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Dans les chiffres, Thiago Silva apparaît toujours comme le meilleur défenseur central du PSG

Publié le mercredi 15 juillet 2020 à 16:51 par Thibaut B. / ParisStatsGermain.fr
C’est avec Thiago Silva que nous concluons notre revue d’effectif des défenseurs parisiens. Le capitaine du PSG, qui quittera le club de la capitale à l'issue de la saison, a de nouveau livré une saison de haut niveau. Même s’il n’a plus ses jambes de 20 ans, il a encore montré à ses jeunes coéquipiers qu’il fallait compter sur lui, même à 35 ans. Retour en chiffres sur la dernière saison d’O Monstro dans la capitale.

On a aimé

Son temps de jeu

Malgré le poids des ans, Thiago Silva (35 ans) a été le défenseur central le plus utilisé de la saison en Ligue 1 : 21 matches et 1 576 minutes. Il est même sur le podium des joueurs de champ ayant le plus foulé les pelouses de Ligue 1, derrière Di Maria (2 005 minutes) et Gueye (1 655).

Il n’a certes pas été complètement épargné par les blessures (blessure à l’aine début février, puis claquage face à Bordeaux qui lui fera rater le match retour à Dortmund). Mais globalement, il était peut-être en mesure de battre son record de matches joués en Ligue 1 (30 en 2015-16) puisqu’il en était à 21 et qu’il en restait 11 à disputer avant que la saison ne soit interrompue.

La maîtrise technique

Avec 95.5 % de passes réussies Thiago Silva trône tout en haut de la hiérarchie des joueurs de Ligue 1. On retrouve d’ailleurs quatre Parisiens aux cinq premières places de ce classement (et sept dans les 10).

C’est même la troisième fois en cinq ans qu’il remporte cette distinction.

Son taux de passes réussies dans le camp adverse est lui aussi très élevé (92.7 %).

95.5 % de passes réussies est son second plus haut ratio de sa carrière parisienne après le 96.1 % en 2017-2018.

Alors certes le taux de passes longues (6 %) et plus globalement, la prise de risques, sont minimes. Mais Thiago Silva c’est quand même une sûreté technique, l’assurance d’une relance propre par une capacité à anticiper les choses sans beaucoup d’équivalent au monde.

Il n’a par exemple jamais raté plus de huit passes au cours d’un match cette saison en Ligue 1 (sur un volume moyen de plus de 70 passes par match). Il a même réussi la performance de ne rater aucune passe à quatre reprises : contre Toulouse (47/47), à Nice (48/48), contre Amiens (58/58) et surtout à Lyon (69/69) seul des quatre matches concernés qu’il a disputés en intégralité.

Sa science du tacle

3 tacles ratés en tout et pour tout sur la saison de Ligue 1 pour Monsieur Thiago Silva. 28 réussis sur 31. Du grand art.

Le volume de tacles n’a rien d’extraordinaire (1.8/90 minutes). C’est même le plus faible des centraux, Kouassi mis à part, mais le taux de réussite (90 %) est exceptionnel.

Il aura raté ses trois tacles entre le 22 novembre (face à Lille) et le 4 décembre (face à Nantes). Avant cela, il avait commencé la saison en réussissant ses 17 premiers tacles. Et il l’a donc conclu en réussissant ses 8 derniers. Mais sans jamais abuser de cette arme : on n’enregistre aucun match à plus de 4 tacles et même 6 rencontres sans le moindre tacle.

Le plus fou c’est qu’il a déjà fait mieux au cours de sa carrière : 91 % en 2014-2015, avec, cerise sur le gâteau, le plus fort volume de tacles de sa carrière (69).

Le graphique ci-dessus témoigne de l’extraordinaire régularité à un très haut niveau du Brésilien en matière de tacles. Il n’est en effet jamais descendu sous les 74 % de réussite et sa moyenne en carrière est de 83 %.

Toujours un monstre défensif

Il n’y a pas qu’à travers le tacle qu’O Monstro a montré qu’il était toujours un monstre défensif. Le cumul sur 90 minutes de ses interventions défensives (tacles, dégagements, interceptions, tirs contrés) le situe devant tous ses collègues de la défense parisienne.

En cumulé, il totalise en effet 7 gestes défensifs toutes les 90 minutes, contre 6.5 à Kimpembe, second, et 6.2 à Marquinhos, troisième.

C’est en particulier sur les dégagements (en orange sur le graphique ci-dessus) que le capitaine parisien fait la différence : 3 contre 1.8 de moyenne pour les autres centraux. Il en a réalisé 6 à deux reprises dont une fois à Metz où il a accompagné cette performance de 5 interceptions. Toujours bien placé, il n’a pas son pareil pour couper une trajectoire ou repousser un centre.

Il domine aussi la catégorie des tirs contrés (en jaune) avec 0.9 toutes les 90 minutes (contre 0.4 pour les autres centraux en moyenne). A deux reprises cette saison en Ligue 1, il en a même contré 3 : à Monaco et face à Marseille.

Dans ces deux catégories (dégagements et tirs contrés), il domine non seulement ses collègues de la défense centrale, mais également tous les joueurs de l’effectif parisien.

Toujours en mode « Monsieur Propre »

Alexandre Castro risque de rester dans les annales du football comme le seul arbitre ayant expulsé Thiago Silva (5 mai 2013, face à Valenciennes). Au-delà de l’anecdote, même avec les jambes un peu lourdes, et même avec un niveau de performance un peu plus bas, Thiago Silva reste un joueur ultra propre.

Cette saison, cela donne 9 fautes commises en 21 matches de Ligue 1, avec un seul carton jaune (pour sa seule faute du match à Montpellier). Mais aussi 14 matches sans la moindre faute commise. Le seul accroc dans sa saison : les 3 fautes commises face à Amiens, avant, comme un signe avant-coureur qu’il n’était pas dans son assiette, de se blesser.

La comparaison avec les autres centraux de l’équipe témoigne de l’écart de comportement :

Il tourne donc à la moyenne hallucinante de 0.5 faute/90 minutes contre 1.4 pour les autres centraux de l’équipe.

Avec ce ratio de 0.5 faute, il égale sa meilleure performance en carrière. Pour le plaisir, ci-dessous le récapitulatif de ses stats de fautes et de cartons en carrière en Europe depuis 2009. Un modèle du genre.

On a moins aimé

Que le poids des ans commence à se faire sentir

Avec une évaluation de 7.01 selon Whoscored, il affiche la moins bonne évaluation statistique de sa carrière.

Le graphique ci-dessus montre clairement qu’il est sur la pente descendante en termes de performance. Le niveau de ces trois dernières années est nettement en-deçà de celui, exceptionnel, affiché pendant près de 10 ans à Milan puis à Paris.

On l’a senti très en difficulté comme jamais à plusieurs reprises cette saison, y compris en Ligue 1 : le pire fut à Amiens, où il est notamment impliqué sur les trois buts encaissés lors des 45 minutes qu’il passe sur le terrain ; mais aussi face à Monaco où Ben Yedder l’a souvent mis au supplice ; ou même à Lille où il sort à la mi-temps après un premier acte très compliqué.

Qu’il soit à ce point transparent offensivement

6 tirs, dont 5 têtes, aucune passe clé en 21 apparitions de Ligue 1, aucun but et seulement 0.22 expected goal : les stats en attaque d’O Monstro sont faméliques.

Ce sont même les plus basses parmi les défenseurs centraux (alors qu’elles ne volent pourtant pas bien haut) et les plus basses de sa carrière également.

Avec 0.34 tir toutes les 90 minutes, il affiche le plus bas ratio parmi les défenseurs centraux du PSG. Le jeune Kouassi qui a la moitié de son âge tire deux fois plus souvent au but.

Il a cadré deux malheureux tirs (ou plutôt têtes) cette saison : à Metz et à Monaco. Comme un symbole des difficultés parisiennes à se montrer dangereux sur coups de pied arrêtés. Jamais dans sa carrière, il n’avait aussi peu tenté sa chance.

Il n’avait jusque-là jamais tiré moins de 11 fois au but dans une saison. Et ramené à 90 minutes, jamais moins de 0.4 tir (contre 0.3 cette saison). Depuis quatre exercices, sa moyenne ne cesse de diminuer. C’est la première fois de sa carrière qu’il ne délivre aucune passe clé en championnat. Avec le PSG, il n’avait jamais fait moins que 3 et sa moyenne par saison était jusque-là de 7. Il en a en revanche réussi une en Ligue des Champions (à Bruges).

C’est la deuxième saison consécutive qu’il ne marque pas, ni en championnat, ni en Champions League. Il a néanmoins scoré en Coupe de France lors du festival 6-1 à Dijon en quart de finale sur un corner. Mais cela ne lui était plus arrivé depuis un PSG-Metz de mars 2018 post-élimination face au Real Madrid. Il est sur le déclin, c’est indéniable. Il n’apporte rien offensivement, c’est indiscutable. Mais il demeure probablement le meilleur défenseur de l’équipe, et sûrement de Ligue 1 à 35 ans, et cela témoigne à la fois de son incroyable longévité mais aussi des loupés de la direction sportive pour lui trouver un successeur.


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