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Verratti, Kean, Florenzi, leurs perfs individuelles d'Italie-Pays-Bas (1-1)

Publié le jeudi 15 octobre 2020 à 8:08 par Matthieu Martinelli
Nouveau match nul pour l'Italie, cette fois face aux Pays-Bas (1-1) à Bergame, et qui voit donc la Pologne prendre la tête du groupe A de la Ligue des nations. De nouveau titulaire, Marco Verratti a été moins en vue que dimanche, alors qu'Alessandro Florenzi et surtout Moise Kean se sont distingués lors de leur entrée.

L'Italie bien gênée par la Hollande

Trois jours après un match nul mal payé à Gdansk face à la Pologne, l'Italie recevait les Pays-Bas à Bergame pour un match de prestige et empreint d'émotion avec le retour de l'équipe nationale dans une ville durement éprouvée par la crise du Covid-19. Mais si l'issue est identique, nul doute que l'opposition du soir aura offert au sélectionneur Roberto Mancini de plus précises indications quant à l'avancée de son projet de jeu. D'ordinaire confrontée à des replis défensifs assumés, la Squadra Azzurra a ainsi pu se jauger face au pressing néerlandais, spécifiquement conçu pour faire face à la relance azzurra.

Depuis maintenant deux ans, la Nazionale présente en effet un modèle de jeu stable et donc identifiable par l'adversaire, fondé sur une relance courte, patiente, articulé autour d'un 3-2-4-1 dont les deux cerveaux, Jorginho et Marco Verratti, dictent les possessions de l'équipe, et bien souvent par là-même le tempo des rencontres. Pour y faire face, et après des débuts peu convaincants, le néo-sélectionneur hollandais Frank De Boer avait pris le parti d'adapter ses plans et d'organiser son onze en miroir de celui mis en place par Mancini, le 3-5-2 hollandais répondant presque « homme pour homme » à la relance italienne, en formant une sorte de cage encerclant Jorginho et Verratti avec les deux avant-centres (Depay et Luuk De Jong) et les trois milieux de terrain (Van de Beek, Frenkie De Jong, Wijnaldum).

L'objectif était simple : empêcher les passes verticales de Bonucci, Verratti et Jorginho vers Barella et Pellegrini qui rôdent habituellement entre les lignes et repousser la construction italienne vers les côtés, où les pistons transalpins (Chiesa et Spinazzola) seraient bloqués par leurs homologues néerlandais (Hateboer et Blind). Un plan clair, au succès indéniable lors de la meilleure phase du match côté Oranje en milieu de première mi-temps, avec une large domination territoriale soldée par l'égalisation de Van de Beek et une Italie acculée dans ses trente mètres.

Mais auparavant, les dézonages côté droit de Barella, à l'instar de ce que Conte lui demande à l'Inter, permettaient malgré tout à l'Italie de progresser pour pouvoir ensuite attaquer la profondeur dans le dos de la ligne haute des partenaires de Virgil Van Dijk, comme sur le but de Pellegrini, parfaitement lancé par l'ex-joueur de Cagliari. Sûrement moins tactique, mais aussi plus ouverte, la deuxième mi-temps n'en restera pas moins tout aussi équilibrée entre deux équipes dont les temps forts se répondaient, tout en pêchant par manque de talent devant.

Verratti à l'image de son équipe

C'est donc dans un contexte bien différent de celui du match face à la Pologne trois jours plus tôt que Marco Verratti enchaînait une nouvelle titularisation dans la salle des machines azzurra, et c'est tout aussi logiquement que sa prestation s'en est ressentie. Très vite, il est apparu clair que Frank De Boer n'avait aucune intention d'assister à un nouveau match à 150 ballons touchés par le maître à jouer parisien, la première ligne hollandaise Depay - Luuk De Jong bloquant les transmissions depuis les défenseurs italiens (D'Ambrosio - Bonucci - Chiellini), et la ligne de milieux Van De Beek - Frenkie De Jong - Wijnaldum se chargeant de mettre la pression à chaque réception du duo Jorginho-Verratti, tout en les empêchant de trouver Barella et Pellegrini dans le dos.

Cette organisation au pressing que les Pays-Bas ont appliquée avec rigueur durant la première heure de jeu a ainsi nettement réduit l'influence d'un Verratti contraint de toucher des ballons moins haut, avec moins de solutions directes et voyant par ailleurs la manoeuvre italienne trouver ses quelques brèches côté opposé, à droite avec les mouvements de Barella. La marge d'erreur était pourtant ténue côté hollandais et les périodes de relâchement pouvaient se payer cash : peu avant le principal temps fort adverse, aux alentours de la 20e minute, le petit hibou se déjouait ainsi de la pression oranje et trouvait Immobile en profondeur, avant que le joueur de la Lazio ne bute sur Cilessen, une triste habitude en sélection.

Sur le plan défensif, sa ténacité et son engagement habituels n'ont pas toujours suffi à contenir un intenable Frenkie De Jong, inarrêtable autrement que par la faute quand il partait dans ses traditionnelles chevauchées balle au pied. Dans ce contexte, le carton jaune dont il avait écopé en première mi-temps suffit donc à justifier sa sortie prématurée à la 55e minute. Une prestation donc moins aisée que dimanche pour il Gufetto, sans qu'elle ne le remette en cause individuellement au contraire d'un Jorginho en plus grande souffrance ce soir, mais qui interrogera forcément son sélectionneur Roberto Mancini sur les retouches à apporter pour surmonter des pressions adverses plus agressives.

Kean ne s'est pas caché

L'une de ses réponses justement passait ce soir vers un jeu plus direct et une attaque plus fréquente de la profondeur, et c'est justement ce qu'a su apporter Moise Kean dès son entrée en jeu à la 55e minute, prenant le relais d'un Federico Chiesa une nouvelle fois brouillon.

Intrépide, sans retenue, et initialement positionné excentré à droite, le néo-parisien a d'emblée attaqué Nathan Ake, en prenant le dessus sur chacun de ses trois premiers duels, en percussion comme dos au jeu. Comme face à la Pologne toutefois, où son entrée avait aussi apporté un dynamisme dans le dernier tiers qui fait parfois défaut à la Nazionale, il manque encore à l'ex de la Juve un peu de concret dans le dernier geste pour récompenser des apparitions toujours pleines de bonnes intentions.

Lui aussi entré en jeu un peu plus tard, à la 72e minute, Alessandro Florenzi a repris le flambeau de son nouveau partenaire en club comme piston droit lorsque celui-ci est passé plus proche d'Immobile, et aurait pu se montrer décisif dès son premier ballon, lorsqu'à la réception d'une belle ouverture de Bonucci, son centre tendu manquait de peu de trouver un récepteur dans la surface. Une première action assez représentative des vingt minutes disputées par l'ex-Romain, toujours disponible et actif dans son couloir et dangereux dans ses centres.


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