En visite aux États-Unis dans le cadre de la Coupe du monde des clubs, le PSG a réaffirmé ses ambitions autour de la construction d’un nouveau stade. Inspiré par le modèle américain et notamment le SoFi Stadium de Los Angeles, le club envisage une enceinte multifonctionnelle tournée vers l’expérience globale, bien au-delà des 90 minutes de match.
Le PSG regarde vers l’ouest. Alors que les tensions restent vives avec la Mairie de Paris sur la question de la propriété du Parc des Princes, le club poursuit sa mue vers un stade du futur. À Pasadena, où les Parisiens ont parfaitement lancé leur campagne dans la Coupe du monde des clubs en étrillant l'Atlético de Madrid (4-0), Victoriano Melero, le directeur général du PSG, a évoqué auprès de Reuters la philosophie qui sous-tend aujourd’hui les réflexions du club en matière d’infrastructures.
« Le prochain défi est un nouveau stade. Pendant un an, nous allons analyser et faire un choix pour notre avenir, et nous nous inspirons de ce qui se passe aux États-Unis en matière d'infrastructures sportives », a résumé le dirigeant parisien. L'entrée dans le capital il y a quelques mois d'Arctos Partners, fonds d'investissement américain, n'a probablement pas changé la tendance non plus...
L'extravagance du SoFi Stadium attire le PSG
Parmi les références qui nourrissent cette réflexion, le SoFi Stadium s’impose comme le modèle à suivre. Inauguré en 2020 à Inglewood, dans la banlieue de Los Angeles, il accueille les matchs des Rams et des Chargers, les deux franchises NFL (football américain) de la ville. Cette enceinte de 70 000 places est un concentré d’innovations : écran géant ovale suspendu à 360°, toiture translucide et semi-ouverte, loges et salons connectés, système de ventilation naturelle, acoustique pensée pour les concerts, espaces événementiels, zones commerciales, restaurants haut de gamme, fan zones, et même un lac artificiel en contrebas du complexe.
« Le SoFi Stadium est un lieu incroyable, bien plus qu'une simple installation sportive : c’est un véritable lieu de divertissement et de spectacle. C’est ce sur quoi nous souhaitons vraiment miser pour diversifier nos revenus », a insisté Melero. S’il n’est pas mobilisé pour la Coupe du monde des clubs cet été, le SoFi Stadium accueillera en revanche plusieurs rencontres lors de la Coupe du monde 2026 organisée par la FIFA : cinq matchs de groupes, deux seizièmes de finale et un quart de finale y sont programmés.
L’expérience avant, pendant et après le match dans un stade à... 5,5 milliards d'euros
L’ambition du PSG ne se limite pas à accueillir plus de spectateurs. C’est toute l’expérience du match qui est repensée dans une logique inspirée des standards nord-américains : avant, pendant, mais aussi après la rencontre. Le club veut faire de sa future enceinte un pôle d’attractivité permanent, capable d’héberger des événements divers, de créer de nouveaux espaces de vie pour les fans, et de générer des revenus indépendants du résultat sportif.
« Un match, ce n’est pas que 90 minutes de sport, c’est aussi une expérience avant et après le match. Le PSG est devenu un producteur d’émotions », continue d'expliquer Victoriano Melero.
Le modèle américain séduit aussi pour sa démesure : le coût estimé du SoFi Stadium s’élève à environ 5,5 milliards d’euros. Un chiffre vertigineux qui donne une idée de l’ambition financière et structurelle du PSG dans ce dossier. La logique est celle d’un stade comme véritable centre de divertissement, à l’américaine. Un virage assumé, dans l’esprit des franchises NBA et NFL, que le PSG entend adapter à l’écosystème européen.
Le PSG assume le bras de fer avec la Ville de Paris
Ce virage stratégique ne sort pas de nulle part. Dix jours après son sacre en Ligue des champions, le PSG a confirmé par communiqué officiel son intention de se doter « d’un stade à la hauteur de ses ambitions ». Les sites de Massy (Essonne) et Poissy (Yvelines) ont été retenus pour accueillir ce projet d’envergure. Selon certaines indiscrétions, le club parisien a en tête une capacité comprise entre 60 000 et 90 000 places, soit bien au-delà des 48 000 du Parc des Princes actuel.
Pour Nasser al-Khelaïfi, le message est clair. « Si nous ne sommes pas les bienvenus dans notre stade, nous avons besoin de chercher une autre solution », a-t-il récemment lâché sur le plateau de C à Vous, confirmant le blocage persistant avec l’équipe municipale sortante conduite par Anne Hidalgo.
Le PSG reste lié au Parc par un bail emphytéotique jusqu’en 2044, et le club assure qu’il y restera « résident pendant plusieurs années ». Mais les prochaines échéances politiques, notamment les élections municipales de 2026, pourraient rebattre les cartes. En attendant, pas question pour les dirigeants de fonder leur stratégie sur une incertitude institutionnelle. « Nous sommes sur un projet industriel à quarante ans. On ne peut pas y ajouter un aléa politique », a rappelé Victoriano Melero dans Les Échos.
