Avant d’affronter Troyes ce samedi (17h), Christophe Galtier était en conférence de presse. L’occasion pour l’entraîneur du PSG de faire le point sur la rencontre à venir mais aussi de balayer plusieurs autres thématiques sur l’animation de son équipe.
Au micro officiel du club, avant la conférence de presse :
- Est-ce qu'on peut se permettre de faire de la rotation entre deux matchs de Ligue des Champions ?
« La première des choses, c'est qu'il faut maintenir de l'exigence à domicile et insister auprès des joueurs sur l'obligation de performance, d'avoir des résultats. On joue à domicile, on se doit de gagner quelque soit l'adversaire. Plus on prendra des points et peut-être des points d'avance sur nos concurrents, ça nous permettra quand le calendrier sera trop chargé post Coupe du monde de pouvoir quelques fois essuyer des contre-performances, sans que cela ait une grande incidence sur le classement. Il faut être très vigilant, on s'interdit tout relâchement. »
- Comment fait-on pour que les joueurs ne se relâchent pas ?
« On maintient des séances avec du rythme, il y a beaucoup d'intensité même si elles sont plus courtes. On maintient l'exigence dans notre qualité de jeu et il y aura aussi sûrement à injecter de la fraîcheur pour que tout le monde soit compétitif et participe à ce bon parcours du PSG. »
- Quel regard vous portez sur votre adversaire de demain, Troyes ?
« C'est une équipe très joueuse, très bien organisée. Il y a une vraie volonté de jouer au football dans son ADN, son état d'esprit. Il faut qu'on soit prêt à faire une grosse entame de match parce que je sais qu'on va avoir un adversaire coriace. C'est souvent le match d'une saison pour les joueurs. À nous d'être à plus de 100% pour faire que le match puisse durer le moins possible. Notre entame de match va être importante. »
La conférence de presse :
- On parle de 4-3-3, de 4-4-2 losange. Est-ce possible d'éclairer un peu le schéma tactique du PSG récemment ? Comment avez-vous joué contre Haïfa ?
« Contre Haïfa, ce qui est sûr, c'est qu'on a joué à 4 derrière. Il y a 3 milieux mais il y a une animation sur laquelle on travaille beaucoup, notamment des trois devant. On peut jouer en 4-3-3 ou en losange avec Messi ou Neymar dans le coeur du jeu. C'est comme vous voulez, soit vous considérez Neymar comme un milieu ou un attaquant. Ce n'est pas spécialement un 4-3-3 car ça demanderait à Leo et Kylian de défendre sur les côtés alors qu'ils sont plus à l'aise à l'intérieur. »
- Hakimi a joué dans un système à cinq avant de rejoindre le PSG. Vous avez mis en place un système identique pour favoriser l'apport de vos latéraux. Le paradoxe étant qu'il paraît plus à l'aise dans son expression offensive récemment ? Comment l'expliquez-vous ?
« Hakimi, la première des réfléxions, c'était comment libérer nos couloirs et nos pistons, avec le profil spécifique aussi de nos attaquants. On était parti avec l'idée de jouer en 3-5-2, ça a été très intéressant mais l'enchaînement des matchs demande beaucoup d'énergie. On s'est aperçu que nos pistons avaient du mal en partant de très bas. On récupérait le ballon très bas avec nos milieux aussi. Il y a aussi le recrutement qui a été fait avec l'arrivée de joueurs dans le coeur du jeu avec Soler, Ruiz et Sanches.
Ma réfléxion, suite aux matchs moyens qu'on a pu faire, c'est comment on peut modifier des choses pour avoir plus de densité dans le coeur du jeu ? Évidemment, il faut faire en sorte que nos trois offensifs puissent être dans leur meilleure zone, animation. Cela libère aussi nos latéraux, qui ne sont plus des pistons. Bernat est plus un joueur spécifique d'une défense à 4, c'est un joueur qui est juste tactiquement. Hakimi, dans cette animation, il y trouve des espaces, avec des compensations avec les trois milieux. »
- Dans quel état d'esprit avez-vous retrouvé Kimpembe ? Est-ce qu'il pourrait démarrer demain ? Est-ce qu'il peut vous inciter à revenir à trois derrière ?
« Kimpembe est revenu dans de très bonnes dispositions, après une absence assez longue. Il était important pour moi qu'il puisse participer en Ligue des champions. Il avait besoin de repères. Il lui manquait des séances à Ajaccio, sur un plan athlétique et physique. Il est prêt à démarrer un match. Sur le système, les retours de mes défenseurs centraux me mènent à savoir si je retrouve une ligne de cinq, sans la même animation au milieu. Cela engendre une concurrence mais elle est saine entre des joueurs de très haut niveau. Cela pousse tout le monde vers le haut à chaque match, avec des rotations importantes. »
- Ça se passe très bien pour les trois devant. Est-ce que vous allez faire tourner ? Quels sont vos critères pour décider ou non de les faire souffler ?
« C'est leur état de fatigue qui jugera. Ils ont marqué 40 buts sur les 50 cette saison, donc ça ne sera pas en fonction de leur état de forme. Quand on a cette dynamique, on ne la casse pas, on l'entretient. Le staff médical a fait un excellent travail ces dernières semaines. Ils vont bien, après il y a la réalité du match. On a l'obligation de l'emporter contre Troyes. L'enjeu sera important aussi en milieu de semaine à Turin. Quand il y a cette dynamique et cette osmose, cela s'entretient encore une fois. Et sur la durée du match, il y a la possibilité de faire participer d'autres joueurs. »
- Comment avance votre réflexion sur les associations en défense centrale qui pourraient fonctionner ?
« Il y a trois joueurs spécifiques qui peuvent jouer dans une défense à 4. Mukiele peut jouer aussi mais on a besoin de lui sur le côté droit. Il peut venir dépanner. Danilo aussi et il l'a très bien fait. J'espère qu'il sera prêt pour Turin. Concernant Ramos, il a joué pratiquement axe gauche l'intégralité de sa carrière. Il était axe droit contre Haïfa mais Marquinhos n'est pas géné. Kimpembe est spécifique gaucher, c'est une valeur ajoutée, qui construit le jeu très bas. Ce sont trois joueurs de haut niveau, des internationaux. Cela m'impose de faire des choix mais ils sont faciles à faire avec des joueurs de ce niveau. »
- Comment avez-vous vécu le retour à la compétition de Kimpembe. Qu'est ce qu'il peut vous apporter ? Comment a-t-il vécu sa blessure ?
« Il a été évidemment inquiet quand il a eu sa blessure. C'est une blessure assez importante avec 6/7 semaines d'arrêt. Autant sur les 10 premiers jours, c'était difficile pour lui sur un plan mental. Mais au fur et à mesure, il a commencé à retravailler de manière individuelle. Dès qu'il est revenu sur le terrain pour travailler la course, j'ai revu un joueur très concentré, très motivé, à l'écoute de son corps pour ne pas brûler les étapes et Dieu sait qu'à ce moment-là, nous avions des absents.
Moi j'ai observé, j'ai très peu parlé. Je ne suis pas l'entraîneur qui met la pression sur son staff médical ou sur son joueur blessé pour qu'il revienne le plus vite possible. Je pense que c'est une grosse erreur. Je pense qu'il faut aussi beaucoup échanger avec le joueur. Il m'a expliqué qu'il avait besoin de séances collectives et dans ce sens-là, on a été très à l'écoute. C'est un joueur important au PSG. C'est le seul gaucher disponible comme défenseur central. évidemment qu'il va jouer. Dans une défense à quatre ou à trois, ça on verra bien. »``
- Bruno Irles (entraîneur de Troyes) est un adepte du beau jeu. À quel match vous vous attendez demain ? Est-ce que vous pensez qu'ils vont changer ça au Parc des Princes ?
« Non. Connaissant Bruno, il met en application tout ce qu'il pouvait dire lorsqu'il était sur les plateaux télé. Il a une vraie philosophie de jeu, une vraie volonté de construire avec une animation très précise. C’est une équipe qui est agréable à voir jouer. Elle reste sur des matchs nuls, mais elle a gagné deux fois à l'extérieur cette saison face à Clermont, puis face à Monaco. Et même s'ils étaient en supériorité numérique, ils ont fait la performance de l'emporter à Monaco. Avec l'enchaînement des matchs, on s'attend forcément à un match difficile.
Est-ce que Bruno va changer son approche du match ? Je ne pense pas. On verra bien mais c'est une équipe qui se consacre au jeu, à la manière de pouvoir déstabiliser une équipe. C'est un match qui arrive derrière une très grande performance, avec un très bon résultat. On doit maintenir une exigence, il ne peut y avoir aucun relâchement. On doit s'interdire tout relâchement. On a une obligation de toujours gagner. Les performances doivent appeler les performances. Nous sommes dans une période intéressante, notamment sur la dernière semaine. Il faut qu'on insiste sur cela et surtout qu'on corrige nos retours de vestiaire en seconde période. »``
- À l'exception des jeunes, Hugo Ekitike est le joueur qui joue le moins (149 minutes de jeu). Comment jugez-vous ce qu'il produit à l'entraînement ? Est-ce que ses performances vous interrogent quant à sa capacité à devenir, un jour, un joueur majeur du PSG ?
« J'ai eu une longue discussion avec Hugo la semaine dernière. Évidemment qu'il ne peut pas être satisfait de son peu de temps de jeu. Je lui ai dit que j'avais moi une part de responsabilité mais que lui aussi en avait une, même s'il est arrivé très tard dans notre préparation. Quand vous avez le trio offensif du PSG devant vous, ça demande beaucoup d'investissement, beaucoup de résilience, ne rien lâcher. Je lui avais demandé de se rapprocher dans le jeu, d'avoir cette connexion avec nos milieux de terrain mais aussi avec nos joueurs offensifs. Il a été déçu, il pensait démarrer certains matchs.
J'en ai parlé avec lui, je lui ai donné les raisons de mes choix. Évidemment que c'est un joueur talentueux qui doit compenser son manque de temps de jeu à l'entraînement. On a défini qu'il travaille plus, qu'il mette beaucoup plus de rythme et d'intensité car quand il entre en cours de match, il doit être visible et en confiance. Il y a eu peut-être une perte de confiance. J'ai trouvé son entrée intéressante contre Haïfa. Il s'est un peu précipité sur un bon ballon donné par Leo. Après cet échange-là, j'ai demandé à ce qu'on soit très attentif sur sa charge de travail, sur l'exigence imposée pendant la semaine et aussi qu'il puisse jouer plus de minutes en cours de match. »``
