L’Argentine a battu l’Equateur (1-0) en match de qualification pour le Mondial 2022 grâce à un penalty de Messi. Seul Parisien appelé avec l'Albiceleste, Paredes a joué la totalité du match en haussant clairement le ton en deuxième mi-temps, malgré un système en rodage dans lequel il ne brille pas forcément.
Une Argentine plus à l’aise pour presser que pour créer avec le ballon
De retour à la Bombonera, stade du club de Boca Juniors dans lequel il a débuté sa carrière, Leandro Paredes était titulaire sans surprise aux côtés du très polyvalent Rodrigo De Paul dans l’entrejeu du 4-4-2 argentin. Si la signature tactique du mandat de Scaloni était celle du 4-4-2 losange, le sélectionneur argentin a hier reconduit le 4-4-2 à plat qui avait été testé il y a presque un an jour pour jour face aux mêmes équatoriens.
Si le système permet d’incorporer Ocampos en milieu droit, force est de constater que c’est toute l’équipe qui pâtit de cette structure avec ballon visiblement peu travaillée. Face au 4-1-4-1 assez bas de l’Equateur, les Argentins ont énormément de mal à créer des décalages, notamment à cause d’une absence quasi-totale de solutions entre les lignes et un bloc-équipe éparpillé aux quatre coins du terrain.
L’organisation des Équatoriens gêne énormément les Argentins. À moins d’une ouverture miraculeuse vers un joueur lancé, Paredes n’a pas de solution verticale, de même pour De Paul qui s’est quant à lui essayé à des dribbles dans son camp, entraînant souvent des pertes de balle. L’Argentine s’en remettait souvent à un décrochage de Messi hors du bloc et le rendu collectif est resté très médiocre même si la vitesse de la possession s’est intensifiée en fin de mi-temps.
Dans cette configuration, les Argentins paraissent plus à l’aise pour presser et provoquer des pertes de balle dangereuses dans le camp équatorien, ce qui amène régulièrement les actions les plus dangereuses pour les Argentins. Malgré tout, l’avantage au score est pris rapidement grâce à un pénalty provoqué par Ocampos et transformé par Messi au bout de dix minutes de jeu.
Deux mi-temps distinctes pour Paredes
Après quelque ballons timides, Paredes lance son match à la 6e minute grâce à une superbe ouverture de trente mètres vers Messi, action qui amène un des seuls tirs argentins de la première mi-temps hormis le penalty. Très limité dans ses options de jeu et obligé de jouer très bas pour aider des centraux qui peinent à sortir de leurs trente mètres avec ballon, Paredes n’a pas le rayonnement qu’on peut lui connaître habituellement en sélection. Malgré une frustration visible de ne pas pouvoir exprimer son football, sa tenue de balle est propre et il ne tente pas de prises de risques inconsidérées. Modération plutôt appréciable lorsque De Paul, visiblement dans un mauvais soir, perd beaucoup de ballons à côté.
Défensivement, le Parisien se montre plutôt réactif et mobile, avec notamment un bon pressing sur le relayeur adverse Franco et un excellent niveau de réussite sur les seconds ballons, même si il a pu se faire éliminer par un une-deux sur une transition en première mi-temps. Comme à son habitude, il s’est retrouvé embarqué dans le duel le plus dur physiquement du match, faisant exploser le costaud Ibarra sur un tacle pour récupérer une talonnade hasardeuse de Lautaro Martinez. Action pour laquelle il se fait avertir alors que siffler la faute en premier lieu paraît très douteux, les deux joueurs s’étant jetés tous deux sur un duel 50-50 très correct.
Après ce premier acte assez quelconque, le Parisien va signer une seconde période d’un tout autre acabit. Dès le retour des vestiaires, il signe une projection avec une frappe repoussée à l’entrée de la surface. Puis à la 48e minute, il se fend d’un centre depuis une position excentrée vers Lautaro qui remise sur Ocampos, dont le tir est dévie de justesse par le gardien. Le match devient globalement plus animé et intense, et Paredes accompagne le rythme de son équipe en augmentant son niveau de jeu. L’Argentine étant enfin plus mobile et courte avec le ballon, le Cinco peut enfin dicter le jeu vers l’avant et connecte bien mieux avec ses coéquipiers qu’en première mi-temps.
Il n’est pas en reste défensivement avec beaucoup de duels gagnés, et se montre même décisif avec un tacle salvateur dans la surface à la 79e après qu’Otamendi se soit fait éliminer sur un centre. Alors qu’il pouvait défendre avec parcimonie lors des matches amicaux, l’ancien n°10 de Boca Juniors montre toujours un niveau d’engagement intéressant lorsque la compétition reprend.
En définitive, Paredes a rendu une bonne copie un an après le dernier match de l’Argentine face aux Équatoriens. Il faut notamment remarquer qu’il a tenu sans problème durant les 90 minutes du match, lui qui joue souvent entre trente et soixante minutes avec le PSG. Un indicateur positif en vue des échéances prochaines du club.
