que jamais orphelin de Thiago Motta, Zlatan Ibrahimovic voire Daniel Alves pour faire vivre le ballon et le ressortir proprement face à un adversaire agressif. Alors il s’y emploie seul, déjouant plusieurs pressions adverses dans son style caractéristique, grattant des fautes, soulageant ses coéquipiers et trouvant, enfin, des solutions après la pause, les espaces se faisant plus nombreux à dix contre dix et Neymar devenant alors le relai évident. Remplacé par Draxler, qui a tâché de jouer simple et juste alors que le score était acquis.

Di Maria : L’international argentin est loué ces derniers temps pour sa disponibilité et son sens du sacrifice, et sa performance du soir s’est inscrite dans la même lignée. Démarrant ailier gauche d’un 4-2-3-1 mais faisant office de troisième milieu quand le PSG subissait des replis prolongés, l’exclusion de Kimpembe et le passage « officiel » en 4-3-2 ne modifièrent donc substantiellement ni son rôle ni la quantité d’efforts abattus. En somme, El Fideo devait marcher dans les pas d’un certain Blaise Matuidi un soir de victoire au Vélodrome à 10 ou de qualification à Stamford Bridge et occuper deux postes en même temps. S’il ne possédera jamais la culture défensive du français, l’ancien madrilène n’a pas ménagé sa peine, s’efforçant de toujours se placer sur les lignes de passes adverses, ce qui générera plusieurs récupérations hautes, et ne relâchant pas ses courses du début à la fin. Un match plein en quantité mais plus timide en qualité, malgré de bonnes passes entre les lignes à la reprise, les lyonnais perdant leur équilibre défensif à la sortie de Tousart. Remplacé pour les dernières minutes par Diaby, qui n’eut pas vraiment le temps de se montrer, hormis sur un centre mal négocié.

Mbappé : Un pénalty obtenu, un carton rouge provoqué et 4 buts marqués, les statistiques sont formelles : Kylian Mbappé a été le grand bonhomme de ce PSG-OL. Et pourtant, que ce fut laborieux pour l’international français, d’abord terriblement imprécis pendant une heure, entre approximations techniques, contres mal joués et occasions ratées (une frappe contrée dans la surface en première mi-temps puis pas moins de quatre face-à-face perdus en début de deuxième). Puis vint l’état de grâce, 14 minutes pour l’histoire avec un quadruplé lui permettant de prendre définitivement sa revanche sur Anthony Lopes dont la sortie kamikaze le 21 janvier dernier avait officieusement mis fin à la saison du crack de Bondy.  Son évidente complémentarité avec Neymar nous rappela qu’avec des espaces, un joueur qui lance et un autre qui court, le football n’est parfois pas si compliqué que cela.

Neymar : Le Brésilien conclut avec ce match une période faste au cours de laquelle il semble enfin retrouver ses meilleures sensations. Après une bonne entame, ponctuée d’un pénalty transformé avec sang-froid et de quelques bonnes prises de balle, dont cette talonnade subtile offrant un contre mal exploité par Di Maria, le génie auriverde va peu à peu baisser en régime, à son tour gâcher des munitions de contre… et en offrir à ses adversaires, avec deux pertes de balle dans le rond central autour de la demi-heure de jeu, ce qui fait aussi partie des conséquences à assumer de son repositionnement en tant que n°10. Sa deuxième mi-temps, elle, ne souffre d’aucune constestation et prendra des airs d’oeuvre magistrale. Profitant des espaces laissés dans le dos des milieux lyonnais en se baladant sur toute la largeur du terrain et à différentes hauteurs selon les besoins de l’équipe, le meneur parisien a livré un récital de disponibilité et de justesse, offrant plusieurs ballons de but à Mbappé, qui n’en convertit qu’un seul, pour le 4-0.

Cavani : 6 ballons touchés en 40 minutes, et à la douche. Soirée douce-amère pour le buteur uruguayen, qui par son style de jeu a particulièrement pâti de la physionomie de la première mi-temps, voyant l’OL installé dans le camp parisien. Esseulé, loin du jeu et de ses coéquipiers sur les dégagements et les contres à l’instar d’une attaque rapide qu’il joue mal passé le premier quart d’heure, il n’y a guère qu’une bonne récupération sur le côté à la demi-heure à l’origine d’une frappe contrée de Mbappé à mettre à son crédit, avant d’être sacrifié une fois Paris réduit à 10. Un sacrifice forcé donc… qui en appelle d’autres, délibérés ? Les difficultés collectives rencontrées en première mi-temps et le spectaculaire sursaut après la pause emmené, en contres, par le duo Neymar-Mbappé interrogent forcément sur la place du Matador dans des matchs que Paris ne peut pas envisager dominer.

NB : Co-écrit avec Matthieu Martinelli (joueurs offensifs)


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