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Un dernier regard sur 2016/2017, vue par les stats (Part. 1)

Publié le vendredi 11 août 2017 à 20:52 par Thibaut B. / ParisStatsGermain.fr
Alors que la saison 2017/2018 du PSG doit être celle de la reconquête en France comme en Europe, voici un dernier retour sur la précédente agrémenté de nombreuses statistiques qui la mettent en parallèle avec celles d'avant. Dans cette première partie, l'analyse se concentre sur le parcours parisien en championnat, tant par le biais d'indicateurs traditionnels (points, buts, etc) que par d'autres liés au jeu (occasions, dribbles, etc).

Alors que la deuxième saison du PSG version Unai Emery vient de débuter, nous vous proposons de revenir une dernière fois sur l’exercice écoulé et d’essayer de répondre à deux questions : Paris a-t-il moins bien joué sous Emery que durant les années Blanc ? Et qu’est-ce qui différencie le style de jeu du PSG par rapport aux principales grandes écuries européennes ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, voici quelques éléments méthodologiques qui nous ont guidés dans cette analyse :

  • Utilisation des statistiques issues des sites spécialisées Squawka (majoritairement) et Whoscored
  • Comparaison des données du PSG 2016-2017 versus le PSG des années Laurent Blanc (2013-2014, 2014-2015 et 2015-2016)
  • Les données utilisées concernent l’intégralité de l’équipe. Les performances individuelles ne sont pas ou peu mobilisées
  • Les données portent uniquement sur les matches du championnat national, la Ligue 1
  • Les équipes européennes incluses dans l’échantillon analysé sont les deux premières des cinq grands championnats européens (Allemagne, Espagne, Angleterre, Italie, France)

Il est évidemment très réducteur de se contenter de comparer des statistiques pour tenter d’analyser la performance d’une équipe par rapport à d’autres. Néanmoins, ces données apportent des indicateurs le plus souvent pertinents et permettant de réduire la subjectivité qui réside parfois dans les analyses médiatiques du niveau d’une équipe.

La première partie de cet article tente donc de répondre à cette question : Paris a-t-il été moins performant sous Emery que durant les années Blanc ? Un deuxième article suivra concernant la comparaison du jeu du PSG par rapport aux meilleures équipes européennes. 

Les indicateurs bruts indiquent clairement que la dernière saison du PSG est moins bonne que les précédentes

La méthode la plus évidente pour évaluer la saison du PSG est de s’arrêter sur les indicateurs traditionnels, relativement bruts. Et comme le PSG d’Emery n’a terminé que 2ème derrière Monaco alors que Blanc avait notamment collectionné trois titres de champion de France, il est logique que ces indicateurs traduisent une performance en baisse : 

  • Le total de points de 2016-2017 est (légèrement) inférieur à la moyenne des trois dernières années (87 vs 89) et plus bas que deux des trois dernières années
  • Le nombre de défaites est le plus important de ces quatre dernières années (5 en 2016-2017 vs 3 max sous Blanc). Signalons au passage que 4 des 5 défaites de la saison 2016-2017 ont eu lieu en 2016, mettant en évidence que c’est le début de campagne du PSG qui a plombé sa saison
  • Les nombres de buts marqués (83 vs 90) et encaissés (27 vs 26) sont moins bons que la moyenne des trois dernières années, et au moins 2 des 3 dernières années sont meilleures que la saison 2016-2017
  • Le taux de possession de balle de 2016-2017 (61.5 %) est inférieur à la moyenne des trois années antérieures (62.1 %) et à deux des trois dernières saisons

C’est le manque de réalisme offensif et d’efficacité défensive qui expliquent ces résultats moins favorables

Cela peut paraître être une lapalissade mais le manque d’efficacité des deux côtés du terrain est le principal responsable de ces résultats moins bons que les années antérieures.

Le manque de réalisme offensif comparé aux années précédentes est flagrant et peut être illustré par les indicateurs suivants : alors qu’il suffisait précédemment de 4.6 occasions et de 6.1 tirs pour marquer un but, il a fallu en 2016-2017 5.4 occasions et 7.1 tirs pour scorer. L’écart concernant le ratio tirs/but est même sidérant avec la saison 2015-2016 puisqu’il suffisait cette année-là de 5.5 tirs pour marquer. Le faible pourcentage de tirs cadrés comparativement aux années antérieures (49 % contre 53 % en moyenne) traduit bien lui aussi ce recul en terme de réalisme offensif.

De l’autre côté du terrain, le constat est globalement le même : les Parisiens de l’ère Emery ont fait preuve d’une moindre efficacité défensive que pendant les années Laurent Blanc. La principale statistique qui témoigne de cette faiblesse est sans conteste le ratio tirs subis/buts encaissés : en 2016-2017, le PSG a pris un but tous les 12.8 tirs contre 14.2 en moyenne lors des trois saisons précédentes et notamment 19.2 en 2015-2016 ! 

Dans une moindre mesure, trois autres indicateurs illustrent cette baisse de la performance défensive : le nombre de tacles réussis et de d’interceptions est le plus bas des quatre années analysées alors qu’au contraire celui des erreurs défensives (0.55 par match) est le plus élevé (moyenne à 0.45).

Et pourtant le PSG made in Emery a produit plus de jeu que l’équipe des années Blanc

Si, en première approche, il paraît indéniable de considérer que le PSG de la dernière saison a été moins bon que les années précédentes, plusieurs indicateurs viennent relativiser, et même contester cette affirmation. Nous ne rentrerons pas dans le débat consistant à s’interroger sur « qu’est-ce que bien jouer » mais nous voulons simplement mettre en exergue certaines données tendant à démontrer que le PSG d’Emery a bel et bien produit plus de jeu que le PSG de Blanc.

Pour alimenter cet énoncé, les statistiques relatives aux passes apportent une aide précieuse : en premier lieu, on peut déjà constater que le nombre de passes réalisées et surtout le taux de passes réussies en 2016-2017 sont supérieurs à la moyenne des années Blanc et à deux des trois précédentes saisons. Les passes réalisées sont en outre a priori plus dangereuses et plus risquées puisque le pourcentage de passes vers l’avant est le plus haut des quatre dernières saisons (62.8 %). De manière plus anecdotique, il peut également être noté que cette dernière saison enregistre le meilleur taux de passes réussies par le gardien (89 % vs 79 % en moyenne).

Outre ces données concernant les passes, d’autres statistiques illustrent encore mieux la qualité, en hausse, du jeu parisien : le nombre d’occasions (11.7 par match) est le plus fort total des quatre saisons analysées (10.8 en moyenne sous Blanc). Cet indicateur, ajouté au nombre de tirs (15.4 par match contre 14.4 en moyenne précédemment) et au nombre de centres (24 par match contre jamais plus de 21 lors des saisons précédentes), témoigne de cette hausse du niveau de jeu produit par les Parisiens sous Unai Emery. 

Deux autres chiffres tendent à prouver que le jeu pratiqué l’an passé par le PSG était plaisant : 28 % du temps était passé dans le derniers tiers du terrain (soit le taux le plus haut des quatre dernières saisons) et le nombre de dribbles réussis a été plus important que lors de deux des trois saisons précédentes (que ce soit en volume ou en taux de succès).

Ce jeu offensif ne s’est, en outre, pas fait au détriment de l’équilibre général puisque le nombre de tirs subis a été le plus faible des quatre dernières saisons (9.1 contre 9.8 en moyenne et jamais moins de 9.6 jusque-là). Le taux de « cleansheet » est, en outre, supérieur aux années antérieures (55 % vs 47 %).

En conclusion, à rebours de certains discours décriant la qualité du jeu parisien l’an passé, ces statistiques permettent de manière relativement objective de resituer le niveau de jeu de l’équipe. A la lecture des statistiques analysées, l’équipe 2016-2017 du PSG, malgré le départ de son meilleur joueur, a bel et bien produit davantage de jeu que ses devancières mais a été pénalisé par son manque de réalisme et de réussite des deux côtés du terrain. Le départ d’Ibrahimovic (un but tous les 4 tirs lors de sa dernière saison par exemple) et la saison chaotique des gardiens du PSG (0.9 but pris par match par Areola en 15 rencontres) coûtant un lourd tribut aux résultats 2016-2017 du PSG d’Emery. Le fameux «chemin» cher au coach basque semble donc le bon, même si les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes. Espérons que l’arrivée de Neymar Jr permette de conduire le PSG sur le «chemin» de la gloire…


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