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Le PSG bat les records historiques de dribbles de la L1

Publié le mercredi 8 avril 2020 à 21:59 par Thibaut B. / ParisStatsGermain.fr
Non seulement le PSG version 2019/2020 est l'équipe qui dribble le plus dans les cinq grands championnats mais aucune autre équipe de L1 n'a fait mieux dans l'histoire du championnat, tout du moins depuis que ce type de données est compilé.

L’équipe la plus dribbleuse de toute l’histoire de la Ligue 1 

Porté par son trio de funambules, le PSG est donc l’équipe d’Europe qui dribble le plus comme nous l'avons vu dans notre article précédent. Plus incroyable encore, dans toute l’histoire de la Ligue 1 (en tous les cas, aussi loin que les statistiques disponibles nous ont permis de remonter, c’est-à-dire jusqu’en 2009), aucune équipe n’avait autant dribblé.  

« L’ennemi » marseillais a eu une période, entre 2014 et 2016, où il a flirté avec les stats de la saison actuelle du PSG (24.6 en 2014-15 puis 24.8 en 2015-16) mais reste un cran en-dessous du PSG de l’an 2 de Thomas Tuchel (24.9 dribbles par match).

Le PSG, lui-même, en 2017-2018, pour la dernière saison d’Unai Emery, avait atteint ce qu’on pensait à l’époque être un sommet en matière de dribbles dans l’histoire du PSG avec 24.7, à 68 % de réussite. Mais la saison actuelle bat tous les records.

On a vu que la différence avec la saison dernière s’expliquait essentiellement par la progression du trio Neymar-Mbappé-Di Maria (+6 dribbles de moyenne à eux 3). Mais l’écart avec la fin des années 2000 et le début des années QSI est encore plus important (plus de 10 dribbles par match de moyenne). Nous allons maintenant revenir, année par année, sur les dribbleurs des équipes de ces saisons là pour voir s’ils ont influé sur le jeu de l’équipe.

Les deux graphiques ci-dessus, par saison, collectif et individuel, nous enseignent plusieurs choses :

  • Il n’y a pas vraiment de rupture dans le nombre de dribbles par match avec l’arrivée de QSI (en 2011) et des stars qui vont avec. Les moyennes sous Kombouaré puis avec Ancelotti, voire même pour la première année sous Laurent Blanc sont globalement identiques en terme de dribbles tentés par match (14.5 de moyenne).
  • Le taux de réussite commence en revanche lui à progresser sous le règne de Blanc et passe pour la première fois la barre des 50 % en 2013-2014, bien aidé par les bonnes stats de Lucas (65 %) et Verratti (86 %).
  • La vraie rupture a lieu la saison 2014-2015 (2ème saison de Blanc) : la barre des 20 dribbles par match est franchie pour la première fois, sous l’impulsion de Lucas (5.1 dribbles à 61 %) et Pastore (4 à 53 %), alors au sommet de leur art et de leur carrière parisienne. C’est également vrai pour Verratti qui réalisera cette saison-là son exercice le plus prolifique en terme de dribbles (2.8 à 71 %).
  • La saison 2017-2018 marque un nouveau sursaut en raison de l’arrivée de Neymar : le Brésilien bat tous les records (10.6 tentatives par match) et Mbappé tente de marcher sur ses traces (5 par match). L’écart avec la saison précédente est important car la greffe Ben Arfa (2.7 dribbles à 70 %) n’a pas pris et que Pastore et Lucas étaient alors en bout de course à Paris.
  • Plus de dribbles ne signifie pas forcément plus de déchet : les saisons avec le plus de dribbles (c’est-à-dire depuis l’exercice 2014-15) ont un bien meilleur taux de réussite que les précédentes : 63 % contre 47 %
  • 8 saisons sur 11 c’est un Brésilien qui a tenté le plus de dribbles par match dans l’effectif du PSG (4 fois Lucas, 3 fois Neymar, 1 fois Nenê).
  • On peut être un leader technique sans dribbler : Ibrahimovic, à la différence de Neymar, a porté le PSG et survolé la Ligue 1 sans beaucoup utiliser cette arme : 1.8 dribble par match à 54 % de réussite en moyenne sur ses quatre saisons de Ligue 1.

Le PSG a-t-il pour autant changé d’identité cette saison ?

L’écart du nombre de dribbles tentés entre les deux premières saisons de Laurent Blanc nous a interpelé (14.1 puis 22 par match). Cette hausse de plus de 50 % d’une année sur l’autre a-t-elle correspondu à un changement profond de style de jeu du PSG ? Il faudrait faire une analyse plus fine mais a priori non. L’identité de jeu du PSG des années 2013-2016 était clairement établie et on ne peut pas dire que le dribble était sa caractéristique première, ni qu’elle a connu une rupture en cours de période. Pourtant les chiffres sont très différents entre les deux saisons.

Alors ? Alors, cela semble vouloir dire qu’une équipe peut faire évoluer significativement ses statistiques de dribbles sans pour autant que sa philosophie de jeu s’en trouve fondamentalement impactée. Cela signifierait que le dribble relève plus d’une initiative individuelle, d’une circonstance de jeu, d’une capacité personnelle, que d’un style de jeu précis d’une équipe. Le nombre de dribbles tentés et réussis peut donc s’analyser comme la conséquence de la capacité des joueurs sur le terrain à éliminer (ou non) un adversaire, mais guère plus.

On a vu que, ponctuellement, on peut interpréter le nombre de dribbles globaux d’une équipe sur un match comme un aveu d’impuissance à s’imposer collectivement et donc à chercher à passer en force individuellement. Mais si ce constat peut valoir pour un match, il est compliqué à appliquer sur toute une saison. Il doit bien sûr y avoir des contre-exemples avec des équipes qui misent principalement sur la percussion individuelle. Et d’autres qui, au contraire, jouent la sécurité et s’y refusent.

Mais concernant le PSG, il est difficile d’expliquer l’évolution du nombre de dribbles de l’équipe ces 10 dernières années par autre chose que l’évolution de l’effectif et le poids pris par les joueurs à forte capacité d’élimination, type Neymar aujourd’hui, ou Lucas et Pastore par le passé. Difficile de dire que le PSG d’aujourd’hui est plus individualiste que celui de Blanc. Ou, à l’inverse que le PSG de l’An 2 de Laurent Blanc (22 dribbles par match en 2014-15) est plus porté sur la prise de risque individuelle que celui de Thomas Tuchel l’an passé (19.7 dribbles « seulement »).

Le Parc adore ça

Par conséquent, que conclure du fait que le PSG soit l’équipe d’Europe qui dribble le plus aujourd’hui et l’équipe qui, dans l’histoire de la Ligue 1 ait le plus recours à cette arme ? On peut bien sûr mettre en avant que la Ligue 1 et ses défenses regroupées obligent, à un moment donné, le joueur de talent à tenter une différence individuelle pour forcer le verrou adverse pour créer un décalage. On ne peut pas nier non plus que le PSG 2019-2020 n’a que rarement offert des prestations complètement abouties collectivement parlant et que, faute de mieux, il a recours aux exploits individuels pour faire la différence.

Tout ceci est vrai et influe sûrement sur le nombre de dribbles tentés. Mais il est probable que c’est surtout la conjonction au sein de l’effectif parisien de plusieurs joueurs au talent individuel hors norme qui explique en grande partie cette stat des dribbles. Comment interdire à Neymar, Mbappé, Di Maria ou Verratti de faire sortir la magie de leurs pieds alors qu’ils en ont la capacité ? Ces joueurs aiment dribbler, éliminer l’adversaire, parfois l’humilier. Neymar, hué en début de saison au Parc, a su, en partie grâce à son sens du spectacle, retourner les spectateurs de la Porte d’Auteuil. Le public adore ça et en redemande. Eux, aiment contenter leur public. Le Parc en redemande. C’est quand la reprise ?


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