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Attaque, style de jeu, défense, le grand comparatif Dortmund/PSG

Publié le mardi 18 février 2020 à 13:28 par Thibaut B. / ParisStatsGermain.fr
À l'occasion de la rencontre entre Dortmund et le PSG, nous vous proposons un comparatif complet et détaillé des deux équipes dressé autour de trois axes principaux : l'attaque, le style de jeu et la défense. Analyse.

Tant attendu, le huitième de finale aller de Ligue des Champions entre Dortmund et le PSG aura lieu ce mardi soir entre deux équipes aux nombreuses similitudes. En guise d'avant-match, nous vous proposons un comparatif des deux équipes en trois parties qui avait été publié il y a quelques semaines : l’attaque (buts, tirs), le style de jeu (passes, dribbles) et enfin la défense. Les stats concernent principalement les championnats respectifs des deux équipes et sont le plus souvent issues des sites whoscored.com, understat.com et fbref.com. À noter que les données ci-dessous sont arrêtées au 24 janvier dernier et sont à titre indicatif.

L’attaque de Dortmund surperforme, en particulier Jadon Sancho

Malgré des expected goals nettement à l’avantage des Parisiens (2.6/match pour Paris contre 2 pour le Borussia), les deux équipes ont pratiquement la même moyenne de buts marqués en championnat (2.5/match pour Paris, 2.56 pour Dortmund). Un double effet explique ce phénomène : la relative faible efficacité des attaquants parisiens en ce début de saison et, au contraire, la surperformance des buteurs du club allemand. 

Alors que tous les attaquants du PSG (sauf Mbappé et Choupo-Moting) affichent un ratio de buts marqués/buts attendus défavorable, c’est tout l’inverse pour ceux de Dortmund (source : understat.com). C’est notamment le cas du phénomène anglais Jadon Sancho (+4.05) et de la nouvelle recrue Erling Haaland (+1.81 après une seule rencontre).

C’est à la fois une bonne et une mauvais nouvelle. C’est positif dans le sens où, en principe, cette efficacité supérieure à la moyenne ne devrait pas durer ; mais c’est inquiétant dans la mesure où cela signifie quand même que ces joueurs-là sont en confiance et réalisent des prouesses devant le but adverse. Sans compter le nouveau facteur Haaland, âgé seulement de 19 ans, qui ajoute une nouvelle corde à un arc offensif déjà rempli de bien jolies et nombreuses flèches…

Au-delà des attaquants, il y a en tout 12 joueurs qui ont marqué au moins un but en championnat pour Dortmund (contre seulement 9 pour le PSG qui a pourtant inscrit 9 buts de plus). Paris devra notamment se méfier des latéraux : Hakimi en est à six buts pour autant de passes décisives toutes compétitions confondues, tandis que Guerreiro a marqué deux fois en championnat. Les phases arrêtées constituent une autre arme du Borussia, notamment par l’intermédiaire du Belge Witsel, auteur de deux des cinq buts inscrits sur coups francs de la part du BVB.

Ce récapitulatif des buts et passes décisives en championnat et Champions League permet de mettre en exergue l’excellent début de saison de Sancho qui affiche 12 buts et 12 passes décisives à son compteur, déjà en double-double. Cela fait de lui le quatrième meilleur buteur de Bundesliga (10 buts) et le deuxième meilleur passeur (10 passes), derrière Thomas Müller (11).

Le graphique ci-dessus n’intègre pas les performances d’Haaland sous le maillot de Salzburg lors de la première partie de saison : 16 buts en 14 matches de championnat et surtout huit buts en six matches (dont quatre en tant que titulaire) en Champions League.

Dortmund tire moins que le PSG, même de loin

Le PSG tire plus au but que le Borussia : 16.1 contre 13.9 par rencontre. Alors que la formation de Thomas Tuchel domine cette catégorie statistique en Ligue 1, Dortmund n’est que sixième dans ce registre en Bundesliga, dominé par le Bayern avec 18.7. Avec 13.9, les joueurs de la Ruhr se positionneraient à la cinquième place en France, derrière Monaco. Il y a clairement un déficit dans ce secteur de jeu.

Tout comme son futur adversaire, Dortmund utilise d’ailleurs très peu les frappes lointaines : avec 4.1 tirs déclenchés en-dehors de la surface par match en moyenne, les joueurs de Lucien Favre sont avant-derniers de ce classement outre-Rhin (Paris est 16ème en Ligue 1).

Les deux formations ont à peu près le même taux de tirs cadrés (entre 43 et 44 %). Des chiffres excellents puisque personne ne fait mieux en France et en Allemagne. C’est notamment lié au faible nombre de frappes lointaines mais cela témoigne bien de la qualité des attaquants des deux formations.

Donnée à ne pas négliger : près d’un quart des tirs de Dortmund sont effectués par des défenseurs (59 sur 251 en Bundesliga), dont 16 par Hakimi et 13 par Hummels (10 fois de la tête). Au PSG, les 32 tirs effectués par les défenseurs (dont 7 par Marquinhos…) représentent seulement 10 % des tirs totals de Ligue 1.

Beaucoup de similitudes dans le jeu des deux équipes

Le style de jeu des deux équipes présente beaucoup de similitudes. Les deux s’appuient sur une forte possession, encore plus forte à Paris (61.3 % contre 58.5 %) qui domine évidemment le Ligue 1 tandis que Dortmund est troisième dans cette catégorie en Bundesliga, derrière le Bayern et Leverkusen.

Cette forte possession s’accompagne logiquement d’une grande maîtrise technique : 90% au PSG et 86.3 % à Dortmund, ce qui fait des coéquipiers de Hummels les dauphins du Bayern (87.4 %) concernant cet indicateur statistique. Witsel est par ailleurs le joueur au taux de passes réussies le plus élevé de tout le championnat (93.5 %).

La comparaison du nombre de passes effectuées par titulaire de chaque poste ci-dessus met en évidence deux choses : la participation des latéraux est plus importante au BVB (117 à 102 dans notre exemple) et le rôle important joué par Sancho dans l’attaque (50 % de passes en plus que Reus ou Hazard). Paradoxalement cette implication des latéraux dans le jeu ne se traduit pas par un nombre de centres élevé : 16.9 pour Dortmund contre 19.3 pour Paris, et avec une réussite à peine meilleure (22 % contre 21 %).

Beaucoup de jeu long par les défenseurs centraux

Sans surprise, les Allemands dominent en matière de jeu long, tandis le PSG utilise peu cette arme : 56 tentatives par match en moyenne contre 39. Mais leur taux de réussite dans l’exercice (57 %) est à remettre en cause. 

Les joueurs de Favre sont quand même troisièmes du championnat allemand en terme de passes longues réussies par match (31.9) et le détail par joueur ci-dessous montre bien que c’est une pratique très répandue chez l’ensemble des joueurs, avec une domination particulière des défenseurs centraux.

Attention dribbleurs fous !

Autre caractéristique dont les Parisiens devront se méfier : les dribbles. Le champion d’Europe 1997 est en effet l’équipe de Bundesliga qui en tente le plus (23.4 en moyenne par match).

Le taux de réussite est par ailleurs correct (59 % contre 61 % au PSG). Ce sera donc un duel de dribbleurs puisque les Parisiens sont les leaders de ce classement en Ligue 1 (26.1 dribbles tentés par match). Le joueur à surveiller : le jeune Sancho évidemment (5.6 par match) puisque c’est celui qui dribble le plus en Bundesliga.

Encore une fois, les latéraux sont très présents dans cette catégorie statistique puisque, outre l’incontournable Hakimi (4.3), on retrouve Guerreiro (1.9 dribbles) et Schulz (1.8). À titre de comparaison, l’arrière latéral marocain a réussi en 18 matches de championnat plus de dribbles (47) que les quatre latéraux du PSG (Bernat, Kurzawa, Meunier et Dagba) réunis en 20 journées de Ligue 1 (44).

Le graphique ci-dessus nous indique que deux des cinq dribbleurs les plus frénétiques de Bundesliga appartiennent au Borussia. Attention danger !

Une défense très perméable

Si beaucoup de similitudes entre les deux équipes ont été constatées jusque-là, l’efficacité défensive constitue une sacrée différence entre le PSG et Dortmund, du moins sur la première partie de saison. Le BVB encaisse en effet plus de deux fois plus de buts que le PSG. En ratio par match, cela donne 1.43 but encaissé pour les Allemands contre 0.7 pour les champions de France. Les «expected goals against» confirment cette perméabilité défensive et ne révèlent pas d’exploits ou de boulettes particulières du gardien Roman Bürki.

Quel que soit le schéma tactique, à trois ou quatre défenseurs, le Borussia a encaissé beaucoup de buts cette saison. La nécessité d’intégrer Haaland dans le 11 de départ risque d'ailleurs de sacrifier un défenseur et de repasser à un système à quatre, comme observé ors de la deuxième mi-temps à Augsburg. Lorsqu'on connaît le profil très offensif des latéraux (Hakimi et Guerreiro) et celui des milieux récupérateurs (Witsel et Brandt), cela ne risque pas de renforcer la solidité défensive de l’équipe.

Dortmund a donc encaissé 27 buts en 18 matches de championnat, dont cinq sur corners, et trois par ses propres joueurs. Ce n’est que la huitième meilleure défense de Bundesliga. Et la Champions League n’a fait que confirmer cette difficulté, même si leur coéquipiers de Mats Hummels figuraient dans un groupe relevé, avec notamment Barcelone et l’Inter. Les joueurs de Lucien Favre ont encaissé huit buts en six matches de C1 (soit 1.3 de moyenne), contre deux en tout et pour tout pour le PSG.

Autre signe de la porosité de cette défense : le très faible pourcentage d’arrêts de son gardien : 51.8 %. C’est le dernier taux de toute la Bundesliga réunie (source : fbref.com). À titre de comparaison, le Bayern est à 68.1 % et le PSG à 75.4 %. Cela signifie que les positions de tirs laissées aux attaquants adverses sont plutôt bonnes et que le travail défensif en amont n’a donc pas été réalisé correctement.

C’est encore confirmé par le graphique ci-dessous :

Le nombre de tirs cadrés subis par match est assez proche entre le PSG et Dortmund (2.8 contre 3.1), et pourtant les Allemands encaissent beaucoup plus de buts. C'est le signe que les positions de tirs des adversaires de Dortmund sont bien meilleures et que la défense a mal protégé son gardien, livré à lui-même.

Que conclure à propos du Borussia Dortmund ?

En conclusion, cette étude, par le biais de l’analyse des statistiques du jeu de Dortmund, a permis de mettre en évidence un certain nombre de points forts et de points faibles.

Ce qu’il faut retenir du BVB en terme de points forts :

  • La force de frappe offensive et l’efficacité maximale des attaquants, notamment Jadon Sancho.
  • L’influence très forte dans le jeu d’Achraf Hakimi : buts, passes décisives, tirs, volume de jeu.
  • Un style de jeu basé sur la possession, associé à une belle habileté technique.
  • L’utilisation du jeu long des défenseurs centraux.
  • Beaucoup de provocations par le dribble (notamment Sancho), quitte à en abuser parfois.

Et en terme de points faibles :

  • Peu de tirs, notamment de loin.
  • Peu de centres malgré l’implication des latéraux.
  • Une défense perméable qui protège peu son gardien.

Compte tenu de son arrivée récente, cet article se concentre évidemment assez peu sur Erling Haaland. Celui-ci a néanmoins démontré dès son premier match qu’il allait encore renforcer le pouvoir offensif de cette équipe et l'a largement confirmé depuis. Quitte à encore plus la déséquilibrer en rendant sa défense plus friable. Cela promet un double affrontement tout feu tout flamme face au PSG les 18 février et 11 mars prochains. 


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