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Que retenir de PSG/Bayern (1-3) ?

Publié le dimanche 22 juillet 2018 à 2:20 par Philippe Goguet
Le PSG s'est incliné 3-1 face au FC Bayern ce samedi à l'occasion de son premier match amical diffusé. Retour sur cette rencontre, avec les enseignements qu'il est possible d'en tirer.

Un PSG qui aura tenu une heure

Après deux matches amicaux de 80 minutes à huis clos face à des adversaires modestes, le PSG a cette fois-ci joué 90 minutes et l'équipe parisienne n'a pas tenu sur la durée. Auteurs d'une bonne première mi-temps au cours de laquelle ils ont réellement dominé (sans forcément avoir le ballon), les joueurs de Thomas Tuchel ont explosé à l'heure de jeu. Nkunku a raté deux balles de break coup sur coup alors que l'édifice commençait à sérieusement vaciller et la dernière demi-heure a été fatale. Avec deux tiers des joueurs de champ qui ne jouent pas régulièrement au niveau professionnel, certains n'ont pas réussi à finir et Dagba ou Toufiqui sont par exemple sortis complètement exténués. Le PSG n'est donc pas prêt physiquement, de toute évidence, mais ce n'est pas vraiment une surprise.

Dans la continuité avant la partie, Tuchel a peu fait tourner pendant

Si ce PSG/Bayern était le premier match diffusé, Thomas Tuchel s'est directement placé dans la suite des premiers matches amicaux, au moins au niveau de la composition d'équipe. A l'exception de l'inattendue présence de Lassana Diarra en défense centrale, la plupart des choix qui avaient été faits précédemment se sont retrouvés sur cette partie. A droite, Dagba a par exemple été préféré à Georgen, tandis que Toufiqui, Mbe Soh, Nsoki, Weah ou encore Rimane ont enchaîné une troisième titularisation d'affilée. Il est également intéressant de constater que Tuchel n'a que peu touché son onze durant le match, ne sortant son premier joueur de champ qu'à la 72ème quand la partie semblait pratiquement déjà jouée. De là à imaginer que quelques joueurs ont clairement pris de l'avance sur les autres, il n'y a qu'un pas mais cela semble y ressembler.

Le 3-4-2-1 encore une fois privilégié

Malgré des joueurs pas forcément adaptés à ce dispositif (Diarra en défense centrale, Nsoki latéral gauche très offensif, Toufiqui très haut), Tuchel a de nouveau choisi d'aligner son équipe en 3-4-2-1, soit le dispositif le plus vu durant les deux premiers matches. Même en fin de partie après de multiplies changements, ce système a perduré et Fressange est par exemple entré comme joueur de couloir, lui qui est plus un ailier. Le tacticien allemand avait donc installé une sorte de carré au coeur du jeu, avec deux joueurs plutôt proches devant la défense (Rabiot et Bernède) et deux autres un cran plus haut et légèrement plus écartés chargés de soutenir Weah (Toufiqui et Nkunku). Si Rabiot et Bernède ont semblé comprendre leur rôle, pas sûr que la prestation des deux de devant ait totalement plu à Tuchel, vu l'occupation du terrain. Pas évident non plus pour les deux joueurs, pas forcément habitués à évoluer dans cette position et avec ce dispositif particulier.

Une animation défensive déjà au point

C'est probablement la meilleure nouvelle du jour pour Thomas Tuchel. Malgré la défaite, l'animation défensive de son équipe a bien voire très bien fonctionné et Buffon n'a par exemple pas eu grand chose à faire avant l'heure de jeu, hors coups de pieds arrêtés et occasions données par les Parisiens après des erreurs individuelles. Le reste du temps, le Bayern n'a jamais su, ou plutôt pu, se retrouver dans des situations intéressantes malgré la présence de défenseurs pourtant inexpérimentés et/ou de niveau moindre. Face à un trio tout de même constitué de Ribéry, Wagner ou Robben, Paris a largement tenu et c'est à son positionnement et son travail collectif qu'il le doit. Sur la durée, cela n'a pas tenu, le Bayern faisant exploser le PSG dans les couloirs afin de centrer pour profiter de son avantage de taille avec Wagner dans l'axe mais la première heure de jeu est porteuse d'avenir.

Un peu moins convaincant en attaque

A cet instant de la préparation et vu l'équipe alignée, il est dur de jeter la pierre aux jeunes Parisiens mais l'organisation offensive est apparue bien moins fluide que celle défensive. Pas vraiment des latéraux connus pour leurs capacités offensives, Nsoki et Dagba ont fait ce qu'ils ont pu sur les ailes mais ce n'est pas leur spécialité et cela s'est vu, en témoignent les 4 petits centres en 90 minutes. Autre conséquence, cela a concentré les attaques parisiennes dans l'axe. Et forcément, dans l'axe, l'espace est moindre et il est plus compliqué de créer.

Pour autant, quelques jolies passes ont permis aux Parisiens de se créer des occasions mais Paris n'a que très peu su tenir le ballon haut sur le terrain (7% de la possession dans le dernier tiers seulement, soit deux fois moins que le Bayern) et a souvent été bloqué au milieu sur ses phases d'attaque placée. Fait nouveau, ces phases ont été bien moins fréquentes que les saisons précédentes puisque Paris n'a eu le ballon que 38% du temps au final. En contre, le PSG a en revanche été plutôt séduisant même si quelques mauvaises passes ont souvent empêché d'aller au bout et gâché de belles actions collectives.

Buffon et Diarra au niveau, Rabiot un peu moins

Tuchel avait fait le pari d'aligner un joueur expérimenté par ligne avec Buffon dans les buts, Diarra en défense centrale, Rabiot au milieu et Nkunlu encore un cran devant. Des quatre, c'est probablement Diarra qui s'en est le mieux sorti avec une belle prestation en défense centrale dans un rôle pourtant inhabituel. Présent dans les duels, capable de corriger les erreurs de ses partenaires, il a aussi assuré dans la relance avec quelques sorties balle au pied malgré le pressing adverse. Après la pause, il a en revanche souffert dans les airs quand le Bayern a commencé à chercher Wagner dans les airs, de façon logique vu sa taille. Concernant Buffon, il a globalement assuré malgré deux sorties aériennes à revoir : une un peu ratée où Rimane lui sauve la mise et une qu'il ne fait pas sur l'égalisation.

Concernant Rabiot et Nkunku, ils représentent malheureusement assez bien les difficultés du PSG dans le dernier tiers du terrain. Le capitaine du jour a tenté d'organiser le jeu et ne s'est pas caché dans ce rôle mais son déchet dans les passes a été souvent pénalisant pour son équipe. Concernant Nkunku, pas aidé par un Dagba souvent trop loin de lui sur son côté, c'est la multiplication des touches de balle qui a posé problème. Dans l'incapacité de jouer vite, souvent par manque de soutien, le jeune milieu s'est régulièrement compliqué la vie. Il aurait pu marquer mais a pour une fois manqué de précision dans ses frappes.

Dernier joueur un peu aguerri à avoir joué, Jesé n'a pas rassuré même s'il est entré dans un moment compliqué.

Du bon et du moins bon côté jeunes, mais pas de révélation

Du côté des jeunes, et à l'exception de cette dernière demi-heure jouée en étant épuisé qui ternit forcément l'impression laissée, le bilan est plutôt positif même si aucun n'a crevé l'écran comme d'autres avaient su le faire en leur temps. Aligné en pointe et buteur, Timothy Weah a forcément marqué des points alors que Jesé le regardait depuis le banc. Dans un rôle compliqué, il a su peser et se montrer intéressant. Toufiqui a montré de bonnes choses mais il a parfois manqué de lucidité à un poste haut sur le terrain qu'il ne connaît pas beaucoup, lui qui est plutôt un milieu relayeur. Il a possiblement aussi payé ses nombreuses courses sans le ballon.

Dans l'entrejeu, Bernède a montré de belles choses avec une implication défensive de belle qualité mais aussi quelques jolies sorties de balle, marquées par sa finesse habituelle. C'est aussi l'un de ses renversements de jeu qui aboutit à l'une des plus belles occasions du match mais on sait le relayeur capable de donner plus, notamment pour faire vivre le ballon. Sur l'aile droite, Dagba a bien assuré défensivement durant une bonne partie du match avant de souffrir un peu plus face à l'explosif Coman. Nsoki avait lui aussi un client avec Robben et il s'en est longtemps bien sorti, montrant également de belles qualités pour relancer et apporter sur l'aile. Dommage de ne pas avoir su pousser certaines actions jusqu'au bout mais la prestation reste positive. L'entrée de Zagre, compliquée, aura montré au plus jeune joueur du groupe tout le chemin qu'il lui reste à accomplir.

En défense centrale, Rimane a signé une belle première période, notamment dans le duel défensif, et son interception suivie d'une passe décisive pour Weah est forcément un gros plus à l'heure du bilan. Moins à l'aise après le repos, il va souffrir sur la durée, à l'image de l'équipe. Sur l'autre côté, Mbe Soh a livré une belle première période et a su montrer quelques unes de ses qualités, notamment sa présence dans les duels et sa relance plus fine que son gabarit ne laisse supposer. Il se loupe en revanche sur quelques marquages, notamment celui de l'égalisation qui coûte cher.

Du côté des entrants, la situation n'était vraiment pas facile, à l'image de ce qu'a vécu Postolachi seul en pointe qui s'est battu comme il pouvait. On notera tout de même l'entrée de Georgen comme milieu ou celle de Fressange comme arrière latéral, pas vraiment des postes auxquels ces joueurs sont habitués à jouer.


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