Arrivé libre de tout contrat de l’AC Milan et pour le moment barré par Keylor Navas, de douze ans son aîné, Gianluigi Donnarumma est bien obligé de prendre son mal en patience. Quel que soit son statut en club, le jeune gardien italien conserve la confiance de Roberto Mancini, mais suscite déjà les doutes de la presse italienne.
Gianluigi Donnarumma ne vit pas la période la plus faste de sa carrière, et cela ne manque pas de faire réagir en Italie. La presse transalpine n’a pas perdu de temps pour évoquer la situation compliquée du gardien italien, couronné meilleur joueur de l’Euro à la suite du sacre de sa nation face à l’Angleterre (1-1 a.p., 3-2 aux t.a.b.) au cours de l’été, et pour l’instant toujours resté cloué sur le banc du PSG, Mauricio Pochettino lui préférant le vétéran Keylor Navas.
Un retour au jeu très attendu pour Donnarumma
À l’heure de cette première trêve internationale de la saison, et donc des retrouvailles avec les terrains pour Donnarumma, titulaire indiscutable depuis l’arrivée de Roberto Mancini à la tête de la sélection, le Corriere della Serra s’inquiète de la situation du géant de 22 ans. De son côté, Mancini ne doute pas de la qualité de son dernier rempart, et a asséné un message fort (et quelque peu de mauvaise foi) lors de son dernier point presse : « Donnarumma ne joue pas parce qu'il est arrivé un peu plus tard que ses coéquipiers au PSG. Seulement à cause de ça. »
C’est pourquoi Donnarumma n’a pour le moment pas à craindre de perdre sa place dans les cages italiennes, et devrait bien retrouver ses compatriotes dès jeudi à Florence, face à la Bulgarie (à 20h45, sur la chaîne L’Équipe), avant d’enchaîner contre la Suisse samedi, puis la Lituanie mercredi prochain.
Une pression palpable chez Navas
En revanche, Paolo Tomaselli, plume transalpine du fameux « Courrier du soir » en version française, dresse un constat bien plus mitigé du début de l’expérience parisienne de Donnarumma, pouvant cependant rapidement tourner selon le niveau des performances de Navas. « Le fait de ne pas avoir une place garantie peut être un stimulant pour se développer davantage, non seulement sur le plan technique mais aussi sur celui de la personnalité, c'est clair. Cependant, Donnarumma n'a pas n'importe quel gardien devant lui, même si certains signes, comme l'erreur de dimanche sur le but de Reims qui a ensuite été refusé pour hors-jeu, laissent penser que la parabole de Keylor Navas a peut-être commencé sa phase descendante. »
Un Navas bien installé et important au sein du vestiaire du PSG
Le journaliste italien poursuit en pointant le poids de l’influence de Navas au sein d’un vestiaire parisien à tendance hispanophone et auprès d’un coach sud-américain, mais aussi l’importance de son expérience en Ligue des Champions comparé à un novice en la matière. « Il y a peu de doutes sur le fait que Donnarumma est très fort et que Navas, à presque 35 ans, n'est peut-être plus le même qu'à l'âge d'or de la grande équipe du Real. Mais il y a encore moins de doutes sur le fait que Keylor - avec 81 matches joués en Ligue des Champions, un tournoi dans lequel Gigio n'a pas encore fait ses débuts - est un leader dans le vestiaire parisien, où la langue la plus utilisée est de loin la langue espagnole. »
Nul ne doute que l’évolution de la relation entre les deux portiers parisiens va être très observée tout au long de la saison, et que chaque performance de l’un ou de l’autre alimentera les débats les concernant. Reste que, pour le moment, Navas conserve la confiance de Pochettino et son staff, et devrait vraisemblablement démarrer la phase de groupes de la Ligue des Champions dans la peau d’un titulaire, et sous l’œil acéré d'un Donnarumma avant tout « venu ici pour jouer » comme il le rappelait récemment au Canal Football Club.