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Trois scénarios pour Chelsea/PSG

Publié le mercredi 11 mars 2015 à 15:53
Le match de ce soir est des plus incertains mais qu'importe, voici nos trois scénarios pour cette rencontre...

Scénario 1 : Paris et Blanc à leur main

Mercredi 11 mars 2015, 20h45, Londres : Diego Costa et Fabregas donnent le coup d’envoi de ce huitième de finale retour de Ligue des Champions. Les premières passes londoniennes sont mal appuyées et on s’étonne de voir les Londoniens s’écharper, se prendre le bec. Les hommes de Mourinho sont mal entrés dans la partie et l’agressivité du Portugais avant le match était peut-être finalement moins une stratégie qu’une traduction de sa nervosité à l’approche de ce sommet. Les Parisiens sont conquérants, et en face on ne reconnaît pas le leader du championnat anglais, étouffé par l’abnégation des visiteurs.

Celui qui a caché son jeu n’est peut-être pas celui qu’on croyait : Laurent Blanc, qui avait parlé d’attaquer avec modération, espérant marquer le but de la qualification le plus tard possible, a mis en place une équipe pour attaquer le match pied au plancher et, en toute logique, ses hommes ouvrent rapidement le score. Après une première alerte, Courtois et les Blues craquent dès la 12ème minute, sur une tête puissante de Cavani, lui qui avait déjà trouvé la faille à l’aller. Cette ouverture du score ouvre de belles perspectives aux Parisiens, qui sont assurés d’aller à minima en prolongations en encaissant un but au plus. 

Contre toute attente, les coéquipiers de Thiago Silva, sans doute échaudés par leur expérience malheureuse à Stamford Bridge onze mois plus tôt, n’abandonnent pas le ballon à Chelsea et Paris continue sur le même rythme. Mourinho tente un coup et sort un de ses milieux au profit de Loïc Rémy dès la 31ème minute : pari perdu, son entre-jeu se liquéfiant face à un milieu parisien en surnombre et c’est maintenant une pluie d’opportunités qui s’abat sur le but londonien. Courtois repousse l’échéance devant Ibrahimovic, Matuidi touche le poteau et c’est finalement Cavani, le spécialiste de la C1 2014/2015 côté parisien, qui double la mise sur un second ballon qui fait suite à un corner. 2-0, mi-temps, la messe semble dite.

Mourinho, qui sait que son équipe doit marquer trois fois pour se qualifier, ré-équilibre son équipe et redescend D.Costa d’un cran. Le match est plus équilibré, Chelsea respire mieux et est même récompensé d’un but de Willian à la 63ème. Pas de quoi impressionner Blanc qui sort Verratti, qui a pris un carton jaune, pour… Lavezzi pour profiter des espaces dans la défense adverse. Paris termine en 4-4-2, et ça marche puisqu’une ultime réalisation d’Ibrahimovic à la 70ème clôt les débats et retire tout suspense à la fin de match, 3-1 score final. 

Cette qualification parisienne est autant celle des joueurs que celle de Blanc face à Mourinho, l’entraîneur parisien ayant choisi de jouer l’attaque dans un contexte incertain, contrairement à ce qu’il avait fait l’année précédente et qui lui avait été largement reproché.

Scénario 2 : Un air d’avril 2014

Mercredi 11 mars 2015, 20h45, Londres : Diego Costa et Fabregas donnent le coup d’envoi de ce huitième de finale retour de Ligue des Champions. Mourinho avait mis la pression sur l’arbitre néerlandais du match M.Kuipers, la veille en conférence de presse, et on comprend vite qu’il va avoir du travail. Le milieu londonien Zouma-Matic, renforcé par la présence de Ramires sur la droite du milieu, est là pour détruire dans l’œuf toute velléité offensive adverse. Ca joue dur et au fer, et Paris semble désarçonné par l’agressivité adverse.

Côté jeu, pas grand-chose : Chelsea n’a même pas l’intention d’essayer et le temps joue pour les Londoniens. Quant aux hommes de Laurent Blanc, ils font de leur mieux mais l’accumulation des fautes adverses échauffe les débats. Diego Costa fait la totale à Thiago Silva, et l’autre Thiago, de retour de blessure, est la cible de tous les coups de vice au milieu de terrain. David Luiz, T.Motta, Verratti, Ibrahimovic, en bref tous les habitués du carton jaune ont droit à leur avertissement et on voit même Verratti aller calmer T.Motta et l’empêcher d’aller prendre un second jaune pour contestation, fait suffisamment rare pour être souligné. Les visiteurs perdent le fil et Chelsea en profite au meilleur moment pour marquer, juste avant la mi-temps, d’une tête de Terry sur corner.

L’affrontement se complique et il prend même des allures de mission impossible puisque Thiago Silva ne ressort pas des vestiaires, remplacé au pied levé par Van der Wiel. Avec les blessures et les cartons jaunes, le contrôle de tous les aspects du match semble échapper aux Parisiens. Ces derniers ont la balle, poussent, mais se heurtent à un mur bleu bien en place. C’est à peine si Paris inquiète Courtois, et Ibrahimovic finit par craquer : Matic exagère sur une petite gifle infligée par le Suédois et M.Kuipers tombe dans le panneau, expulsant l’attaquant parisien. Entre blessures et suspensions (Verratti et Van der Wiel ayant été avertis, ils manqueraient un éventuel quart de finale aller), on en viendrait presque à espérer que l’aventure européenne s’arrête ici pour Paris.

Un homme ne l’entend pas de cette oreille : très discret jusqu’alors, Pastore part seul en contre plein axe, élimine deux joueurs et crucifie Courtois d’un plat du pied parfait côté opposé à la 89ème. Cette prolongation à laquelle personne ne croyait encore, l’Argentin l’offre à Paris et un deuxième match, en infériorité numérique pendant 30 minutes, commence alors : c’est un calvaire pour les hommes de Laurent Blanc, qui a déjà effectué tous ses changements, et les visiteurs s’arc-boutent devant la cage de Sirigu. Pourtant, sur une des rares incursions parisiennes, Chelsea concède un corner. D.Luiz est ceinturé par Cahill et M.Kuipers, voulant peut-être compenser son arbitrage très sévère envers les Parisiens, siffle un pénalty après avoir consulté l’arbitre de surface. 

On dit souvent que le joueur qui a subi la faute ne devrait jamais se saisir du ballon du pénalty : c’est pourtant ce que fait D.Luiz, qui entend bien régler un compte avec son ancien club, à la 116ème minute. Le fantasque Brésilien s’élance… Et son tir puissant s’écrase sur la barre. Les Parisiens regardent leurs chaussures, et ne voient pas le ballon atterrir dans les pied de d’Eden Hazard, parti en contre à 80 mètres des buts adverses. Onze secondes et deux passes plus tard, Cuadrado est la conclusion d’une remontée de balle supersonique des Blues, qui crucifient tout un camp parisien revenu d’entre les morts dans un match qui semblait perdu. Paris termine en poussant de manière désordonnée et finit par échouer, à nouveau, sur un gros client européen, encore dans les ultimes minutes. Pastore a encore marqué un but finalement inutile dans un match européen couperet, Ibrahimovic n’a pas répondu aux attentes, une nouvelle fois, à ce niveau et Blanc a à nouveau perdu son duel face à Mourinho. L’apprentissage du haut niveau, cruel et implacable, continue pour les Parisiens.

Scénario 3 : Et à la fin, ce sont les Parisiens qui…

Mercredi 11 mars 2015, 20h45, Londres : Diego Costa et Fabregas donnent le coup d’envoi de ce huitième de finale retour de Ligue des Champions. Nous avions quitté les vingt-deux acteurs, trois semaines auparavant, sur un match de bonne facture, quoique largement dominé par les Parisiens à domicile, et les attentes sur ce match retour sont élevées pour ce sommet des huitièmes de finale. Les premières minutes donnent le ton : les deux équipes veulent marquer pour obliger l’adversaire à se découvrir et plier l’affaire. Pourtant qualifiés au coup d’envoi, la composition des Blues annonce la couleur : Oscar est positionné en soutien de Diego Costa et Fabregas est donc au cœur du jeu avec Matic.

On assiste à un match de très haut niveau, digne des plus belles pages de la compétition. Seul hic : les deux gardiens brillent. Courtois avait déjà été excellent à l’aller et son homologue parisien se met au diapason. Sirigu fait la totale devant D.Costa, à bout portant suite à un centre, puis d’une claquette face à Ivanovic, bien monté sur coup franc. De l’autre côté, ce sont Pastore puis Cavani qui se cassent les dents face au Belge, alerte sur sa ligne de but. On se dirige vers la mi-temps sur un score nul et vierge quand le premier grand fait du match intervient : sur un coup franc sur la droite dans les 30 mètres adverses, Diego Costa vient défendre sur Cavani. D’un peu trop près et le Brésilien devenu Espagnol fait disjoncter l’Uruguayen, et les deux joueurs terminent tête contre tête. M.Kuipers, proche des débats, ne tergiverse pas et expulse les deux joueurs. 

Les deux équipes rentrent au vestiaire à dix contre dix et Mourinho n’hésite pas : à 0-0, il a le match bien en main et la qualification en poche et les dix Londoniens qui ont terminé la mi-temps reviennent sur le terrain, Fabregas retrouvent un rôle de fausse pointe déjà occupé à Barcelone ou avec l’Espagne. Blanc, lui, tente un coup dès la 50ème en remplaçant Verratti par Lavezzi pour pousser et aller inscrire le but qui change tout. Mais l’enjeu a pris le pas sur le jeu et cette deuxième période est crispée, les joueurs parisiens craignant visiblement le contre adverse fatal, qui compliquerait tout. Les occasions n’existent plus dans cette fin de match.

C’et alors qu’intervient le second tournant de la partie : à la 72ème minute, Pastore fait la moue et appelle le banc de touche. Son mollet convalescent l’a à nouveau lâché et ç’en est fini de la soirée de l’Argentin. Blanc a plusieurs options devant lui : le remplacer poste pour poste par Rabiot, el Flaco ayant reculé à la sortie de Verratti, ou bien ajouter un attaquant pour jouer le tout pour le tout avec Bahebeck. Devant l’inexpérience des deux prétendants, le coach parisien sort un troisième atout de sa manche : Van der Wiel entre en jeu et David Luiz monte d’un cran, dans une position qu’il avait déjà occupée à l’aller. C’était la moins offensive de toutes les possibilités et c’est pourtant celle qui fonctionne : le Brésilien fait très mal aux milieux adverses et Chelsea, qui recule mécaniquement compte-tenu de la physionomie de la confrontation, grimace beaucoup en cette fin de match.

Des espaces s’ouvrent à nouveau dans l’arrière-garde adverse et il s’en faudra d’une unique occasion franche dans cette seconde période pour qu’Ibrahimovic trompe Courtois du pointu, lors d’une 87ème minute qui n’est pas sans rappeler l’élimination au même moment du match l’an passé. Inversion totale du scénario pour les dernières minutes et Chelsea se rue à l’attaque. Sirigu sera le héros de la dernière minute avec une sortie monstrueuse au devant de Rémy, également entré en jeu : l’Italien, souvent décrié pour ses prestations facultatives lors des grands rendez-vous (comme le buteur parisien), sauve son camp et valide le ticket parisien pour les quarts de finale. Au terme d’un vrai match de Ligue des Champions, d’abord emballant puis plus tendu où les deux équipes se sont rendues coup pour coup, le PSG prend sa revanche sur Chelsea, Demba Ba, qui n’est de toute façon plus là, Mourinho et Stamford Bridge.

Iaro

PS : Pour rappel, la dernière fois qu'on a écrit l'issue finale avant un match, ça s'est plutôt bien fini...


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