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Compositions, tactiques, absences, minutes jouées, etc, la revue d'effectif du PSG 2020/2021

Publié le vendredi 4 juin 2021 à 17:14 par Thibaut B. / ParisStatsGermain.fr
Nous entamons le bilan collectif de la saison du PSG en Ligue 1 avec l’analyse des temps de jeu et des différentes compositions d’équipe mises en place par Tuchel puis Pochettino. L’occasion de mettre en évidence la profondeur de l’effectif parisien, mais aussi le sempiternel manque de stabilité dans les onze de départ parisiens.

Le PSG a donc terminé la saison avec 82 points, soit 2.16 de moyenne par match. Mise à part la première année sous Kombouaré (puis Ancelotti), il s’agit de la plus mauvaise moyenne de points de l’ère QSI. Du point de vue comptable, Pochettino (2.24 points/match) a mieux réussi que Tuchel (2.06).

Le coach argentin n’a cependant pas réussi à reprendre la place de leader et il a à son « actif » quatre défaites en Ligue 1 en 21 matches. C’est autant que Tuchel en 17 rencontres.

8 défaites, un record sous QSI

Les 8 défaites concédées cette saison constituent en tous les cas un record depuis que les Qataris ont les commandes du club. Il faut remonter à l’exercice 2010-2011 pour retrouver un nombre identique de défaites (Paris terminera 4e cette saison-là qui verra aussi Lille être champion).

La moitié de ces défaites le furent contre les équipes à la lutte pour le titre (2 fois Monaco, Lyon et Lille), mais deux autres furent enregistrées face à des équipes relégables au moment du match (Nantes et Lorient). Les deux dernières datent du tout début de championnat (Lens et Marseille), avec une équipe en partie décimée moins de trois semaines après la finale de Champions League perdue face au Bayern. En synthèse, Paris a cumulé toutes les tares : entame de championnat ratée, défaites surprises contre des mal classés et rendez-vous manqués lors de la majorité des matches à six points.

Pas deux compositions d’équipe identiques

En termes d’effectif, Paris a battu son record (au moins dans l’histoire récente) avec 33 joueurs utilisés en Ligue 1 (dont 5 avec un seul match). Tuchel en avait « consommé » 30, Pochettino a intégré brièvement 3 jeunes (Michut, Simons et Nagera).

Pour la seconde année consécutive, le PSG a aligné un onze de départ différent à chaque match de Ligue 1 disputé. Entre cela et le changement de coach en cours de saison, difficile de développer des automatismes.

4 schémas tactiques ont été vus, du moins au coup d’envoi :

Uniquement prisé par Pochettino, le 4-2-3-1 a été utilisé 16 fois pour 12 victoires, 2 nuls et 2 défaites. Le 4-4-2 a été vu 9 fois (dont 6 par Tuchel) pour des résultats plus que douteux : 4 victoires, 1 nul et 4 défaites (Lens, Marseille, Monaco et Lorient). Le 4-3-3 est le dispositif qui a le mieux réussi aux Parisiens avec 8 victoires et 1 défaite (face à Monaco). Enfin, Tuchel, en première partie de saison, avait aligné à 5 reprises un 5-3-2 débouchant sur 3 victoires, 1 nul et 1 défaite (face à Lyon).

L’analyse poste par poste témoigne de l’impressionnant turnover encore réalisé encore cette saison.

3 gardiens furent utilisés : Navas 29 fois (17 buts encaissés, 4 défaites), Rico 8 fois (8 buts encaissés, 2 défaites) et Bulka 1 fois (à Lens, 1 but encaissé lors de la 1eè défaite de la saison).

Au poste d’arrière droit, 5 joueurs se sont relayés : Florenzi 17 matches, Dagba 14, Kehrer 5, Kurzawa et Pembélé 1. Même chose côté gauche avec 17 titularisations pour Bakker, 12 pour Kurzawa, 6 pour Diallo, 2 pour Bernat et 1 pour Dagba.

Cela fait quand même en tout 8 joueurs différents sur les deux postes de latéraux pour des prestations globalement peu satisfaisantes à un poste de plus en plus crucial dans le football européen.

En défense centrale, pas moins de 13 associations différentes furent testées en championnat :

Marquinhos-Kimpembe fut le duo le plus souvent à l’œuvre avec 14 matches de Ligue 1 (+6 en Champions League). Ce binôme a connu trois fois la défaite (Monaco, Nantes et Lille) et a encaissé 0.7 but/match, malgré 7 clean-sheets.

La seconde charnière la plus utilisée, Kehrer-Kimpembe, a subi la défaite à 3 reprises en 6 rencontres (Lens, Marseille, Lorient). Enfin le duo Marquinhos-Diallo a remporté les 5 matches de Ligue 1 dans lesquels il fut reconduit, sans encaisser le moindre but, mais les adversaires affrontés n’étaient pas d’un gros calibre (Brest, Rennes, Montpellier, Metz, Angers). Elle ne fut par ailleurs testée qu’une fois en Champions League lors de la victoire à l’arrachée face à Leipzig (1-0 sur pénalty).

Les dix autres charnières ne furent alignées qu’à une ou deux reprises maximum.

Ce n’est guère mieux au milieu de terrain, où onze joueurs ont été vus au moins une fois en Ligue 1, dont Marquinhos pour une courte pige en début de saison, et quatre « Titis » avec un temps de jeu néanmoins réduit.

Le double-pivot au milieu de terrain fut mis en place à 25 reprises en championnat avec les 10 combinaisons suivantes :

Là aussi, difficile de suivre les choix des coaches avec des binômes sans cesse renouvelés et des associations aussi différentes que Paredes-Verratti (4 fois) et Danilo-Gueye (3).

En attaque, Paris a disputé 14 matches de championnat sur les 38 avec 4 « attaquants » au coup d’envoi. Le quatuor offensif le plus souvent aligné est Neymar-Di Maria-Mbappé-Icardi (3 matches), devant Di Maria-Sarabia-Mbappé-Kean (2) et Neymar-Di Maria-Mbappé-Kean (2 aussi).

Mais c’est le dispositif avec 3 « offensifs » qui a été le plus souvent retenu (18 fois) dont quatre fois pour le trio Sarabia-Mbappé-Kean. On a également vu six matches avec seulement deux attaquants donc trois fois le duo Di Maria-Kean. 

Encore une fois, ces 27 compositions offensives différentes témoignent de la difficulté à trouver un onze-type. L’important « roster » parisien est certes une force mais les incessants changements ont plus ressemblé à du bricolage qu’à une vraie gestion de l’effectif.

Une moyenne de 6 absents par match

Les blessures constituent évidemment la principale cause de ce turnover incessant. En intégrant les suspensions et les absences dues au covid, on recense la bagatelle de 233 matches manqués rien qu’en Ligue 1. Cela représente une moyenne de 6 absents par match.

Hormis le cas Bernat qui n’aura donc disputé que deux rencontres (ligaments du genou touchés lors du 2e match de la saison), c’est Neymar qui cumule le plus de matches manqués (12 pour blessure, 5 pour suspension, 3 pour raisons diverses comme le Covid). Verratti a lui été forfait à 17 reprises, juste devant Icardi avec 16. Cela fait quand même 4 titulaires absents quasiment au moins la moitié de la saison.

A l’autre bout du graphique, figure Bakker qui n’a pas raté un seul match et qui, profitant des blessures et/ou suspensions de Bernat et Kurzawa, a disputé en tout 26 rencontres en Ligue 1 (il n’est pas rentré en cours de match lors des 12 autres).

Le Néerlandais a donc eu le 8e temps de jeu de tout l’effectif en Ligue 1. Scénario improbable en début de saison. Après Navas (2522 minutes), c’est Mbappé qui est resté le plus longtemps sur le pré avec 2389 minutes (soit 70 % des minutes possibles), devant Kimpembe et Marquinhos.

Tuchel comme Pochettino ont profité de la nouvelle règle relative aux changements en en effectuant en moyenne 4 par partie. C’est Sarabia qui a connu le plus d’entrées en cours de match (14 sur ses 27 matches joués), devant Herrera (13 sur 31) et Draxler (12 sur 24).

Peu de temps jeu pour les enfants du club

Les joueurs formés au club ont cumulé quant à eux neuf 4358 minutes en championnat, soit 11.6 % du temps de jeu total.

L’écart entre Kimpembe et les autres « Titis » est vraiment conséquent, même si Dagba a au final pas mal joué et a même doublé son temps de jeu par rapport à la saison précédente. Pembélé a connu trois titularisations en Ligue 1 (toutes sous Tuchel), mais n’a joué que 31 minutes avec Pochettino.

Utilisé à 7 reprises entre septembre et décembre (dont 1 titularisation), Ruiz a disparu de la circulation ensuite et va quitter le club. Kalimuendo, lui, a été aligné d’entrée à Lens avant de justement rejoindre le club nordiste où il a brillé (28 matches joués, 13 fois titulaire, 7 buts et 3 passes décisives). Ce fut beaucoup plus compliqué pour Fadiga dont le prêt fin janvier à Brest n’a pas permis de confirmer les espoirs placés en lui : il aura en fait plus joué en Ligue 1 avec Paris (6 entrées en cours de match sous Tuchel) qu’avec le club breton (4 entrées en jeu pour 39 minutes au total). Enfin, les entrées en toute fin de match de Michut, Nagera et Simons restent anecdotiques.

Au total, si le temps de jeu des joueurs du cru est supérieur à la saison dernière (11.6 % contre 10.3 %), il repose trop majoritairement sur Kimpembe pour pouvoir y voir une vraie tendance positive. Le championnat indécis jusqu’au bout et la profondeur de l’effectif parisien n’auront pas permis aux jeunes pousses du club de montrer leur talent.  On rappellera qu’en outre, le nouveau champion de France, Lille, avait quatre joueurs formés au PSG dans son effectif (Maignan, Ikoné, Soumaré, Weah) avec un temps de jeu total en Ligue 1 de 8393 minutes représentant 22 % du total des minutes possibles (soit près du double de celui du PSG).

Les joueurs français (8 des 9 Titis plus Mbappé, Kurzawa et Diallo) représentent quant à eux 25 % du temps de jeu global en Ligue 1. Là aussi, la tendance est à la hausse (24 %) mais cela reste très en-deçà des saisons 2017-18 ou 2018-19 (34%).

Dans la suite des bilans, nous reviendrons sur l'attaque, la façon de jouer, les paires défensives utilisées ou encore le pressing.


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