Article 

Trois scénarios pour PSG/Real Madrid

Publié le mardi 6 mars 2018 à 17:18 par Iaro
Le match de mardi soir face au Real Madrid est des plus incertains mais qu'importe, voici nos trois scénarios pour cette rencontre...

Scénario 1 : Paris maître du suspense

Pour ce huitième de finale retour de la Ligue des Champions 2017/18, Paris se présente dans ses habits de lumière. Neymar est absent, mais tous les autres incontournables du PSG sont sur le pont en ce mardi 6 mars face au Real Madrid. Le fameux axe des capitaines Thiago Silva – Marquinhos – Thiago Motta, qui a pris la plume les jours précédant le choc pour écrire aux supporters, est sur le terrain au coup d’envoi, et poussé par son public, le PSG fait un début de match canon.

Les hommes d’Unai Emery ont au moins deux buts à remonter, et cela se ressent dans l’intensité proposée par les joueurs de la capitale. Di Maria, Mbappé et les autres avalent les kilomètres et fatiguent le bloc madrilène. Après deux premières tentatives ratées par Cavani, la troisième est la bonne et l’Uruguayen fait trembler les filets, sur un centre bien coupé au premier poteau à la 12ème minute, dans son style caractéristique. Le Parc, qui poussait depuis les débuts, explose et fait peser une chape de plomb sur les épaules des visiteurs.

Bien organisé, incisif pour presser la première relance des Madrilènes, le collectif parisien étouffe son adversaire et inscrit même le second but avant le repos. Motta, qui justifie pleinement sa titularisation au finish, après un sprint contre la montre pour revenir dans le onze titulaire lors des dernières semaines, trouve une passe chirurgicale entre les lignes pour Daniel Alves, lancé dans le dos de Marcelo. Le centre en retrait du Brésilien pour Mbappé, parfaitement placé aux huit mètres, fait mouche au premier poteau, et le PSG rentre aux vestiaires dans la peau d’un qualifié.

Mais la Champions League est une affaire de rapport de forces, et le reprise est compliquée pour les Parisiens. Comme à l’aller, Zidane revoit bien sa copie et l’apport de Kroos, diminué mais rodé à ces grands rendez-vous et lancé à la mi-temps, permet aux Castillans de renforcer leur axe. Areola commence à s’employer et les débats s’équilibrent. Madrid pousse et Paris réplique en contres, dans un mano à mano haletant, plutôt digne d’une demi-finale que d’un huitième de C1. Benzema croit tenir le graal pour les siens à la 78ème mais trouve le poteau… Avant que Di Maria ne lance, dans la continuité de l’action, un contre éclair sur la gauche. L’Argentin crochète Carjaval, s’avance jusqu’à la ligne des six mètres à gauche, voit Cavani démarqué dans l’axe, et… choisit la frappe en force, au premier poteau de Navas qui ne peut que constater les dégâts. A 3-0, Paris vole vers les quarts.

Les dix dernières minutes sont un supplice : Paris s’arc-boute, laisse la balle aux champions d’Europe et, en un mot, subit. Et ce qui devait arriver arriva, comme à Chelsea sur le but de Demba Ba en 2014, comme à Barcelone l’an passé avec la réalisation finale de Sergi Roberto : le PSG craque à la 93ème, après un pointu à bout portant de Cristiano Ronaldo suite à un cafouillage, rappelant le but du 1-3, par le Chilien Zamorano en 1993, qui avait permis aux Madrilènes d’arracher la prolongation.

Ca repart donc pour trente minutes, la tension est palpable et Daniel Alves, bouillant tout le match, craque en pleine surface au milieu de la première mi-temps, fauchant par derrière Asensio. Cristiano prend le ballon, fixe Areola, et le public gronde, dans une fureur rappelant la bronca sur le pénalty de Piquionne, contre Monaco en 2007, à la grande époque du Parc des Princes. Le Ballon d’Or envoie son tir dans les airs, et la chance des Madridistes s’envole, avec le cuir… La suite ? Le rapport de force s’inverse à nouveau, et Rabiot délivre tout un peuple d’un tir contré à la 112ème minute qui fera le tour des télévisions du monde entier le lendemain. Plus rien ne sera marqué, Paris l’emporte 4-1, en hommage aux héros d’il y a 25 ans, et se qualifie pour les quarts de finale de la Ligue des Champions.

Scénario 2 : Paris maître du second acte

Virtuellement éliminés au coup d’envoi, les locaux savent ce qui les attendent : ils doivent combler leur retard du match aller, et pour mettre toutes les chances de leur côté, Unai Emery a cru bon de concocter un 4-4-2 inédit au coup d’envoi, avec Verratti-Rabiot dans l’axe au milieu, D.Alves et Di Maria sur les côtés, et Mbappé et Cavani pour animer l’attaque. Ce coup tactique rappelle la funeste tentative de Laurent Blanc et son 3-5-2 contre Manchester City en 2016, et les conséquences sont les mêmes. Paris semble perdu sur sa pelouse du Parc, en mal de repères collectifs et de circuits de passes connus, et la première période est une débâcle. Incapables d’approcher des cages de Navas, les Parisiens doivent même concéder l’ouverture du score par Benzema à la 32ème, après un bon redoublement de passes dans la surface, au cœur d’une défense rouge et bleue à l’agonie.

Cette première période est un naufrage complet pour les locaux, qui doivent marquer au moins trois fois en 45 minutes pour espérer encore, sans avoir obtenu une seule occasion franche en autant de minutes. Comble de malheur, Marquinhos, revenu juste à temps pour le match, doit laisser sa place à la 38ème à Kimpembe suite à une contracture qui limite les choix du coach pour la suite. La nervosité est palpable et les locaux manquent de marquer contre leur camp sur un corner mal repoussé par l’arrière-garde. Il était temps que ça s’arrête, alors que l’arbitre Felix Brych renvoie tout le monde au chaud. Dans le vestiaire, les mines sont graves et les hommes d’Emery regardent leurs chaussures. C’est alors que le Basque, parti s’isoler quelques minutes, fait une entrée fracassante et délivre un poignant message à ses hommes.

Regonflés et réorganisés en 4-3-3, les Parisiens reviennent les premiers sur la pelouse du Parc et donnent d’entrée le ton : après trois minutes de jeu, Mbappé, porté par un public regonflé par la pause, efface trois adversaires et termine son action d’un tir croisé en force au second poteau, pour remettre les siens sur la carte de ce match. A 1-1, Paris revient dans la course, et porté par un douzième homme en transe, le club de la capitale se sent pousser des ailes.

Baroud d’orgueil ou vraie révolte ? La suite livrera son verdict, avec un Mbappé intenable, buteur ensuite de la tête puis du gauche, pour un triplé, et Lo Celso, sorti du banc pour le 4-1 final. Le grand Real Madrid, tenant du titre et parmi les favoris de la compétition, n’a rien pu faire face à la furia parisienne, qui aura tenu le ballon 72% du temps après le repos. Paris a renversé la table, alors que tout semblait perdu avant le repos : les scènes de liesse dans les travées du Parc sont à la hauteur de l’exploit réalisé par les hommes en crampons, qui écrivent là une page inédite de l’histoire du PSG époque QSI.

Justement, le représentant de l’actionnaire sent bien que cette soirée a quelque chose de fou, et Nasser Al-Khelaïfi, comme à son habitude en C1, prend la parole à la fin du match, se déclarant « dré dré gontent bour résoultat et c’est le plus beau jour di ma vie et coach Unai Emery il va rister avec li Bari Saint Germain bour toute li vie ». Pas sûr que la sortie du Président parisien ravisse les détracteurs du Basque, zéro puis héros en ce mercredi 6 mars 2018, mais qu’importe, le sort du staff est secondaire en ce soir de folie : Paris l’emporte 4-1, en hommage aux héros d’il y a 25 ans, et se qualifie pour les quarts de finale de la Ligue des Champions.

Scénario 3 : Paris maître, Madrid esclave

Il flotte quelque chose d’étrange dans l’air du Parc des Princes en ce soir de Ligue des Champions, alors que Paris est condamné à l’exploit pour rejoindre les quarts, après sa défaite 1-3 à l’aller.

Emery, déjà auteur d’un choix fort à l’aller avec la mise au ban du capitaine Thiago Silva, récidive pour ce match retour avec les titularisations combinées de Meunier, Lo Celso et Draxler. Le malaise est palpable pendant l’annonce de la composition d’équipe dans les travées du Parc des Princes, et l’entame de match ne fait rien pour rassurer les fans parisiens. Un homme, Cristiano Ronaldo, fait mal aux Parisiens, très friables sur leur côté droit, tout du long de ces quarante-cinq minutes.

La raison ? Thomas Meunier a oublié de rentrer sur le terrain lors du coup d’envoi, trop occupé à répondre aux questions d’avant-match des journalistes de la RTBF dans le tunnel. Ennuyeux, mais pas autant que l’arbitrage, encore en défaveur des locaux, après le match aller à Madrid et le retour à Barcelone en 2017 qui déjà avaient attisé toutes les polémiques sur le sujet. L’homme en noir oublie deux pénaltys flagrants en faveur de Mbappé : l’histoire semble alors tristement bégayer.

La mi-temps du match est alors le théâtre de plusieurs épisodes surnaturels : le public du Parc apprend via le site officiel du club le limogeage du staff technique à la mi-temps, suppléé par les remplaçants au coup d’envoi qui ont réalisé un putsch dans les vestiaires. Au retour sur le terrain, c’est un Christopher Nkunku 18ème homme suite aux forfaits de dernière minute de Berchiche, Pastore et L.Diarra, qui arrache le micro des mains de DJ Snake, descendu sur la pelouse pour tenter de galvaniser le public : en furie, le relayeur délivre un message à peine intelligible, mais on croit comprendre dans un étonnant accent lusophone qu’il exhorte les siens et le public à « niquer leurs mères aux Madrilènes » et à « les faire passer des tapas au tapin ».

C’est alors que Deniz Aytekin fait son entrée, avec les joueurs, au retour des vestiaires pour remplacer Felix Brych, que Michel Montana, le speaker du Parc, annonce blessé à la clavicule droite. L’Allemand, qui avait fait tant de mal aux Parisiens l’année passée en terre catalane, expliquera après le match qu’il « n’a jamais rien eu contre le PSG » et que son plaisir personnel n’est rien d’autre que de mettre al carrer les équipes évoluant à l’extérieur en Ligue des Champions. A bon entendeur.

Traînés dans la boue, volés, molestés, les Madrilènes passeront à plusieurs reprises à deux doigts de déclarer forfait pendant le second acte, l’arbitre fermant les yeux sur différents faits de jeu contestables en faveur du PSG. Surtout, l’entrée de Nkunku, déjà buteur à Troyes quatre jours plus tôt, aura fait beaucoup de bien aux Parisiens puisque le jeune homme inscrit un quadruplé historique, atomisant le Real, rentré au pays par la toute petite porte après le match. Cristiano Ronaldo et sa bande peuvent bien aller pleurer dans les bras de Frédéric Hermel, rien ne sauvera le club de Florentino Perez de l’élimination, cette fois. Sympa, Thiago Silva laisse Benzema filer au but à la dernière minute, permettant au Français de gonfler ses statistiques en vue du Mondial en Russie.

Cette soirée de folie trouvera sa conclusion au cœur de la zone mixte, après que l’Emir Al Thani soit venu lui-même expliquer deux ou trois choses aux micros de la presse internationale. Primo, l’homme du quadruplé n’était pas Nkunku, mais en fait un certain Neymar Junior, parti consulter en catastrophe la veille au soir, au cas où, Eduardo Santos, le physiothérapeute qui avait remis David Luiz sur pied en dix jours en 2015. Le Brésilien était dissimulé sous une subtile perruque de dreadlocks pour passer l’obstacle de la qualification sur la feuille de match, et malgré cette violation des règlements de la FIFA, personne ne s’émouvra, pas plus que de la blessure de l’arbitre, causée par un homme de main de l’Emir, appelé en catastrophe à la rescousse à la mi-temps du match :

C’est ainsi que Paris l’emporte 4-1, en hommage aux héros d’il y a 25 ans, et se qualifie pour les quarts de finale de la Ligue des Champions.


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
Match lié 

News 

Aujourd'hui

jeudi 28 mars

mercredi 27 mars

mardi 26 mars

lundi 25 mars

dimanche 24 mars

samedi 23 mars

vendredi 22 mars

jeudi 21 mars

mercredi 20 mars

mardi 19 mars

 

Soutenez CulturePSG 
Soutenez CulturePSG sur Tipeee