S'il faut parfois attendre dans la durée pour juger d'un recrutement, celui effectué par le PSG à l'été 2019 porte déjà ses fruits. Il est même déjà possible de le considérer comme l'un des meilleurs de l'ère QSI, avec notamment Keylor Navas et Mauro Icardi en grandes réussites.
Deux énormes dossiers réglés
Les deux plus grandes satisfactions du mercato estival sont parmi les plus arrivées les plus tardives. Débarqué le 1er septembre contre un chèque très raisonnable de 15M€, Keylor Navas a montré en Ligue des Champions qu'il est bien le grand gardien attendu depuis le début de l'ère qatarie. Son exceptionnel match à Madrid (2-2) restera comme l'une des meilleures performances individuelles de la saison, le portier évitant à lui seul une véritable déroute. Alors que Sirigu, Trapp puis Areola ont saturé à tour de rôle quand le niveau s'est élevé, le triple vainqueur de la C1 s'épanouit au contraire dans la compétition la plus dure. Paris a enfin trouvé l'oiseau rare, même s'il a déjà 33 ans.
L'autre perle du mercato n'est pas encore totalement parisienne et ce serait un véritable échec de ne pas le faire signer mais Mauro Icardi est bien un cador du but. Alors que la succession de Cavani allait être un souci à gérer vu la difficulté à remplacer un joueur qui pèse 30 buts par saison minimum, ce prêt d'Icardi est un don du ciel : Paris a pu tester la qualité du joueur et celle-ci est indiscutable. L'après-Matador a tout pour être assumé par l'Argentin, chasseur de buts dans la lignée de l'Uruguayen. Même sa très encombrante agent et femme ne pose pas de problème, c'est dire si la greffe a pris.
Un banc de touche qui retrouve de l'épaisseur
Si le PSG s'est trouvé deux nouveaux titulaires indiscutables durant l'été, il a aussi sacrément étoffé son effectif avec plusieurs recrues bien ciblées. Déjà ardemment désiré par Thomas Tuchel en janvier dernier, Idrissa Gueye a réussi des débuts parfaits au PSG, devenant un indiscutable du milieu parisien en août et en septembre. Une blessure et le contrecoup d'une préparation physique réduite ont depuis ralenti le Sénégalais mais il s'est largement imposé comme une solution fiable au milieu, et dans plusieurs systèmes de jeu qui plus est.
Deux autres joueurs ont également très bien renforcé le PSG en termes de profondeur de banc. Arrivé de Dortmund, Abdou Diallo s'est imposé comme la doublure de deux joueurs à la fois, à savoir Presnel Kimpembe en défense central et Juan Bernat à gauche. Si le défenseur de 23 ans est encore un peu juste dans certains domaines pour viser une place de titulaire, il met en tout cas une certaine pression sur les deux titulaires et Kimpembe a réussi plus de matches sur cette demi-saison que sur toute la précédente, ce qui n'est pas forcément un hasard.
En attaque, Pablo Sarabia n'a pas réussi que des bons matches mais il représente une solution de choix pour son coach. Que ce soit en 4-4-2 ou en 4-3-3, à gauche ou à droite, l'Espagnol se donne toujours à fond et son coach apprécie ses qualités, rares dans l'effectif parisien : jeu sans ballon, nombreux appels, dévouement total dans le contre-pressing. Désormais international espagnol et acheté à un prix raisonnable, il représente le bon compromis attendu d'un joueur de complément.
Le PSG a aussi changé de gardien remplaçant, Sergio Rico prenant désormais place sur le banc. L'Espagnol qui sortait d'une saison très peu concluante à Fulham et était en échec à Séville s'est glissé sans scoui dans la peau de doublure de Keylor Navas. En trois matches joués, il a montré qu'il avait largement le niveau pour tenir ce rôle et représente un investissement très peu risqué avec ce prêt conclu sur la fin. Mieux, il évite une possible collaboration compliquée entre Navas et Areola. Egalement arrivé cet été, Marcin Bulka a réussi son seul match avec le PSG, gardant sa cage inviolée à Metz pour son seul match.
Des erreurs à la marge
Ce qui est à noter dans le recrutement parisien est aussi le nombre très faible d'erreurs. Aucun joueur ne peut être réellement considéré comme un boulet que le club se traînera durant des années : pas de Jesé, de Cabaye ou de Krychowiak achetés à prix d'or et jamais au niveau. Certes, Ander Herrera a un gros salaire et a donné plus d'interview qu'il n'a joué de matches mais l'Espagnol était arrivé libre de Manchester United et a malgré tout rendu quelques services. Il garde aussi une bonne cote pour une éventuelle revente. Autre joueur arrivé libre, Mitchel Bakker est une énigme mais il n'était pas attendu comme mieux qu'un troisième choix à son poste d'arrière gauche.
Si le PSG a donc tout presque réussi l'été dernier en renforçant son onze de départ et son banc de touche, le PSG doit désormais transformer l'essai en cours d'année avec le mercato hivernal mais surtout avec les nombreux prêts à gérer. Alors qu'Icardi doit encore s'engager définitivement, il faudra régler la question du gardien de but avec Areola et Rico actuellement en prêt. Restera aussi à régler le cas de Jesé, guère brillant avec le Sporting, mais surtout des nombreux joueurs en fin de contrat en juin prochain. Car si l'après-Cavani semble déjà réglé, trouver un successeur éventuel à Thiago Silva ne sera pas non plus une mince affaire...
