Très large vainqueur de Lille (7-1) dimanche soir en Ligue 1, le PSG a enchaîné un quatrième succès en match officiel cette saison. Presque parfaite sur le plan comptable, la copie parisienne s'est également révélée plus qu’aboutie dans le jeu, et prometteuse à l'aube de la réception de Monaco dimanche soir (20h45). Évoquons les points forts et potentielles faiblesses parisiennes.
Les circuits de jeu se mettent en place
La principale satisfaction de cette entame de saison canon réside dans la maîtrise affichée par le PSG dans le jeu. Au delà de son aspect clinique dans la surface adverse, et de son bilan statistique impressionnant en résultant (17 buts marqués en trois rencontres de Ligue 1), le collectif parisien semble déjà s’appuyer avec réussite sur des circuits de passes préférentiels bien identifiés et répétés. Le coeur du jeu est régulièrement renforcé par les présences alternées de Lionel Messi et Neymar, qui n'ont pas hésité à décrocher pour distribuer le ballon depuis le coeur du jeu lors des premières rencontres, et devraient à nouveau le faire face à Monaco dimanche soir.
Le travail effectué à l’entraînement semble lui porter ses fruits. Un constat illustré par la combinaison payante effectuée sur le coup d’envoi de la rencontre, conclue par l’ouverture du score de Kylian Mbappé. Une mise en place inspirée d’autres équipes européennes, mais qui a été montrée aux joueurs, « d’accord pour le tenter ». Une preuve de la confiance envers Galtier et son staff, plutôt bien inspiré depuis le début de son aventure à Paris.
En dehors de ce coup d’éclat inattendu, et qui ne devrait pas être répété de sitôt, plusieurs phases de possession longue, des séquences alliant maîtrise technique et patience, ont pu être aperçues lors du déplacement à Villeneuve-d'Ascq. « Vous avez pu voir beaucoup de jeu à l’intérieur, de relation technique, de redoublements de passes, de la vitesse également, s’est réjoui Galtier. On me demande souvent s’il va être difficile d’intégrer Kylian avec les performances de Leo et de Ney’. Il n’y a aucun inconvénient. » Une activité constante sur laquelle l'entraîneur parisien espère sans doute pouvoir s'appuyer sur la durée.
Vitinha s’affirme au milieu, mais va manquer contre Monaco
Seul l’isolement du duo du milieu de terrain, performant dès ses toutes premières sorties hexagonales, peut poser question à l’orée d’affiches européennes face à des écuries qui pourraient se retrouver en surnombre dans ce secteur de jeu. Le premier test va avoir lieu contre Monaco, Vitinha étant suspendu pour accumulation d'avertissements. Une bien mauvaise nouvelle pour le PSG tant le Portugais s’est rapidement rendu indispensable par ses qualités balles au pied, mais aussi son intelligence de placement et ses courses lorsque le cuir circule à sa périphérie.
Pour preuve, Vitinha a cumulé six ballons récupérés (pour 8 perdus), cinq duels gagnés sur huit disputés, et 57 sur 62 passes réussies (92% de réussite) lors de ses 84 minutes de jeu contre Lille. Un bilan positif complété par des appels et compensations incessants, plus difficiles à évaluer à l'oeil nu, mais précieux au sein d'un collectif parfois avare d'efforts supplémentaires.
Christophe Galtier, qui a avoué qu’il ne connaissait pas son milieu de 22 ans lorsque Luis Campos lui a présenté, et avait alors « été surpris par son niveau », devra trouver le remplaçant le plus à même de pallier l'absence du natif de Santi Tirso. « Viti’ un joueur très intelligent, toujours en mouvement, très mature pour son âge, a estimé l’entraîneur parisien après la victoire à Lille. Il a l’esprit collectif et est le liant entre la défense et notre secteur offensif. Quand Luis me l’a présenté, j’ai été très surpris de son niveau, et ne suis donc pas étonné de le voir s’intégrer si rapidement au système. »
Les pistons sont servis et épanouis
Autres grands gagnants de ce passage au 3-4-1-2 : Achraf Hakimi et Nuno Mendes. Les pistons du PSG réalisent un excellent début de saison, et l’ont confirmé contre Lille. Tour à tour buteurs et passeurs décisifs dans le Nord, les deux hommes occupant les couloirs parisiens ont multiplié les courses avec ballon ou les appels à vide précieux pour libérer des espaces à leurs coéquipiers.
Une activité précieuse et récompensée par les services de plus en plus réguliers et ajustés de la part des maîtres à jouer que sont Neymar et Lionel Messi. Mendes développe notamment une relation technique prometteuse avec son partenaire sur le côté gauche, Neymar, mais aussi avec Messi, qui n’hésite pas à renverser le jeu pour le trouver à l’opposé, au bord de la touche.
Du fait de la spécificité de son profil, Hakimi est lui plus régulièrement lancé en course dans son couloir, et combine un peu moins que le Portugais. Un rôle qu’il a rempli à merveille face à Lille, toutefois sans éteindre totalement quelques doutes concernant les espaces laissés dans son dos en phase défensive. En difficulté sur ses ailes depuis le début de saison, Monaco sera notamment privé de Vanderson, suspendu après son expulsion lors du naufrage face à Lens (1-4) le week-end passé.
La défense à trois reste fébrile par séquences
Le système à trois défenseurs possèdes de multiples « atouts, mais aussi des inconvénients ». dixit Galtier au micro d’Amazon Prime Video dimanche dernier. Du fait du placement avancé des pistons dans les couloirs, d’indéniables espaces s’ouvrent dans leur dos et exposent les centraux -encore en phase de rodage- dans la profondeur face aux attaquants adverses.
Un cas de figure qui s’est produit sur la phase offensive menant au but lillois. Pourtant positionné plus bas que son pendant gauche sur l'ensemble du match, Hakimi est en retard pour tenter de fermer son couloir, ce qui oblige Sergio Ramos à sortir un peu plus que prévu de l’axe et lui fait donc quitter le premier poteau. Un décalage qui s'est répercuté sur le reste de l'arrière-garde. Vient ensuite l’erreur de Marquinhos, principal fautif sur ce but, puisque le Brésilien manque un dégagement qui semblait à sa portée et laisse le ballon atteindre Jonathan Bamba, qui s’y prendra à deux fois pour tromper Gianluigi Donnarumma.
En dehors de cette incartade ayant empêché l’Italien -furieux contre sa défense sur le coup- d’obtenir le clean sheet, le PSG a été régulièrement pris d’assaut par des Lillois joueurs. Les Parisiens ont en effet concédé 16 tirs, dont 10 tentatives cadrées, pour un total d’1,70 expected goal pour Lille. Une solidité mise à mal comme cela avait déjà été le cas lors de la seconde période contre Montpellier (5-2) le week-end précédent, et qui sera à nouveau mise à l'épreuve face à la large palette offensive monégasque.
