Rare dans les médias, Neymar a malgré tout accordé un long entretien à Fui Clear, média en ligne d'Eduardo Semblano, alias Edu. L'occasion pour le joueur du PSG de se confier pendant près de 35 minutes sur de très nombreux thèmes comme les critiques qui le touchent, l'héritage qu'il espère laisser ou encore son rapport avec son père et agent. Voici la seconde partie ses propos en version intégrale.
La première partie de l'entretien est disponible ici : Neymar, son interview complète à Fui Clear (1e partie).
Edu : Je regardais une vidéo récemment, une vidéo de toi à Santos, à 18 ans. Est-ce que tu penses que le football a déjà changé par rapport à cette époque où tu as commencé à jouer ? Aujourd'hui, les blocs sont très regroupés, les joueurs très regroupés.
Neymar : « En fait, c'est surtout le Brésil ça, je pense. Au Brésil, la partie du terrain sur laquelle tu joues est bien plus grande, plus ample, qu'en Europe. En Europe, toi, tu joues ici, et un autre joue là ; au Brésil c'est un autre style de jeu, il y a plus de contre-attaque, plus de un-contre-un. Et l'adaptation quand tu arrives du Brésil est très difficile, cruelle, parce qu'il y a beaucoup de changements. Mais petit à petit tu t'adaptes, tu vois comment fonctionne le jeu ici, et grâce à Dieu tout s'est bien passé. »
*Edu lui tend un téléphone avec Casimiro, un youtubeur Brésilien* Casimiro : Neymar, d'ici 10/15 ans, je vais raconter à mes enfants que j'ai vu jouer Neymar Jr. Ce que je voudrais savoir, c'est qu'est-ce que tu aimerais que les personnes répondent, quand on leur demandera "qui était Neymar ?", comment veux-tu que l'on se rappelle de toi, dans le futur ?
Neymar : « Ah, c'est une grande question (Il sourit). Ce que je voudrais que l'on dise, c'est que Neymar a été un des joueurs les plus authentiques, les plus vrais qui ait jamais existé. Je pense que c'est tout. Je pense que je suis une personne très "vraie", je ne me cache jamais et je n'ai rien à cacher a personne. Que ce soit avec toi, ou sur le terrain, je donne ma vie pour la sélection brésilienne, pour le pays ou pour l'équipe dans laquelle je joue. Je n'aime pas perdre, c'est évident...»
Edu : Je dis parfois, quand on me demande, que l'énergie que tu dépenses sur le terrain est différente de celle que tu manifestes quand tu es en dehors. Sur le terrain, tout est plus rapide ; en dehors tu es beaucoup plus calme, beaucoup plus introverti...
Neymar : « Oui, c'est vrai que je suis deux personnes différentes ; sur le terrain, parfois je me transforme, parce que je veux gagner par n'importe quel moyen. J'ai mes torts, évidemment, j'ai déjà fait beaucoup d'erreurs. Si je pouvais changer certaines choses, j'aurais agi différemment, mais je pense que la maturité vient naturellement. Bien sûr, je ne veux pas dire qu'à 30 ans je suis parfait, mais j'essaie de laisser mon héritage dans ce sens. C'est évident que j'ai parfois envie de dire : "Bordel, tu ne me connais pas personnellement et tu parles de moi de cette manière".
Mais ceux qui souffrent le plus de ces critiques ce n'est pas moi ; c'est ma famille, mes amis, les gens les plus proches de moi qui me connaissent réellement. Ce sont eux qui souffrent le plus au final, parce que quand ils (les détracteurs, N.D.L.R.) parlent sur moi, (parlent) de quelque chose qui n'a rien à voir avec moi, de comment je suis réellement ; ils (mes proches, N.D.L.R.) se disent "Mais non ce n'est pas vrai". Mais tout cela est normal ! Je pense que le jugement vient toujours en premier, avant de connaître, et après cela change.
Mais pour revenir à la question, mon histoire est déjà faite, j'essaie de faire tout mon possible pour qu'elle soit chaque fois plus grande, plus longue, mais c'est cela : authentique, vrai, heureux, joyeux, audacieux sur le terrain, un mec qui fait absolument tout pour vaincre. »
Edu : Tu as dit que ceux qui souffrent le plus sont tes proches, ta famille ; je sais qu'il y a des critiques, parce que ton père est ton agent, etc.… comment est-ce que c'est de les voir souffrir à cause de cela ?
Neymar : « Ce n'est pas bien, évidemment, personne n'aime voir sa famille souffrir, ni des personnes que tu aimes, et encore moins pour des attaques qui ne sont pas vraies. Mais ils ont toujours souffert, toujours, depuis que j'ai commencé, ils disaient "Ah son père est son agent, il l'utilise...". Écoute, chacun fait confiance à qui il veut. Beaucoup de joueurs finissent par souffrir à cause de leur agent, moi mon père est la personne à qui je fais le plus confiance. Depuis que je suis enfant, il a toujours conduit ma carrière, alors pourquoi il ne pourrait pas le faire maintenant ? Moi, je n'y vois aucun problème. On parle beaucoup, en plus d'être mon père, il est un de mes meilleurs amis, notre relation est véritablement merveilleuse. Mes amis me disent toujours, "Ton père est vraiment bien, différent de ce que tout le monde dit". Mais bon, voilà, je ne sais pas expliquer pourquoi les gens parlent de cela, du fait que mon père soit mon agent, chacun choisit. »
*Edu lui tend un téléphone avec Isabela Pagliari, journaliste brésilienne à Paris*. Isabela : Bon Ney, ça fait 4 ans que je te pose des questions sérieuses, alors aujourd'hui je vais changer un peu, et je vais représenter le peuple d'Internet. Ce que les gens veulent savoir, c'est si tu sens bon ?
Neymar : « Quatre ans qu'elle me prend la tête (En riant) ! Eh bien s'il y a une seule chose de sûre, dans la vie, c'est que je sens bon ! »
Edu : Merci de m'avoir donné l'opportunité d'être ici, j'ai voulu montrer aux gens une partie de Neymar qu'on ne voit pas forcément. Tu as posté cette semaine sur Instagram une citation : "Les personnes sont critiquées parce qu'elles sont vraies, et reçoivent des éloges lorsqu'elles sont fausses". Je pense que c'est très vrai te concernant. Merci pour l'interview !
Neymar (s'adresse à la caméra) : « Salut tout le monde, j'espère que vous avez apprécié ! Oui, comme je l'ai dit, je suis authentique, je n'ai rien contre personne, bien au contraire. J'aimerais avoir une conversation comme celle-là avec les personnes qui parlent mal de moi, sans caméra bien sûr (Il rit), et leur dire "Qu'est ce qui s'est passé, pourquoi tu as dit ça ?". Non, blague à part, j'ai une affection particulière pour toutes les personnes qui m'ont aidé dans ma vie, et je respecte tout le monde, toute la presse, j'ai toujours traité tout le monde correctement, je n'ai jamais mal agi parce que ce n'est pas quelque chose que j'aime. Non, vraiment, je parlerais à tout le monde avec plaisir, calmement. Bisous à tous ! »
La première partie de l'entretien est disponible ici : Neymar, son interview complète à Fui Clear (1e partie).
